Le rôle des marchés de capitaux dans le financement des économies de la sous-région, constitue le fil conducteur de la 16e session annuelle de l’Institut francophone de régulation financière (Ifrefi), ouvert ce 3 mai à Libreville.

Vue des officiels à l’ouverture des travaux, le 3 mai 2017 à Libreville. © Gabonreview

 

Régis Immongault, Abbas Mahamat Tolli et Raphael Tung Nsue, prononçant leurs mots de circonstance. Vue de la salle et la photo de famille. © Gabonreview

Organisée sous le thème «Croissance économique et rôle des marchés financiers», la 16e session annuelle de l’Ifrefi s’est ouverte ce 3 mai à Libreville. Une rencontre intervenant dans un contexte marqué par la chute des cours des matières premières dont l’impact immédiat, pour les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), se matérialise par la baisse des recettes publiques. Conséquence : l’on assiste à la réduction de la capacité de financement des investissements publics à partir des ressources propres.

D’où l’importance des travaux de cette rencontre, qui s’étendra sur 72 heures. «Dans un tel contexte, le séminaire qui s’ouvre aujourd’hui revêt un intérêt majeur, compte tenu d’une part de l’importance des sujets à débattre, de la qualité des participants et d’autre part de l’occasion qui nous est une nouvelle fois offerte, d’engager une réflexion approfondie sur le rôle des marchés de capitaux dans le financement de nos économies», a rappelé le ministre de l’Economie à l’ouverture des travaux.

Régis Immongault s’est notamment réjoui du choix du thème central, qui abordera plusieurs thématiques, allant des modes de financements à l’introduction en bourse vue par les entreprises, en passant par le rôle des acteurs publics. Aussi, ce thème offre-t-il «aux régulateurs, aux acteurs et intervenants des marchés, d’une part les moyens de relever les défis actuels de la gestion et du contrôle des marchés et, d’autre part, l’opportunité de faire émerger des solutions concrètes à la problématique du financement des économies par les marchés», a souligné le ministre de l’Economie.

Panéliste à cet évènement, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a insisté sur la nécessité d’un marché financier solide et robuste, indispensable au développement économique. Une affirmation d’autant plus fondée que le contexte actuel en est éloigné. En effet, a soutenu Abbas Mahamat Tolli, «les performances économiques des pays de la Cemac ont été en nette baisse en 2016».

Le gouverneur a notamment évoqué le ralentissement de la croissance du PIB réel à 0,2 %, contre 1,7 % en 2015 et un creusement du déficit budgétaire à 5,6 % du PIB, contre un déficit de 3,3 % du PIB en 2015. «Bien que les tensions inflationnistes aient globalement été maitrisées pendant la période, en revenant de 2,5 % en 2015 à 1,1 % en 2016, la situation monétaire de la sous-région s’est sensiblement dégradée», a-t-il déploré.

«Dans la Cemac nous devons travailler afin de surmonter la crise actuelle et rehausser le potentiel de croissance des pays membres. Aussi, du fait de leur étroitesse et de leur très faible liquidité, le développement du potentiel de nos marchés financiers est un important défi pour la sous-région», a reconnu Abbas Mahamat Tolli.

Président en exercice de l’Ifrefi, Raphael Tung Nsue, pour sa part, a insisté sur le fait que les «pays de la Cemac sont confrontés à l’urgente nécessité de diversifier leurs sources de financement et de recourir davantage au marché des capitaux pour financer l’économie». D’où la pertinence des thèmes de quatre panels de la première journée de ces assises : «Croissance économique et rôle des marchés financiers», «Croissance économique : quels autres modes de financement ?», «Introduction en bourse et création de valeur : point de vue des autorités publiques» et «Introduction en bourse et création de valeur : point de vue des entreprises».

«Pour vous entretenir sur ces sujets et répondre à vos principales préoccupations, nous avons invité des personnalités qui figurent au rang des meilleurs experts dans leur domaine», a conclu le Raphael Tung Nsue, par ailleurs président de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf).

 
GR
 

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