Après le rebondissement, en février dernier, de l’affaire des «Biens mal acquis» et les récentes révélations sur l’héritage de la famille Bongo Ondimba, flash-back sur les avoirs de ce clan dans l’ancienne métropole.

Publiée en 2009, «La carte des avoirs suspects du clan Bongo en France». © mediapart.fr

Publiée en 2009, «La carte des avoirs suspects du clan Bongo en France». © mediapart.fr


 
Alors que les juges chargés de l’affaire des «Biens mal acquis» viennent d’être saisis, en France, par le parquet national financier de soupçons de «blanchiment de détournement de fonds publics» liés à l’héritage d’Omar Bongo Ondimba, la question du recensement des avoirs du clan en France revient avec force. Comment un clan dont le patriarche percevait, selon son avocat, 20 000 euros (environ 13 millions de francs) mensuels a-t-il pu acquérir un patrimoine évalué en dizaines de millions d’euros aujourd’hui ? Telle est, la question posée par Mediapart, qui révélait en 2009 déjà une liste étourdissante de voitures de luxe, appartements, maisons, hôtels particuliers et comptes bancaires, établie par la police judiciaire française en 2007.
S’étant penché pendant des mois sur les avoirs français de plusieurs chefs d’Etat africains, l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) avait pu comptabiliser, pour le seul clan Bongo, 36 biens immobiliers, 68 comptes bancaires et une dizaine de voitures de luxe. Le total des montants affichés dans les procès-verbaux de police s’élève à plus de 12 millions d’euros (environ 8 milliards de francs). Mais c’est sans compter la valeur des 18 appartements et maisons enregistrés au nom d’Omar Bongo Ondimba, essentiellement à Nice et Paris, dont les enquêteurs n’estiment pas la valeur. Ministre de la Défense au moment de l’enquête, Ali Bongo, comptabilisait quant à lui, deux comptes bancaires en France, un appartement avenue Foch, un ancien appartement de 8 pièces vendu, en 2005, pour 1,35 millions d’euros (environ 900 millions de francs), et au moins quatre berlines (Ferrari, Porsche…), dont une Mercedes classe R500 d’une valeur de 67 909 euros (environ 45 millions de francs), intégralement réglés en espèces.
Dans cet inventaire dressé au début du septennat d’Ali Bongo, l’ancienne directrice de cabinet d’Omar Bongo Ondimba et véritable argentière du régime, Pascaline Mferri Bongo, est notamment propriétaire d’une Mercedes classe R350L de 75.858 euros (environ 50 millions de francs), dont 37 320 euros (environ 24 millions de francs) ont été directement réglés par la paierie du Gabon en France, comme l’atteste un chèque versé au dossier. Mediapart citait également la dernière épouse d’Omar Bongo Ondimba, Edith Lucie Bongo Ondimba, qui s’était offert en 2004 une voiture de luxe, une Maybach 57, d’une valeur de 326 752 euros (environ 217 millions) payés par un chèque de la même paierie. Si les plaintes des associations anti-corruption Sherpa et Transparency International pour «recel de détournement de fonds publics, blanchiment, abus de bien social, abus de confiance et complicités», avaient été classées sans suite par le Parquet de Paris, l’affaire avait été remise au goût du jour en mai 2009 par la juge d’instruction indépendante, Françoise Desset, qui avait estimé que les plaintes étaient en réalité parfaitement recevables. De nouveau, le parquet, soumis hiérarchiquement à la Chancellerie, a fait appel de la décision de la juge Desset, renvoyant à plus tard l’étude de ce dossier qui a finalement été rouvert six ans plus tard, c’est-à-dire en février dernier.
 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. le_kap dit :

    n’oubliez surtout pas le Pozzo di Borgo. qu’est-il devenu?

  2. Mone Afirikara dit :

    Ali9 n’a qu’un seul objectif: plonger le pays dans le chaos.
    Je prie la FRANCE qui l’a placé de le démettre de cette fonction avant aout 2016. ce que pourra entreprendre le peuple finira toujours par un bain de sang. sauf la FRANCE peux extirper ce type de là pour nous éviter l’hécatombe.

  3. imagine56 dit :

    Hier j’étais à Martine OULABOU, j’ai pu voir la détermination des syndicalistes, malgré une pluie battante, les gens continuaient à arriver …Après cela je ne doute pas un seul instant que Ali soit chassé du palais qu’il occupe illégalement depuis 2OO9!
    La France doit absolument éviter que le pays ne sombre dans le chaos, cette affaire d’héritage nous rend malade!

  4. Michelyne dit :

    Hummm les jaloux vont exploser!!Vous pensez que toutes les années que le défunt president était au pouvoir il passait son temps qu’à bouffer l’argent du pays?? Vous me faites rire quoi?? Il assurât egalement l’avenir de ses enfants. Aujourd’hui Ali er ses frères jouissent de leur héritage je vois pas où ça chauffe ou bien c’est le mauvais cœur?

  5. Le comte d'Otala dit :

    Michelyne,
    Bien faisons le calcul. Bongo gagnait officiellement 13 millions de f cfa par mois comme Président; Annuellement il a gagné 13 X 12=156.000.000,s’il est resté 43 ans au pouvoir il a gagné 156.000.000 X 43= 6.708.000.000( 6 milliards sept cent huit millions) encore qu’il n’a pas gagné ces 13 millions au début de sa présidence.
    Alors dites moi chère Michelyne, comment pouvez m’expliquer qu’il se retrouve, ses enfants, femmes compris avec autant de milliards si ce n’est les sous du trésor Gabonais comme ces voitures achetées avec les sous de notre paierie en France. Si vous faites membre du clan, l’avenir vous jugera.

  6. Le Miroir de la petite émergence dit :

    En fait, le sort des Bongo est scellé; le soit disant héritage dont ils se réclament, ils n’en percevront rien car c’est l’argent de notre contribuable. je prie seulement que la justice divine règle cette affaire pour que in fine le peuple gabonais voit cet argent prendre la direction de notre trésor public.

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