Après avoir dénoncé la tentative d’accaparement des forêts dans le Woleu-Ntem par des exploitants chinois, les petites et moyennes entreprises (PME) gabonaises crient désormais à la tentative de «mise à mort» des petits exploitants de l’Estuaire, après que certains d’entre eux aient été placés en garde à vue.

La CGPMEI, dont le président (au centre), dénoncent «la mise à mort» petits exploitants forestiers de l’Estuaire. © D.R.

 

A la suite de la série d’interpellations et d’auditions lancées depuis le 14 février 2017 contre certaines d’entre elles, les PME exerçant dans l’exploitation forestière dans la province de l’Estuaire voient leur avenir en pointillé. Elles accusent la direction provinciale des Eaux et Forêts de mettre à mal leur activité, à travers diverses pressions exercées par le biais du bureau du Contrôle de l’aménagement forestier (CAF). C’est en tout cas, le sentiment que la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) a dit éprouver, le 22 février à l’occasion d’un point de presse à Libreville.

Si Emmanuel Marcos Zue Meye n’a pas souhaité reconnaître les griefs adressés à ses collègues, dont certains auraient volontairement dépassé les limites de leurs différents permis, le président de la CGPMEI ne s’est pourtant pas gardé d’accuser la direction provinciale de l’Estuaire et la CAF. A travers l’interpellation des exploitants locaux, les deux services mettraient à exécution leur «plan de mise à mort des opérateurs économiques de la filière». Un plan supposé qui, selon lui, bénéficierait aux plus grands exploitants. «A certains exploitants entendus, obligation leur a été faite de mettre leur bois à la disposition des usines de la Zone économique de Nkon, faute de quoi leurs autorisation d’exploiter leur seront retirées», a prétendu Emmanuel Marcos Zue Meye.

Au sein de la CGPMEI, où l’on considère que la pression exercée sur les «petits» exploitants forestiers locaux est «déplorable et nuisible à la volonté politique du président de la République», l’on assure que celle-ci a déjà eu des conséquences. «Nous dénombrons à ce jour la fermeture de plusieurs usines dans la province ainsi que des interruptions d’activités. C’est notamment le cas de transformation HUA située à Barracuda à Owendo, dont les employés sont depuis quelques temps au chômage technique, faute de bois pour alimenter sa production», a relevé le président de la CGPMEI, qui n’a pas manqué d’interpelé une nouvelle fois la ministre de l’Economie forestière, Estelle Ondo.

 
GR
 

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