Sanctionné par un score de zéro but, le match de football opposant les Panthères du Gabon aux Lions de l’Atlas du Maroc, le 8 octobre 2016 à Franceville, n’a pas arrangé les choses pour le Onze national du Gabon vertement critiqué pour n’avoir pas donné de la voix à la suite des derniers événements politiques dans le pays.

Une phase de jeu entre les Panthères du Gabon et les Lions de l’Atlas du Maroc, le 8 octobre 2016 à Franceville. © D.R.

Scène d’une rencontre entre le Maroc et le Gabon (archive). © D.R.

 

Gabon-Maroc (0-0), c’était l’un des matches disputés le samedi 8 octobre dernier pour le compte de la première journée des qualifications, zone Afrique (groupe C), à la Coupe du monde de football Russie 2018. Au terme de cette rencontre, jouée très loin de la capitale gabonaise, à Franceville au Sud-est du Gabon, là où le président déclaré élu a raflé plus de 95% des suffrages, le résultat n’a pas milité en faveur de l’équipe nationale gabonaise. Un groupe déjà très critiqué ces derniers temps parce qu’il n’aurait pas «ouvertement pris position pour dénoncer les événements postélectoraux du 31 août 2016».

Vue du stade de Franceville avec des gradins dégarnis à quelques minutes du début de la rencontre Gabon-Maroc, le 8 octobre 2016. © D.R.

Vue du stade de Franceville avec des gradins dégarnis à quelques minutes du début de la rencontre Gabon-Maroc, le 8 octobre 2016. © D.R.

Les thuriféraires et inconditionnels du Onze national espéraient en effet une victoire pour remettre du baume au cœur des Gabonais meurtris par ces événements douloureux à l’issue des résultats provisoires de la dernière élection présidentielle. Peine perdue.

En présence du président de la République, Ali Bongo, dont la validation de la victoire a été confirmée par la Cour constitutionnelle, mais toujours contestée par son challenger Jean Ping, les poulains de George Costa n’ont pas pu faire mieux qu’un match nul. Ce qui a davantage exaspéré la grande majorité des supporteurs de l’équipe gabonaise qui avaient d’ailleurs prôné le «boycott» de ce match. Ils estiment que «les joueurs de l’équipe nationale n’ont pas joué leur partition dans les événements postélectoraux en aidant le peuple à panser ses blessures après les violences, les assassinats et les arrestations».

L’exemple des joueurs de la Côte d’Ivoire a été pris en exemple pour démontrer qu’au prix fort de la discorde opposant les camps Gbagbo et Ouattara en 2011, ces sont ces footballeurs, parmi lesquels l’emblématique Didier Drogba, qui avaient pris leur bâton de pèlerin pour jouer les apôtres de la paix. Ce qui avait eu le mérite de focaliser le regard du monde sur ce pays, d’aider les belligérants à revoir leur position et le peuple à se savoir soutenu par ses stars du foot. Mais au Gabon, notent les supporteurs des Panthères, aucun joueur n’a eu le courage de se prononcer ouvertement. Les critiques pleuvent d’ailleurs sur le capitaine Pierre Emerick Aubameyang, Ballon d’Or Africain 2015, qui reste jusque-là très timoré sur la question. «On les a vus faire un petit geste après le récent match amical avec le Rwanda. C’était bien !», a déclaré Célestin, fan des Panthères. «Mais c’était suffisant pour eux ? Ont-ils le sentiment que le calme réel est revenu dans leur pays, que tout va bien, le sentiment qu’ils contribuent à réconcilier les Gabonais après ce qui s’est passé ?», s’est-il interrogé. Pour ce supporteur comme pour bien d’autres, les membres de l’équipe nationale sont des leaders, des modèles pour beaucoup de personnes. Leur voix peut faire changer des choses, relèvent de nombreux supporters.

Indubitablement, ne pas se prononcer revient à consentir, à lâcher le pays, fait remarquer un jeune d’une trentaine d’années, déclarant que «tous ces gars ont peur de prendre des initiatives et de perdre ensuite les privilèges dont ils bénéficient dans cet univers». Et le mot «égoïsme» est lâché, en ce sens que «les joueurs ne regardent que leurs propres intérêts». De plus en plus on lit sur les réseaux sociaux des messages du genre : «Ne soutenons plus les Panthères, car ils ne jouent pas pour le peuple gabonais qui s’est fait massacrer le 31 août 2016 sous leurs yeux fermés. Ils jouent pour la gloire d’Ali Bongo et de sa famille».

Pis, les supporteurs et autres téléspectateurs contestent le fait que le stade de Franceville ait fait le plein. Une grosse polémique enfle en effet et l’on assène, ici et là, l’incroyable assertion selon laquelle «la télévision gabonaise aurait diffusé des images truquées avant le match pour montrer que le stade était rempli». Comme si cela était possible. «Les Panthères doivent apprendre à comprendre que c’est nous qui les faisons. Sans nous, elles ne sont rien», a lancé un militant de l’opposition.

Avec ce match nul et tout ce qui s’abat sur elles comme critiques, les Panthères auront fort à faire face à des adversaires coriaces et face à son peuple qui lui voue désormais presque un désamour. A moins qu’elles n’opèrent un sursaut d’orgueil, entre-temps.

 

 
GR
 

29 Commentaires

  1. C’est une grave erreur que nous commettons en allant pas soutenir les Pantheres du Gabon , rappelons nous que c’est 1 equipe sur 4 ( le 1er du groupe qui se qualifie automatiquement pour le Mondial 2018 ) Il faut vraiment epargner les joueurs pour tout ce qui se passe au Gabon. On doit plutot les souteneir afin qu’ils affrontent la Cote d’Ivoire , le Mali et le retour contre le Maroc avec la benediction de ses supporters de toujours.

  2. JUST dit :

    Je ne comprends pas pourquoi les gens veulent que les joueurs des panthères prennent position dans l’élection au Gabon ou la crise post-électorale ????

    Pourquoi voulez-vous politiser l’équipe nationale ? L’équipe nationale en effet regroupe toutes les diversités avec pour objectif défendre les couleurs de la nation lors des matchs de football et non se prononcer pour un tel ou tel candidat à l’élection présidentielle. La neutralité doit être de rigueur au sein des panthères. Certes , il peut arriver qu’un joueur , leader de l’équipe envoie un message allant dans le sens du rassemblement, de la réconciliation, de la paix; tel le cas de la cote d’ivoire sans que cela ne soit une obligation.
    si les gens ne veulent plus supporter leur équipe nationale qu’il le fasse, c’est leur droit. Mais arrêtez d’indexer PEA qui n’est pas obligé de parler de la crise Post électorale ou de prendre partie pour quelqu’un.

    Il a tant à faire dans son club, et doit se concentrer au maximum à sa carrière qu’à ce qui devrait vous faire plaisir.

  3. FINE BOUCHE dit :

    sursaut d’orgueil, mon oeil , avant l’heure c’est trop tôt après l’heure c’est trop tard.

  4. tara dit :

    Le sport c’est une chose la politique une autre, c’est l’équipe du Gabon qui joue pas l’équipe du PDG, ceux qui vivent dans le passé bein qu’ils continuent , nous les patriotes nous irons aux stades ceux qui ne veulent pas mais qu’ils restent chez eux, c’est mieux ainsi mais n’oubliez pas notre pays passe avant tout. PEA, va faire quoi, ce qui s’est passé en CI n’a rien avoir avec ce qui s’est passé au Gabon. Quand DIDIER l’a fait c’était après combien de temps??? La crise ivoirienne a duré et et le nombre de victimes rien à voire avec le Gabon

    • LB dit :

      Donc il aurait fallu plus de morts pour que cette équipe se sente concernée?

      • tara dit :

        C’est juste pour dire que l’empleur n’est pas la même ni en terme de durée , ni en terme de victime, on a pas de rebelle aux Gabon bref la vrai crise a durée 3 jours, depuis la vie a repris, il n’y a donc pas nécessairement besoin qu’un tel ou autre joueur vienne dire telle ou telle chose, ceux qui parlent maintenant ce sont les politiques ce qu’on attend c’est qu’ils jouent et gagnent des matches pour le gabon pas pour ALI ou PING.

  5. okoss dit :

    Et la CAN qui se profile a l horizon risque d etre un fiasco total
    comment penser jouer au foot avec ce desordre qui ne dit pas son nom.
    Et la presence de tous ces tueurs armes qui font semblant d assurer la securite des gens et …des biens..alors qu en fait ils ont contribute a la destruction de beaucoup de magasins a POG et LBV

  6. natty dread dit :

    sursaut d’orgueil? le désamour est consommé, attention à l’indifférence…

  7. Nkembo dit :

    Le stade de fcv était plein.
    Ceux qui croient qu’ils seront suivis
    dans leur mauvais cœur à boycotter
    les pantheres se trompent. Attendez la
    can et vous verrez .

  8. Nkembo dit :

    @ okoss,
    Il n’y aura pas de desordre. Personne
    n’a le monopole de la violence.Les groupes
    vont se constituer pour défendre la can.
    Je crois que vous abusez et cette fois-ci
    Vous aurez du répondant et on ira tous
    à la cpi

  9. NYAMA dit :

    L’équipe nationale doit avoir un esprit patriotique.

    Il a manqué de compassion et de coeurs à ces footballeurs gabonais ! C’est une honte.

    Même pas un bandeau noir pour la mémoire des compatriotes assassinés par le régime et ses mercenaire.

    Ce n’est pas de la politique quand il faut HONORER la mémoire des compatriotes.

    Cette équipe ne mérite plus le soutien du peuple tout simplement.

  10. lepositif dit :

    Vraiment ces echoues de petits opposants haineux la confondent tout. Encore une fois, l’opposition n’est pas une maladie contagieuse que tout le peuple doit attraper. Ils vont porter des bandeaux noirs pour les pilleurs tombes sous les balles des forces de securite et puis quoi encore. La rue a ses regles, quand on la choisie il faut assumer.Ping qui les a envoyes porte un bandeau noir? Il a meme esquisse des pas de danse autour de sa piscine lors de sa conference de presse en plein periode de « deuil ». Qu’il songe d’abord a consoler les pauvres familles des enfants qu’il a instrumentalise alors que les siens sont a l’abri du besoin et de la peur. Laissez nos Pantheres tranquilles!!!

  11. LE DICTATEUR dit :

    Ces ‘petits’ joueurs sont des ingrats envers leurs compatriotes tombés sur le champ de bataille pour defendre la democratie. il ne faut les soutenir. ils ont fait semblant comme si rien ne s’etait passé? comment est-ce qu’ils vont gagner ce match quand le pays est divisé et mon ami le Dictateur tient toujours a rester au pouvoir, de gré ou de force. ils iront meme pas au mondial, ils vont craquer. Aubameyang est un petit cochon. Sans le Gabon, il ne serait nulle part. fermer les yeux quand les gens meurent mais c’est le manque de patriotisme.

  12. LB dit :

    Tout ce débat prouve bien que l unité nationale n est qu’ un lointain souvenir.
    Une partie de la population à tort ou a raison ne se sent plus ou pas concernée par l équipe nationale sensée défendre les couleurs de la patrie.
    Sauf que ….on va vers l indifférence.

  13. Mobble01 dit :

    J ai assisté au match. Le stade était rempli à 99,97% et 95,5% des spectateurs supportait les pantheres noires du haut ogouee. Les marocains, les arbitres et le commissaire du match se partageaient le reste des spectateurs. Mais il faut aussi extraite les 49 spectateurs qui ne supportaient aucune des parties en présence

  14. pongui tanguy dit :

    ce ne sont pas des patriotiques ses pantheres ils s’enfoutent de ceux qui peut se passer dans ce gabon la

  15. Obus dit :

    Les Panthères là ne méritent que l’indifférence. Ce n’est faire de la politique que lancer un message de paix lorsqu’il le faut comme actuellement. Au lieu de ça ils attendent qu’on aille les soutenir dans la couse au primes de match. Même Ali aurait été intéressé par un tel geste. Minables joueurs professionnels.

  16. Obus dit :

    Vivement leurs Défaites, qu’elles soient lourdes.

  17. okoss dit :

    Nkembo
    vas voir un psy..qui t a parle de desordre??
    Ca sera l indifference totale…personne au sta
    de.vos groups serviront a quoi, debusquer les gabonais de leur maison pour assister aux matchs??
    vraiment ridicule

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