La promotrice du dialogue proposé par Ali Bongo et symbole de sa main tendue a été répudiée par les artisans du Dialogue national pour l’alternance voulu par Jean Ping et tenants de la résistance prônée par ce dernier. Si les causes de ce divorce se devinent aisément, les textes de l’UN, son crédo doctrinal et un souci de clarification ont facilité l’adoption d’une décision courue d’avance.

Estelle Ondo, ministre de l’Economie forestière. © SGG-Gabon


 

Exclue ? Plutôt, rappelée à davantage de cohérence. Après des semaines d’une bataille de procédures et d’une guerre médiatique absconse, la ministre de l’Économie forestière a été exclue de l’Union nationale (UN) au terme de la réunion du bureau national de ce parti, tenue le 15 décembre courant.  Jusque-là, Estelle Ondo se gargarisait et tirait visiblement bénéfice de sa fonction de vice-présidente du parti d’opposition. Désormais, elle devra apprendre à faire sans. Pis, elle devra rechercher une nouvelle étiquette politique, plus en phase avec sa présence au gouvernement. Hormis elle-même et certains de ses soutiens, personne n’est vraiment surpris par ce dénouement. La promotrice du dialogue proposé par Ali Bongo et symbole de sa main tendue a simplement été répudiée par les artisans du Dialogue national pour l’alternance voulu par Jean Ping et tenants de la résistance prônée par ce dernier. Les textes de l’UN, son crédo doctrinal et un souci de cohérence ou de clarification ont facilité l’adoption d’une décision courue d’avance.

Omissions volontaires

Organe dirigeant bénéficiant de la légitimité du congrès de mars 2016, le bureau national de l’UN a tranché. Il a choisi de frapper fort pour l’exemple. Il a pris le parti de mettre fin au clair-obscur.  Ce faisant, il a envoyé un message explicite à l’ensemble de ses militants, souvent tentés de reproduire des précédents devenus proverbiaux. Sans doute Estelle Ondo croyait-elle refaire du Jean Eyéghé Ndong, du Jean Ntoutoume Ngoua ou du Gérard Ella Nguéma. Sans doute avait-elle en mémoire l’expérience des Souverainistes, partis avec armes et bagages rejoindre Jean Ping dès février 2014 sans l’aval de leur parti et en le couvrant de tous les péchés d’Israël. Visiblement, la ministre de l’Economie forestière s’est, sur ce coup-là, rendue coupable d’omissions volontaires. Elle a manifestement oublié avoir vu les uns s’exclure d’eux-mêmes en refusant de prendre part au congrès de mars 2016 et, les autres, consentir à démissionner en groupe pour reprendre leur liberté.  Comparaison n’est pas raison… Cicéron aurait dit mieux : «O tempora, o mores !»

Pour l’UN c’est un soulagement. Sa coordination provinciale dans le Woleu-Ntem, son mouvement des femmes, son bureau national et même certaines personnalités, notamment François Ondo Edou, Mike Jocktane, Minault Maxime Zima-Ebeyard, Jean-Christophe Owono Nguéma ou Marie-Agnès Koumba n’auront plus à s’expliquer systématiquement sur le positionnement de leur coreligionnaire. Mais ils doivent se tenir prêts à engager une nouvelle bataille pour l’utilisation des signes distinctifs (logo, hymne…) Si les causes de ce divorce se devinent aisément, ses conséquences sont tout aussi prévisibles : ayant transformé son appartenance partisane en fonds de commerce politique, l’ancienne vice-présidente de l’UN ne se laissera évidemment pas faire.

Querelle de chiffonniers

Estelle Ondo est connue pour son tempérament fougueux, son manque de réserve et même de modestie. Personne ne l’imagine accepter cette sanction ou la vivre comme un dénouement logique. Au grand jamais, elle ne voudra admettre son exclusion : on la voit déjà ruant dans les brancards, multipliant les déclarations tonitruantes, dénigrant ses anciens alliés, se livrant à des ″confidences″ ou des ″révélations″ sur la gouvernance de son ancienne formation politique voire à des attaques ad hominem.

On anticipe même sa saisine de la justice, espérant, du haut de son titre de membre du gouvernement, obtenir une décision en sa faveur.  Au lieu de se préoccuper de faire son trou au sein de la majorité au pouvoir ou de réfléchir aux moyens de relever les défis écologiques et environnementaux actuels, la ministre de l’Economie forestière pourrait très vite sombrer dans une querelle de chiffonniers uniquement préjudiciable à… sa carrière et sa personne.

N’empêche, l’UN a, de toute évidence, très mal vécu l’entrée au gouvernement d’un de ses cadres dirigeants, par ailleurs présenté comme l’un des symboles de son désir de rajeunissement, de rafraîchissement et de renouvellement de la classe politique. Le parti dirigé par Zacharie Myboto était condamné à frapper fort, très fort même. Autrement, il courait le risque de voir d’autres au sein de sa jeune garde succomber aux sirènes du pouvoir en place. Pour ce parti, la sanction contre Estelle Ondo était un impératif voire une nécessité. Au regard des situations personnelles de nombreux de ses cadres – ils sont souvent mis au ban de la société pour leurs opinions, parfois depuis 2009 -, le parti pourra-il éviter d’autres départs si la situation politique nationale reste inchangée ? C’est le défi auquel les dirigeants de ce parti sont confrontés. Pour offrir un horizon et une perspective à leurs cadres, ils doivent leur donner le sentiment de tout essayer, tout tenter pour imposer l’alternance. Pour leur formation politique, la tiédeur dans l’engagement et l’attentisme seraient suicidaires.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. diogene dit :

    Vous n’auriez peut être pas du utiliser le mot répudier …

    • Nelson Mandji dit :

      Petit Larousse
      Répudier : verbe transitif
      (latin repudiare, repousser)
      Dans les législations antiques et dans le droit musulman, renvoyer sa femme en vertu de dispositions légales par décision unilatérale du mari.
      Littéraire. Rejeter un sentiment, une opinion, etc. : Répudier ses engagements.
      Où est donc le problème avec ce mot ? Puisqu’il peut prendre le sens de « rejeter », « renvoyer ». Roxane B. a du style.

  2. Rodyp dit :

    Sous d’autres cieux, les partis politiques sont de grosses machines capables de rémunérer leurs dirigeants et toutes les personnes travaillant exclusivement pour leur développement. Chez nous les jeunes qui s’engagent dans nos partis dits de l’opposition sont condamnés à admirer des vieux milliardaires jouir de l’argent détourné des caisses de l’Etat des années durant et qui ont fait de l’opposition au système créé par eux-mêmes leur hobby de retraités. Le message des myboto et autres à ces jeunes est bien celui-ci : » supportez la perte de vos emplois. Supportez de voir vos enfants renvoyés des écoles ou crever de faim. Un jour ca ira.  » Du vent , rien que du vent. Pendant ce temps, leurs enfants, neveux, nièces et beau-fils sont nommés aux postes les plus prestigieux de ce même système qu’ils sont pourtant sensés combattre. C’est vraiment un marché de dupes. Estelle ONDO, continue de tracer ton sillon. Tu es toi-même la maîtresse de ton destin. Ces vieux égoïstes ont fait leur temps et sont en train de quitter la scène de la manière la plus pitoyable qui soit. Dieu est aux commandes.

  3. Airborne dit :

    Estelle, ne te decourage pas tu emcombrais deja Chantal dans UN, donc tu es au gouvernement fait toi aussi un nom à ton poste. Pour ce qui est des formations politiques soit tu en cree un, puisqu’aucune femme au gabon n’est leader d’un parti politique, ou bien va retrouver ton frere RNO dans DN.

  4. Allo241 dit :

    Rodyp je me permets de vous répondre.
    Les myboto ne sont pas blanc comme neige qu en dites vous des voleurs des deniers Publiques actuel ? Aucun mot.
    Votre Estelle fera autant.
    Ainsi va le Gabon.

    • Rodyp dit :

      Ils sont tout aussi condamnables que les anciens. C’est pourquoi je pense que la nouvelle République doit se construire sur le consensus, celui d’abandonner enfin ces mauvaises pratiques. Un nouveau Gabon doit naître, mais pas dans la violence et la stigmatisation. Notre pays a besoin de tous ses fils. Ils ne sont pas tous parfaits. Mais je crois qu’on aime tous ce pays pour vouloir qu’il avance enfin. Moi je n’ai pas une patrie de refuge.

      • l'ombre qui marche dit :

        Mon cher Rodyp!
        Tous nous n’aimons pas notre pays si ali le biafrais généreusement recueilli par le GABON aimait ce pays il aurait accepté la défaite quant à estelle ONDO c’est triste elle est jeune mais bon sang il suffit d’avoir des tripes elle aurait pu devenir présidente de l’UN mais là elle suit la voix des samuel NGOUA NGOU et autre christiane BITOUGAT qui n’avait pas compris que accepter d’être ministre de surcroît du tarvail sous omar BONGO ONDIMBA alors qu’elle dirigeait des grèves contre le régime d’omar des plateaux était un suicide syndical et politique! qu’est elle devenue aujourd’hui? si estelle ONDO ne fait pas attention aux prochaines législatives dans le gouvernement qui suivra elle n’y sera plus et ali aura réussi son coup: faire d’estelle ONDO ce que son père de christiane BITOUGHAT c’est pour cela on doit faire de la politique avec des convictions bien établies je vois deux jeunes avoir un avenir politique brillant s’ils continuent dans leur positionnement: jean gaspard NTOUNTOUME AYI ET FIRMIN OLLOMO
        Bon week-end!

        • Nkembo dit :

          @ l’ombre qui marche,
          Ni Ayi ni Firmin Olomo n’auront aucune brillante carrière en politique .
          Si le premier a eu brillant parcours scolaire le second est un syndicaliste tout fait au titre que Libama. il ne pourra jamais évolué en politique peut-être conseiller municipal.
          Ayi est brillant mais il va être grillé parceque son type Oye Mba quittera tôt ou tard Ping et là malheureusement il devra avoir le discernement.
          Jonathan Ndoutoume Ngome par contre est largement au dessus. il n’y a pas match.
          Ndoutoume Ngome est plus sage,plus précis dans ses propos,humble et sait respecter l’adversaire en tout cas plus mûr. Ayi est comme un chien de chasse.

      • Lekori dit :

        @Rodyp alias Guy Rossatanga Rignault. On te connait…

        • Nkembo dit :

          @ Lekori,
          Qu’il Rossatanga ou pas où est le problème?
          n’a t’il pas le droit de donner un avis? retenez ceci la violence se retourne toujours vers ceux qui commence.
          ou ceux qui commencent terminent toujours victimes. Apprenez à respecter les avis sans injurier ni menacer ou intimider. Vous n’avez le monopole de rien

          • Akébé Vite !!! dit :

            C’est beau 2 voir la violence et l’invective partout sauf évidement là ou elles sont surtout quand elles deviennent gratuites et étouffantes. Mais bon c’est aussi ca la vision émergente et maboule.

          • Nkembo dit :

            @ Akebe ville,
            On reconnait un arbre par ses fruits. Ce qui sort de toi  » maboule  » trahi la mauvaise éducation que tu as reçue de tes parents. Fais un effort de ne pas donner aux tiens. Toutefois tu es pardonné.

          • Akebe Vite !!! dit :

            Je ne sais pas qui vous donne le droit d avoir des jugements de valeur sur mon éducation et de quel indice disposez-vous pour le faire bon ben en bon faquin vous ne m étonnez mm +… (avant j évoquais le cote discursif 2 vos élucubrations )mais je me rends compte que vos formules racoleuses et maboules sont 1 vrai état d esprit bravo !!!

      • diogene dit :

        Pas d’impunité non plus, la restitution des biens mal acquis n’est pas insensée.
        La planète est notre seule patrie, partout est ta place homme sage.

  5. michoubi dit :

    elle a bien fait, bravo estelle

  6. DoanESS dit :

    Guy Rossatanga Rignault…!!!!! Mais pourquoi se cache-t-il sous cette couverture chauffante??? Décidément tout le monde est pareil dans ce bled. Mais jusqu’à quand allez vous dissimuler votre identité en intervenant dans ces forums? Au Gabon, tout le monde connaît tout le monde. Au fait, c’est quoi le nom de Bilé bi Nze sur ce forum..?

  7. AIR dit :

    Je suis assez déçu par le manque de conviction chez la plupart de nos hommes politiques. Il est terrible de constater que parce qu’on a été nommé dans le gouvernement ses convictions politiques finissent par s’inverser ! Ou bien Mme ONDO a compris que BOA a eu raison de s’imposer par la force et c’est pour cette raison qu’elle est entrée dans le gouvernement. Je pense que Mme ONDO devrait se référer à l’histoire ! Après le passage des opposants dans les précédents gouvernement, qu’est-ce qui a changé ? Les BONGO sont toujours là. Il n’y a toujours pas d’alternance. Pis, les dernières élections ont aboutis sur des résultats clairs,avec des incohérences et des anomalies flagrantes. Malgré cela, Mme ONDO estime qu’il faut dialoguer avec des tricheurs qui ont sacrifié de nombreux compatriotes sans aucun remord. La preuve, ils n’en parlent pas! Et avec ça, on pense qu’on se bat pour la faire avancer la démocratie dans le pays. Bien au contraire Mme ONDO, vous contribuez plutôt à immerger le peuple ! Vous avez fait semblant de militer dans l’UN pour mieux lui planter un couteau dans le dos!!!

    • Rodyp dit :

      Simplement parce que Mme ONDO préfère dialoguer plutôt qu’inciter les gabonais à l’insurrection et à la guerre civile derrière des pages Facebook et des manifestations financées avec l’argent volé. Les prochaines semaines s’annoncent riches en révélations. Les gabonais sérieux ne peuvent pas suivre ces gens qui pillent le Gabon depuis 50 ans et qui ont tout fait pour qu’il n’y ait pas de véritable démocratie. De vrais sorciers désormais en habits d’opposants. C’est vrai que le peuple a la mémoire courte.

      • Nkembo dit :

        @ Rodyp,
        Ce pays ne sera jamais un champ de guerre,ils mentent. Ceux qui prônent la violence seront atteints par ce qu’ils ont semé. Le 23 septembre,les groupes d’autodéfense s’étaient constitués dans chaque quartier freinant ainsi leur plan. Cette fois-ci,ceux qui ont saisi la cpi vont se retrouver devant la cpi

      • OKAZAKI dit :

        Pourquoi est ce si nécessaire aujourd’hui de dialoguer? Avez vous dialoguez avec les Gabonais lâchement assassinés avant de leur tirer dessus? Aboghe Ella et Mborantsuo qui croient savoir mieux que la majorité des gabonais ce qui est mieux pour eux ont-ils dialogué avec ces derniers avant de prendre des libertés avec le vote de ces derniers? Pourquoi dialoguer puisqu’il n’y a eu que 3 morts dont deux d’entre eux étaient des malades mentaux? Pour votre gouverne,le plus grand pilleur du Gabon c’est la famille bongo, et la véritable démocratie dont vous faites allusion, si ces opposants d’aujourd’hui étaient un frein à la démocratisation du pays, Ali Bongo le démocrate aurait organisé une election libre CREDIBLE et TRANSPARENTE! pendant que ceux vous considerez comme les faux opposants se prononçaient sur les questions de la limitation de mandats, le retour du scrutin à deux tours, la mise à plat des institutions, ,votre champion, le pape de la démocratie est resté muet dessus! Les gabonais sérieux dont vous parlez sont suffisamment sérieux pour ne pas donner les commandes du pays à votre champion!

  8. le peuple dit :

    AIR
    vous avez résumés ce que les gens parlent tout bas

  9. LB dit :

    C est vous qui pensez que le peuple a la mémoire courte.
    Arrêtez de croire que les gabonaises et gabonais sont stupides dans leur quête d alternance.
    Vous parlez de pseudo opposants qui ont pillé notre pays et ont contribué au recul de la démocratie. Mais votre Ali Bongo, il est dans le système depuis combien de temps ? Il fait partie des gros voleurs et voleuses de ce pays. Donc de grâce, laissez les gabonais choisir qui ils veulent voleurs ou pas on cherche juste un canal pour ne plus avoir a se farcir cette famille.
    En 2023 s il y a encore une candidature unique ce sera la même chose parce que on vote contre votre Président.

  10. Petit Piment dit :

    Myboto a été le chantre de la pensée unique et du parti unique et a été au gouvernement sans discontinuité pendant 23 ans
    C’est pas lui qui peut donner les leçons de démocratie au gens nous savons ce qui a produit à cet époque donc laissez ceux qui veulent apporter un plus à leur pays et ne nous bloqué pas car nous on veut avancer
    D’où cette expression ( Un bois qui est dans une rivière ne deviendra jamais un crocodile.)
    En tout cas avec lui nous avons l’expérience de l’échec.

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