A la faveur d’une déclaration commune le 27 juin dernier, le Front de l’opposition pour l’alternance (Front) et l’Union des forces pour l’alternance (UFA) ont appelé la France à plus de retenue dans son implication dans les affaires du Gabon, déplorant la délivrance d’un extrait de naissance à Ali Bongo par le Service central d’état-civil de Nantes (SCEC).  

Les leaders du Front et de l’UFA, le 27 juin 2015 à Libreville. © Gabonreview

Les leaders du Front et de l’UFA, le 27 juin 2015 à Libreville. © Gabonreview


 
S’ils ont tous deux exprimé leur préférence pour «la France des valeurs, qui a consacré la légitimité du peuple comme fondement de l’autorité des pouvoirs publics», et dont le président s’est montré respectueux de la loi, en tant qu’expression de la volonté du peuple, lors du Sommet de la Francophonie de Dakar (Sénégal) en 2014, le Front de l’opposition pour l’alternance (Front) et l’Union des forces pour l’alternance (UFA), ont paru plutôt désabusés. Un brin choqués et déçus du comportement des pouvoirs publics français à qui ils ont semblé imputer la responsabilité de l’extrait de naissance délivré par le Service central d’état-civil de Nantes (SCEC) à Ali Bongo, les chefs de file des deux groupes politiques de l’opposition ont appelé la France à plus de retenue. D’autant qu’elle dit être attachée au principe d’indépendance des Etats et de non-ingérence dans les affaires intérieures. Or, au regard du document récemment produit par le SCEC de Nantes, il semble évident pour l’opposition gabonaise que la France s’est clairement positionnée en faveur du président de la République. Une faute, un «acte inamical de la France», qu’ont vivement fustigé Jean de Dieu Moukagni Iwangou et Pierre Claver Maganga Moussavou, le 27 juin dernier.
Des membres de l’UFA (en haut) et ceux du Front. © Gabonreview

Des membres de l’UFA (en haut) et ceux du Front. © Gabonreview


Face à ce qu’ils perçoivent comme un déni de la volonté du peuple gabonais, les responsables du Front et de l’UFA ont exprimé leur surprise devant «les atermoiements observés de la part de l’administration française, sur le traitement réservé à la situation du Gabon, un Etat placé depuis près de cinquante ans sous le joug d’une seule et même famille». De même, ils ont marqué leur indignation devant «la réserve que s’impose l’administration française dans la coopération loyale à apporter à un peuple opprimé, qui cherche à se libérer des fers d’un pouvoir qui s’est consolidé depuis près d’un demi-siècle, avec le soutien bienveillant et complice de la France des intérêts». Un positionnement qui, pressent Pierre Claver Maganga Moussavou, aurait imposé au Congo de revenir sur son refus de produire de faux document au président de la République. «Brazzaville, qui a résisté jusque-là aux pressions, a fini par céder», a déclaré le leader du Parti social-démocrate (PSD), non sans battre en brèche la version jusqu’à lors soutenue par la famille d’Ali Bongo. «En 1959, il n’y a rien eu comme mouvement à Brazzaville, mais ce dont on se souvient c’est que, c’est plutôt en 1958 que le pays a connu quelques troubles. Une réalité qui pose de sérieux doutes sur les déclarations de Patience Dabany au sujet de la naissance d’Ali Bongo, supposé né en 1959. Or, elle aurait pu prétexter que ces troubles l’ont empêchée de faire les documents de naissance de son prétendu fils. Il n’en est rien, puisque la vérité, nous la connaissons tous», a-t-il assené.
A l’instar des organisations de la société civile il y a peu, l’UFA et le Front ont réitéré l’appel à la neutralité de la France, notamment à son président, à qui une correspondance devrait être adressée dans les jours qui viennent. «Que la France, s’il y a eu une véritable reconstitution des documents, selon les normes, et à quel moment ceux-ci ont été envoyés à Nantes», a lancé Pierre Claver Maganga Moussavou, avant de conclure : «Les Gabonais ont assez souffert. C’est ce que nous allons dire à François Hollande, qui risque de faire face à une importante polémique, en raison des doutes qui pèsent désormais sur son Premier ministre, Manuel Valls, dont les services ou des proches pourraient bien être mêlés à cette affaire qui fera certainement le bonheur de la droite.» Une polémique que les deux blocs ont promis d’amplifier d’ici au 15 août prochain, avec l’organisation d’un meeting commun sur la question de l’état-civil d’Ali Bongo. Histoire de «polluer d’une certaine façon la célébration de la fête nationale du 17 août», ont-ils annoncé.
Sauf modification de dernière minute, les leaders du Front et de l’UFA seront reçus par l’ambassadeur de France au Gabon, le mercredi 1er juillet prochain. À cette occasion, ils déposeront de manière officielle, une lettre commune adressée au président de la République française.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. NORBERT EPANDJA dit :

    Excellente initiative du front et l’UFA.

  2. FangTomas dit :

    Là ça devient grave. On se croirait dans une secte apocalyptique, dont les leaders, par obsession, vont emmener tout le groupe vers un suicide collectif.

  3. chocolat dit :

    Changez de paradigme Front uni et Ufa, en ce niveau c est la France des intérêts qui est prêt à sacrifier nos vies si nécessaire! Offrez à cette France plus que ce que les Bongo ont à offrir, dans un cadre d échange plus prospère s il vous plaît.

  4. Claude Elvire dit :

    Cet affaire d’acte de naissance va leur calmer au coup sérieux… Des adultes en manquent de force trouve qu’ils vont divertir les gabonais sur une histoire d’acte de naissance? On attend les actes que vous êtes en mesures de poser pour tenter de convaincre les gabonais que vous êtes mieux que cette famille qui enfin je comprends votre seul soucis qui ne se trouve pas sur le travail accompli pour le Gabon mais plus tôt sur ce Bongo. Mais d’après vous le pouvoir est une affaire de famille au Gabon? Après tel famille faut que ça soit tel autre famille? Je vois très bien que cette logique depuis 2009 a été interrompu par Ali Bongo voilà pourquoi ses anciens frères, ces anciens pilleurs du Gabon sont devenu opposants.

    • mouthou dit :

      Êtes-vous vraiment gabonaise?
      c’est à dire:
      – vivre au Gabon;
      – Avoir des enfants scolarisés dans des établissements publiques (maternelle, primaire, secondaire, université);
      – Avoir des fonctionnaires dans votre famille;
      – Avoir des voisins qui tirent le diable par la queue chaque jour que Dieu fait;
      – Circuler dans la ville pour vous rendre à votre travail ou faire une course quelconque;
      – Connaître comment vivent les habitants de l’arrière pays;
      – Avoir vu mourir un proche dans l’une de nos soit disant structures hospitalières;
      – ETC

  5. Rtg1 dit :

    Je voudrais poser une question à tous les membre de l’opposition au sujet de l’effectivité d’une alternance en 2016.
    Qu’adviendra-t-il de la Franc Maçonnerie au Gabon ?
    Sera-t-elle tolérer ou exclu du territoire national ? 😉

    • TARA dit :

      Blancs bonnet , bonnet blanc eux meme opposant des farmaçons ils vont l’exclure pourquoi??? les crimes rituels et autres c’est l’apanage de personne.

    • imagine56 dit :

      la franc maçonnerie à la sauce gabonaise, celle que je qualifie de tropicalisée, celle là qui s’abreuve de crimes rituels et autres barbaries, celle là Rtg1 est appelée à disparaitre de son propre chef, vous savez, les profito-situationnistes s’adaptent à toutes les climats, si en 2016
      l’air du temps consiste au rejet de la maçonnerie , dites vous bien qu’ils seront les premiers à la dénoncer sur tous les toits et à la condamner.

  6. Le citoyen Libre dit :

    La France est face à sa responsabilité pour l’avenir du Gabon en 2016. Nous n’allons plus accepter ce qui s’est pas en 2009.
    Nous voulons voir la déclaration de naissance d’ALI BONGO en 1959 au Congo. La France ne va pas nous imposer ALI BONGO comme gabonais.

  7. Le citoyen libre dit :

    Nous devons faire un setting devant l’ambassade de France pour demander l’acte de naissance d’ALI qui a permis d’établir l’extrait d’acte de naissance.  » L’acte de naissance d’ALI ou La France est avec ALI « 

  8. Bouka Rabenkogo dit :

    Ali Bongo, devant le journaliste Franco-Camerounais Alain Focca a déclaré lui même, que son acte de naissance était une pièce fausse. Alors, pourquoi les institutions en charge par l’observation de « la voie de fait » ne le destituent pas? Sont elles aux services de l’Etat ou d’une personne: Ali Bongo et sa bande d’apatrides mafieux? Sont elles sous la contrainte de la nébuleuse puissante mafia franc-maçonnerie française? La seule préoccupation de l’heure est la « destitution pure et simple » d’Ali Bongo. Il n’y a et il n’y aura pas de 2016. Ali Bongo selon les termes de la Loi fondamentale actuelle est « Anticonstitutionnel ». Il doit être pure et simplement destitué ou emmené à l’être. « Point final ». Toute autre manigance sera considérée par la Dynamique « Ça Doit Se Faire Maintenant », comme une « Haute Trahison ».

  9. Réaction Gabonaise dit :

    « Le citoyen libre » Prouve nous que toi tu es gabonais…
    Et pourtant tu faisais partie de tous ceux qui ont demandé que la France par l’entremise de de la préfecture de Nantes délivre un extrait d’acte de naissance du Président ALI Bongo Ondimba.
    Mais extrais vous a été délivré et prouvant le lien entre ALI et ses parents.
    Que voulez vous exactement?? votre problème est ailleurs, le gars là vous damne le pignon et vous ne l’acceptez pas…
    La majorité silencieuse vous observe et vous attend au dernier tournant… En bon entendeur, SALUT!!!

  10. Je m'en fous dit :

    Est ce que croyez vous que le sujet de l’opposition est seulement axé sur la nationalité du Chef de l’Etat? Arrêtons vous comme nous dans la majorité et l’opposition ils sont nombreux de ceux là dont les documents d’état civil ne répondent pas aux normes.La France nous tous le savons est derrière notre Chef de l’État en soutient a sa politique et c’est cette même France qui vous protège tous(opposants et majorité ) des detournements de deniers publics de nous autres pauvres Gabonais et pourtant la France reste sourde et muette a vos égards. la preuve vos fortunes colossales et vos villas haut de gamme sont sur place dans ce pays et aucuns (opposants) n’a été poursuivi pour ces bien mal acquis.Alors maintenant vous voulez vous en prendre a ce pays.Alors arrêtons de distraire le peuple Gabonais nous en avons assez du même discours de tous les jours « Ali n’est pas. Gabonais  » mais bon sang il a été investi devant vous (peut être vous étiez dans un coma profond et vous vous êtes réveillé 4ans après ) mais diantre arrêtons d’embêter le peuple il est reconnu partout dans le monde comme Chef d’Etat de ce pays allez vous dire le contraire? Dites au peuple vos projets de société et de ce que vous attendez pour le changer nous savons qu’il ya des soucis dans le pays et cela ne manque pas dans les autres pays du monde au lieu de s’attaquer tous les jours au faux problèmes de nationalité du Chef de l’Etat, chers frères (opposants ) on comprend que vous ne vouliez pas de bien de pour le peuple qui souffre ce qui vous attire c’est revenir aux affaires et de continuer a piller de plus belle nos richesses de nous autres pauvres Gabonais.

  11. rtg1 dit :

    #Gabon Le Président Moukagni Iwangou fait le point ^FJ
    https://www.youtube.com/watch?v=2tBhD4Ta1hE

  12. Bassomba dit :

    En dehors de celui qui est au milieu, les autres, c’est pas la peine, ils ont détourné et fatiguer les gaboma

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