Le gouvernement a décidé de mettre sous bon de caisse 2000 agents du ministère de la Santé et des affaires sociales. Excluant l’hypothèse d’une chasse aux sorcières, le ministère de la Fonction publique a expliqué qu’il s’agissait d’une «opération régulière de contrôle de l’effectivité du service fait par les agents».

L’entrée du Centre hospitalière universitaire de Libreville barricadée par des agents de la santé. © Gabonreview

 

C’est un véritable séisme qui vient de s’abattre sur le ministère de la Santé et des affaires sociales, avec la décision du gouvernement de mettre sous bon de caisse 2000 agents, depuis le 23 juin dernier. Il est notamment reproché aux agents de ce département ministériel, le non-respect de la continuité de service public durant leur mouvement de grève illimitée.

Anticipant les commentaires autour de cette décision rendue publique le 23 juin dernier, le Trésor public est revenu sur le bien-fondé de cette mesure très décriée par les concernés. «Il convient de préciser, avant tout, que la mise en bon de caisse n’est pas une suspension de salaire», a expliqué cette administration peu après l’annonce de mise sur bon de caisse des agents du ministère de la Santé.

«Il s’agit d’une opération régulière de contrôle de l’effectivité du service fait par les agents. Cette opération permet de réaffirmer le principe de continuité du service à réaliser par chaque agent afin de justifier le principe selon lequel, l’Etat paie après service fait. L’opération de mise en bon de caisse est une opération de gestion des ressources humaines permettant d’authentifier chaque agent se réclamant d’un poste de travail», a souligné le Trésor public.

En d’autres termes, cette opération d’assainissement vise à mettre à jour l’effectivité des postes de travail existants, tout en certifiant et en créant des codes d’établissement pour ceux qui n’en ont pas. Cette opération vise également à connaître la taille réelle de chaque structure administrative, à travers les agents qui y sont affectés et de justifier le coût salarial de chaque agent et de chaque structure. Elle vise à corriger les erreurs matérielles contenues dans les situations administratives de chaque agent», a ajouté le Trésor public.

Selon l’administration, l’opération décrétée par le ministère de la Fonction publique permettra aussi d’identifier les agents travaillant effectivement. Ainsi, une fois les informations mises à jour, ces derniers seront immédiatement remis dans leur mode de règlement habituel, dès le mois de juillet 2017. Dans le même sens, les agents ayant abandonné leurs postes seront maintenus en bon de caisse, voire suspendus dès le mois de juillet s’il n’y a ni reprise de service, ni identification claire de leurs positions.

Sur le terrain, l’opération est effective. Le 25 juin dernier à Libreville, des équipes chargées de sa mise en œuvre étaient en réunion pour procéder à la redistribution des bons de caisse en fonction des provinces. Une décision bien évidemment contestée par les principaux concernés, comme l’a signifié le secrétaire général du Syndicat national des personnels de santé (Synaps).

«Nous avons décidé de ne pas prendre leurs bons de caisse. L’assemblée générale a décidé de regrouper tous les bons de caisse et de les retourner à la Fonction publique. Nous estimons que nous ne méritons pas ce traitement», a annoncé Serges Mickala Moundounga, qualifiant cette décision d’inique. Car, a-t-il affirmé: «Le service minimum a été assuré avec largesse».

Depuis le 15 mai dernier, plusieurs de ces agents observent un mouvement de grève. Ils réclament notamment une régularisation de leur situation administrative et financière, l’ouverture des écoles de santé sur l’ensemble du territoire, ou encore des formations continues pour le personnel et la Prime d’incitation à la performance (PIP).

 

 

 
GR
 

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