Selon l’agence de notation financière, les critères d’appréciation de la note de crédit du Gabon restent liés à une forte dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier et une faiblesse du cadre réglementaire et juridique.

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Publié la semaine dernière, le rapport 2017 de Moody’s est formel sur les critères d’appréciation de la note de crédit du Gabon. Selon l’agence de notation financière, ces critères restent liés à une forte dépendance vis-à-vis du secteur pétrolier et une faiblesse du cadre réglementaire et juridique. «La capacité du gouvernement gabonais à diversifier l’économie et à rétablir la solidité de son bilan demeurera un moteur de crédit clé à l’avenir», a ainsi déclaré la vice-présidente de Moody’s, analyste principale et co-auteur du rapport.

«Alors que le léger rebond des prix du pétrole et un programme probable du FMI seront favorables, toute amélioration devrait être graduelle au mieux», a poursuivi Lucie Villa. Selon le rapport de Moody’s, les finances publiques et les réserves de change du Gabon se sont considérablement détériorées pendant le choc du prix du pétrole. Dans ce sens, le secteur pétrolier représentait environ 29% du Produit intérieur brut (PIB), ou 19% en termes réels, en 2016.

L’agence de notation a également souligné que le gouvernement envisage de diversifier l’économie et accélérer la croissance, grâce à une exploitation accrue d’autres ressources naturelles, telles que l’exploitation minière et le bois. Cependant, le déclin naturel de la production pétrolière contraint la croissance à moyen terme de l’économie à environ 3%.

Cette tendance dépréciative se constate aussi au niveau de la force fiscale. Celle-ci s’est détériorée en raison du choc des prix du pétrole, «alors que le gouvernement a dépensé 39 pour cent de ses revenus du secteur pétrolier en 2014», a souligné Moody’s. Par ailleurs, a estimé l’agence de notation : «A mesure que les prix du pétrole se redressent progressivement, les principales mesures fiscales et fiscales du Gabon vont lentement commencer à s’améliorer».

Dans la continuité de ses estimations sur le Gabon, Moody’s table sur un déficit budgétaire reposant sur des engagements, et s’élevant à environ 0,8% du PIB en 2017, contre environ 4,2% en 2016. «L’assainissement budgétaire continu, couplé à une appréciation limitée du dollar américain par rapport à la monnaie locale du Gabon, imposera à la dette publique une tendance à la baisse progressive», a également souligné l’agence.

Par ailleurs, Moody’s a soutenu que les «perspectives négatives reflètent l’incertitude liée à la capacité du gouvernement à couvrir ses besoins de financement (principaux paiements et déficits budgétaires) d’environ 10% du PIB dans un environnement de financement restreint».

Aussi, le rapport est d’avis que les évaluations du Gabon pourraient être soumises à des pressions à la baisse, si les pressions budgétaires du gouvernement s’intensifient ; et/ou si les finances publiques continuent de se détériorer. Pour Moody’s, ces perspectives pourraient être stabilisées «si le gouvernement obtient ses besoins de financement et stabilise les indicateurs de la dette publique, à défaut de les réduire».

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Milangmissi dit :

    «perspectives négatives reflètent l’incertitude liée à la capacité du gouvernement à couvrir ses besoins de financement (principaux paiements et déficits budgétaires) d’environ 10% du PIB dans un environnement de financement restreint». Ça confirme l’analyse de Union Nationale

  2. diogene dit :

    Même si le mot faillite n’est pas prononcé, il apparaît en filigrane.
    Et ce ne sont pas des opposants au régime qui publient ce rapport.

  3. DZIMENGOGO dit :

    «perspectives négatives reflètent l’incertitude liée à la capacité du gouvernement à couvrir ses besoins de financement (principaux paiements et déficits budgétaires) d’environ 10% du PIB dans un environnement de financement restreint».

    Question: Quelles sont les « Principaux paiements… » dont parle l’agence Moody’s? En français facile, il s’agit de manière non-exhaustive de:
    1- les salaires de fonctionnaires (administration normale et Agences épidermiques)
    2- la dette (extérieure et intérieure)
    3- les frais de fonctionnement courants de l’Etat (location et/ou entretien des grosses cylindrées et immeubles)

    L’Etat aurait donc de sérieuses difficultés à payer les salaires des fonctionnaires! Cela ne s’appelle-t-il pas la faillite?

    Les partisants du « Manger à tout prix », issus du « Pouvoir à tout prix » doivent être contents maintenant, les caisses qu’ils voulaient tant vider, sont vides à présent.

    Quelle suite nous promettent-ils? La Vénezuélisation du Gabon à pas forcés?
    Pendant ce temps, on va stocker l’argent dans des paradis fiscaux.

    Pouah, quel dégoût!

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