Le gouvernement vient de lancer la rémunération des fonctionnaires au trentième. Les agents boudent et certains syndicats, à l’instar de la Fesyrefaa, s’élèvent déjà contre le lancement de cette réforme dont le ministre de la Fonction publique semble n’avoir pas bien cerné les contours et conséquences. Les organisations syndicales ne vont pas manquer de monter au créneau !

Dans les couloirs de l’administration publique, de nombreux agents maugréent contre le paiement au 30e. © Gabonreview/Shutterstock

 

Décidée lors du Conseil des ministres du 23 février dernier, la rémunération au trentième suscite déjà des grincements de dents et froncement de sourcils annonçant des tensions sociales au sein de la Fonction publique. Le communiqué final dudit Conseil des ministres en indique l’objectif : «L’instauration du paiement au trentième pour que le versement de la rémunération se fasse désormais au prorata du nombre de jours travaillés». Il s’agit donc de comptabiliser les jours d’absence des fonctionnaires à leur poste de travail et de ne payer que les jours travaillés.

Idée des vieilles administrations grandement outillées à cet effet, le paiement au trentième instaure donc une rémunération au prorata du nombre de jours réellement travaillés. Dans un document du ministère de la Fonction publique du Grand-Duché du Luxembourg on peut notamment lire qu’«en cas de mois incomplet, la rémunération due est égale à un certain nombre de trentièmes de la rémunération mensuelle (…) Le fonctionnaire qui s’absente sans autorisation ni excuse valable perd de plein droit la partie de son traitement à raison d’un trentième par journée d’absence entière ou entamée». Dans cette administration d’Europe occidentale les conditions d’application d’un tel système sont naturellement en place, notamment les machines de pointage, les rapports d’activité, etc.

Ce n’est pas aux fonctionnaires de «payer l’addition»

Or, au Gabon, rien de tout cela n’existe ; du moins pour l’heure. Les syndicats en viennent donc à penser que cette réforme ne vise rien d’autre qu’à réduire la masse salariale. Aussi sont-ils déjà vent debout face à la nouvelle réforme de Jean-Marie Ogandaga. Publié dès l’annonce de la décision, un communiqué signé du vice-président et porte-parole de la Fédération des syndicats des régies financières  et administrations assimilées (Fesyrefaa), Wilfried Erisco Mvou Ossialas, annonce le refus de toute forme de spoliation des agents publics. «Nous ne devons pas permettre aux gens qui ont mis notre pays au sol de nous demander de payer l’addition. Jean-Marie Ogandaga et ses acolytes doivent respecter le peuple de la Fonction Publique qui les engraisse ; dans tous les cas, les agents de la Fonction publique gabonaise, quelle que soit leur administration, seront appelés à exprimer le rejet de tout projet visant à précariser les fonctionnaires gabonais». 

Dans les couloirs de l’administration publique, de nombreux agents maugréent contre la décision. Selon un haut fonctionnaire du ministère de la Fonction publique, l’idée a été soumise à la réflexion depuis l’arrivée de Jean-Marie Ogandaga à la Fonction publique. «C’est le mois M+2 : si vous avez des absences en avril, c’est sur la rémunération de juin que vous êtes sanctionné», explique le fonctionnaire avant de révéler qu’au sein du ministère, «des réticences avaient été notées quant à la fiabilité de cette mesure ; Jean-Marie Ogandaga veut réformer pour réformer quitte à heurter des sensibilités et à susciter des levées de boucliers». De plus, «alors que certains souhaitaient que des syndicats de fonctionnaires soient associés à la réflexion, le clan le plus proche du ministre (les Conseillers notamment) a refusé, tout en informant uniquement les syndicalistes coopérants».

Détricotage du NSR

Ainsi, le nouveau système de rémunérations (lire : «NSR : L’agent public comme un pigiste»), mis en pratique en juillet 2015, est progressivement en train d’être détricotée, pan par pan. «Bientôt, on n’en parlera plus, puisqu’on le défait par pans entiers», estime le même cadre de la Fonction publique. «Convaincu d’avoir raison sur tout et sur tous, Jean-Marie Ogandaga prend le risque de casser la baraque. Car, si les syndicats rejettent cette décision, le gouvernement sera accusé de vouloir spolier les maigres revenus des fonctionnaires au lieu de chercher à faire des économies ailleurs. Ils ne manqueront pas en plus d’exiger sa tête», estime un autre agent de la Fonction publique. «Ogandaga aurait dû commencer par exiger la construction de cités administratives pour loger chaque fonctionnaire dans un bureau individuellement ou collectivement. Car, aujourd’hui, si de très nombreux fonctionnaires ne se rendent pas à leur lieu de travail, c’est parce qu’ils ne disposent pas de bureau. La preuve ? Dès qu’on les met sur bons de caisse, ils répondent. Dès qu’il y a un recensement, ils répondent». Et d’indiquer que la particularité de certains secteurs n’a pas été prise en compte non plus. «Comment pourra-t-on demander à un enseignant du secondaire ou du supérieur d’être à son poste de travail cinq sur cinq, alors que son emploi du temps lui permet d’être deux à trois jours seulement par semaine ? Et les agents de la Santé qui, après une garde, bénéficient de deux jours de repos». Pour cet agent de l’Etat, «on est parti pour un imbroglio total avec tous les risques que cela suppose, car la présence physique d’un agent public à son poste de travail est sujette à plusieurs considérations».

Réforme absurde

Un autre cadre de l’administration, du ministère de l’Agriculture cette fois, interroge : «que va-t-il se passer en mars prochain, un mois qui compte 31 jours, dont 22 « ouvrables » ? Est-ce que seuls les 22 jours seront payés aux fonctionnaires ? Et au mois d’avril, 30 jours dont 21 jours ouvrables ? Est-ce que seuls les 21 jours seront payés ? Et si un fonctionnaire s’absente deux jours sur les vingt-et-un, combien lui retire-t-on ? Et a-t-on prévu le paiement d’heures supplémentaires pour le fonctionnaire qui resterait à son lieu de travail au-delà de l’heure requise (15 h 30) ? Bien sûr que non. Non, trop de réformes tue la réforme. Honnêtement, celle-ci est une réforme absurde !»

Le gouvernement n’a pas, pour l’heure, annoncé la date de l’instauration effective du paiement au trentième. Il va lui falloir en tout cas une période de pédagogie, d’explication et de sensibilisation. Pendant que les fonctionnaires attendent, pour certains, leur reclassement après stage, et leurs avancements bloqués depuis trois ans, le paiement au trentième suscite des mécontentements. Il est de plus en plus dur d’être fonctionnaire au Gabon.

 
GR
 

15 Commentaires

  1. Lavocat de lasociete dit :

    Une réforme sans pieds. Fruit d’une réflexion non assistée par l’intelligence et la sagesse. C’est alors une réflexion immorale, injurieuse des fonctionnaires gabonais.

  2. natty dread dit :

    le FMI et la BM sont passes par là! autre secteur à toucher, le nombre de ministers, de sénateurs et de dépités, bien exagéré!

  3. Allo241 dit :

    Et ceux qui viennent et ne travaillent pas car incompétents Où ne merite pas le poste seront ils payés ?

  4. la fille de jésus dit :

    il veut faire son buzzz et recruter ses parents le defunt disait ne toucher pas aux salaires des gabonais ooooo sinon……..

  5. Ngouss Mabanga dit :

    Du 25 au 25 ça fait trente jours. vous n’innovez en rien là! arrêter d’être bête cher gouvernement. s’il vous manque des idées, soyez humble de demander. tchrrrr!

  6. de la pena dit :

    Accrombessi qui n’est pas a son poste depuis deux ans continue d’être grassement payé.

  7. jean- jacques dit :

    voila les vrais sujets que la population doit se lever comme une seule personne cette LEGION DES MYENES QUI S’EST DEJA INSTALLÉE DANS NOTRE PAYS le seul objectif c’est detruire la vie des gabonais, ce ministre si c’est une mouche folle qui l’a piqué , devrait venir nous dire de sa reforme que voici les clés de la cité adminiostrative du Gabon, voici les clés de bus de transports des agents, mais non vient nous parler que desormais les fonctionaires seront payés le 30, pour quelle raison c’est ça la reforme? d’ici la on va nous parler de reduire ses salaires miserables. En payant le 25 de chaque mois c’esr Ali ni OBO qui ont instauré cette reforme ou date, ou sont les banques qui veulenet recevoir tous les salariés du privés et publiques? Ali doit bien faire ses choix dans la nominations, aujourd’hui on se rend compte que cette legion des myene qui 90% ont des noms des colons, ils brillent rien que pour les betises, la même chose pour ce DG de l’ANBG, qui vient avec sa folie d’homme en disant qu’il va revoir les criteres d’attributions des bourses du fait que tout bachelier est boursier pour lui c’est pas normal il font mettre fain à ce la il pense que cet argent sort de ses poches ou de son parent Berre? le recteur de l’UOB est contesté par ses collegues pour mauvaise gestion voila la competence des myénés

    • BEYEME dit :

      Que de stupidités dans tes écrits. Il faut à un moment donné faire preuve de bon sens, et réfléchir avant de poster tes vomissures. Où est le rapport avec les « myénés » que t’es entrain de diaboliser? Quoi t’as un souci particulier avec ce groupe de gabonais?

      GR, sans pour autant vous faire une quelconque pression, je pense à mon humble que le post de JJ devait être supprimé. Car pour ma part, c’est une incitation à la haine.
      Je vais continuer à vous lire croyez-moi !

  8. AIRBORNE dit :

    Chers amis et frères gabonais, quand Trump avait raison dans la déclaration que nous sommes dans un pays de merde, les gens ont réagis par l’africanisme, et voila le concret d’être dirigé par des dirigeants corrompus dans un pays de merde qui n’ont pas le sens de la bonne gouvernance qui s’apprend dans les grandes écoles et institutions de sciences po. Nous sommes dirigés par des ignares, des profito situationnistes. Ainsi va le Gabon ce n’est pas encore fini, ABO et son équipe va mettre les gabonais à genoux, et dans peu de temps il prendre une loi où le peuple doit s’incliner au passage de son cortège présidentiel, il en n’est capable, car nous les gabonais nous sommes des poltrons, rien que la tchatche.

  9. jean- jacques dit :

    la reforme de la fonction publique ne consiste pas à modifier un mode de paiement qui existe depuis des années, par contre la reforme doit aller dans le sens d’ameliorer la vie des fonctionaires, mettre les outils de travail, à leur disposition, mettre un systeme de recyclage , informatisé le systeme et qui doit être integrer dans tout le pays.Comment demander les resultés aux fonctionaires quand ceux qui sont en diplomatie sont abandonné à eux même, les logements des diplomatie sont impayés. les chanceleries( lieu que les diplamates travaillent) sont impayés. le PM actuel qui est un diplomate ne pense pas à resoudre ce problemes qui detruise l’image du Gabon . les diplomates gabonais sont de mauvais payeurs, pour le gouvernement c’est normal.

    SVP entrer à travers ce lien vous allez voir le pays voisoin la Guinée Equatoraile depasse le Gabon en matiere de salaire, or le pays à seulemet le petrole.

    http://www.journaldunet.com/business/salaire/classement/pays/revenus

  10. jean- jacques dit :

    voila les vrais sujets que la population doit se lever comme une seule personne cette LEGION DES MYENES QUI S’EST DEJA INSTALLÉE DANS NOTRE PAYS le seul objectif c’est detruire la vie des gabonais, ce ministre si c’est une mouche folle qui l’a piqué , devrait venir nous dire de sa reforme que voici les clés de la cité adminiostrative du Gabon, voici les clés de bus de transports des agents, mais non vient nous parler que desormais les fonctionaires seront payés le 30, pour quelle raison c’est ça la reforme? d’ici la on va nous parler de reduire ses salaires miserables. En payant le 25 de chaque mois c’est dure la vie d’un fonctionaire au Gabon 1 focntionaire a plus de 4 individus à nourrir ce ministre oublie ça ou le PM? c’est Ali qui instaurer le paiement au 25 , ni OBO qui ont instauré cette reforme ou date, nos autorités ont seul objectif c’est de voir le pays ploger dans les greves ou les gabonais souffrir ? qui ne connait pas la vie ou la souffrance des fonctionaires gabonais chaque 25 les peres et meres de familles quittent leurs domiciles à 5hoo pour aller faire les rangs au Tresor par ce qu’il ya du monde et ses autorités ne pensent pas à construire un TRESOR PUBLIQUE MODERNE qui a plus des distributeurs pour repondre à la demande des focntionaires, Imaginez vous même payer les travailleurs de ses 2 grands secteurs public et privé à la même date.Où sont les banques qui peuvent recevoir tous les salariés du privés et publiques? Ali doit bien faire ses choix dans la nominations, aujourd’hui on se rend compte que cette legion des myene qui 90% ont des noms des colons, ils brillent rien que pour les betises, la même chose pour ce DG de l’ANBG, qui vient avec sa folie d’homme en disant qu’il va revoir les criteres d’attributions des bourses du fait que tout bachelier est boursier pour lui c’est pas normal comme si cet argent sort de ses poches ou de son parent Berre? ou ces nos richesses? le recteur de l’UOB est contesté par ses collegues pour mauvaise gestion voila la compétence des myénés.

    Ali oublie que tous ses myenés qu’il est entarin de donner tous les postes au detriment des autres ethnies, demais ce sont ses myenés qui font le combatre. qui vont insulté la famille Bongo.et les gens du haut- ogooué.

  11. Patrick ANTCHOUET dit :

    En fait, depuis qu’il est là, Ogandaga a donné la preuve qu’il n’aime pas les fonctionnaires. Mais que fait-il donc dans ce ministère ? On a enlevé Serge-Maurice Mabiala de ce ministère, parce que lui il avait voulu qu’une PIP soit accordée à tous les fonctionnaires. On l’a enlevé. Et celui qui vient pour  »tondre » la laine des fonctionnaires, on le garde. Pauvres fonctionnaires !

  12. Olsen dit :

    Attention Mr le ministre cette réforme risque d’être à l’origine de grêves dans toute la fonction publique.

  13. diogene dit :

    Ce que je comprends, c’est qu’un fonctionnaire en grève n’aura plus son salaire.

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