Les finasseries du gouvernement ne se justifient pas. En saisissant la Cour pénale internationale (CPI), il s’était publiquement inquiété de la situation des droits humains sur son territoire. Peu importe la décision du procureur de la CPI, il a le devoir de faire la lumière sur les événements pré et post-électoraux.

Violences post-électorales : l’incendie de l’Assemblée nationale gabonaise, au soir de la proclamation de la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle, le 31 août 2016 à Libreville. © AFP
Le gouvernement est dans l’embarras. Pris en tenaille entre les revendications de l’opposition et les exigences de l’Union européenne, il ne sait où donner de la tête. Au-delà des postures et discours, une gêne manifeste transparaît de son attitude. En atteste, la récente sortie du ministre de la Justice, devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Si Francis Nkea Ndzigue a tenté de justifier les violences post-électorales, il s’est montré fermé aux demandes des négociateurs européens, suggérant plutôt une enquête sous les auspices de la Cour pénale internationale (CPI) (lire «Pas d’autre enquête que celle de la CPI»). Par cette propension à se réfugier derrière elle, le pouvoir couvre la juridiction pénale internationale de suspicion. Certains n’hésitent plus à y voir la manifestation d’une évidente collusion (lire «Quand L’Union s’habille en Pravda»).
Les certitudes s’envolent
C’est un fait : la CPI fut saisie par le gouvernement, à sa propre initiative (lire «L’Etat saisit la CPI» ). Tout le monde se souvient des déclarations de la Garde des Sceaux d’alors. Chacun a encore en mémoire les accusations de «crimes contre l’humanité» lancées contre l’opposition. Personne n’a oublié la mise à l’index de supposés «actes de privation grave des libertés et persécutions». Un peu plus d’une année plus tard, le souvenir de la polémique sur les «cafards» hante toujours les esprits (lire «Jean Ping déclenche un tollé» et «Plainte contre TéléAfrica» ). Curieusement, au fil du temps, les certitudes se sont envolées. Au gré des contacts, le propos perd de sa virulence. Selon les interlocuteurs, le gouvernement se montre plus ou moins accusateur. En son temps, Denise Mekam’ne avait-elle dénoncé des «propos incitant à la commission des crimes de génocide» ? Plus grand monde n’en parle aujourd’hui : durant les auditions menées par la mission exploratoire de la CPI, le gouvernement s’était contenté d’évoquer un «discours haineux» (lire «Le gouvernement présenté le discours de l’opposition»).
Quid des «crimes contre l’humanité» jadis attribués aux partisans de Jean Ping ? Plus personne n’en parle également. Dorénavant, le gouvernement dit attendre les conclusions de l’enquête de la CPI pour s’en faire une idée précise. Surtout, il ferme la porte à l’enquête «objective sur les violences électorales et les allégations des graves violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales» recommandée par la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE). Les deux enquêtes sont-elles antinomiques l’une de l’autre ? Ont-elles vocation à se compléter ou à se contredire ? En 2002 en République démocratique du Congo, la CPI avait bénéficié de l’appui de la société civile : grâce au leadership de Human right watch (HRW), plus de 150 organisations non gouvernementales avaient mis en place une coalition destinée, notamment, à documenter les cas et fournir l’information au public. Est-ce envisageable dans le cas gabonais ? Pour l’heure, le Statut de Rome consacre le principe de complémentarité entre les juridictions pénales nationales et la CPI. Est-ce le fondement du choix du gouvernement ? Selon son texte-fondateur, en cas d’inaction des juridictions nationales, la complémentarité bénéficie toujours à la CPI.
Un piège des plus subtils
À la réflexion, les finasseries et messages subliminaux du gouvernement ne se justifient pas. En saisissant la CPI, il avait implicitement fait un aveu. A minima, il avait reconnu ne pas avoir la volonté d’ouvrir une enquête. A maxima, il avait admis ne pas être en capacité d’engager des poursuites contre les auteurs présumés des violences. Dans tous les cas, il s’était publiquement inquiété de la situation des droits humains sur son territoire. Logiquement, il doit maintenant donner suite à cette autocritique. Peu importe la décision du procureur de la CPI, il a le devoir de faire la lumière sur les événements pré et post-électoraux. À moins de vouloir discréditer définitivement notre système judiciaire, il gagnerait à mettre en mouvement l’action publique. Sauf à chercher à se présenter sous les traits d’un coupable jouissant d’une immunité de fait, il ne peut se réjouir d’une absence d’enquête indépendante et impartiale. Déjà, la proposition du Premier ministre relative à une loi d’amnistie fut du plus mauvais effet (lire «Ils n’en veulent pas»).
Le gouvernement dispose encore de la liberté de s’opposer à toute autre enquête, notamment celle recommandée par l’Union européenne. Il pourra toujours se satisfaire d’un éventuel classement sans suite de sa plainte par la juridiction pénale internationale. Mais, tout cela ne sert nullement ses intérêts. Rien dans sa démarche ne permet, aujourd’hui, de l’absoudre de toute responsabilité. Ni de lui accorder le bénéfice du doute. Encore moins, de légitimer son action. Devant lui, se dresse un piège des plus subtils. Il y a exactement 14 mois, il affirmait à la face du monde détenir des preuves d’actes relevant de «crimes contre l’humanité» ou d’«incitation au génocide» commis sur son sol. Comment peut-il se dédire sans y perdre la face ou y laisser sa crédibilité ? Pour lui, le pire serait d’affirmer le contraire ou de faire triompher une impunité de fait. N’en déplaise aux génuflecteurs de tout poil, c’est une épreuve de vérité. Sur la scène internationale, sa respectabilité est engagée. Seule une enquête indépendante et impartiale peut, en définitive, le tirer d’affaire.
15 commentaires
Les résistants ont perdu de la voix. Même la diaspora ne va plus au Trocadero. On tend vers la deuxième année. 2016 c’est finalement 2009. Le cas du Gabon est étonnant. Un pays où on peut annuler les résultats de plusieurs bureaux de vote et on valide quand-même l’élection d’un Président. Et les Citoyens dont on a enlevé le droit le plus élémentaire quu est celui de choisir leur chef ne portent pas plainte! A-t-on déjà vu ça quelque part ailleurs dans le monde? Le Gabon est vraiment étonnant!5
Tu NE fais pas Partie de ces citoyens. Pourquoi tu t’exclues? Si il y a eu un eechec c’est nous tous qui avont échoué. Mais il n’y a pas d’echec sur le chemin de la liberté qui exige patience, perseverance et courage. La victoire nous appartient. Le nom d’Ali est sont pere sont desormais inscrit au registre des dictateurs sanguinaires. Plus rien ne changera CA. Le fruit mur sera cueillit.
OU TOMBERADE LUI MEME
MERCI JUGABOMAN
Cher compatriote Akandais de seconde zone,avez-vous oublié cet adage qui dit:”chaque peuple a les dirigeants qu’il mérite”?
Le peuple gabonais est un peuple de lâches,d’amorphes.En somme, de sous-hommes.Que peut-on attendre d’un peuple constitué d’ethnies si insignifiantes? Je vous souhaite de boire le calice du bongoïsme jusqu’à la lie.
MA Chere Roxanne, ce n’est pas pour rien que ce regime est desormais une junte. Depuis cette nuit cauchemardesque et meurtrière Du 31 aoūt, les militaries sont devenus plus impunis et intouchables que jamais. Vous vous souviendrez que pendant la periode electorale et post-electorale Ali Bongo a augmenté les salaires des militaires et négocié pour eux des reductions dans les magasins. C’est vous dire ä quel point ce monsieur sans scrupule et diabolique qui a acheté tous ses diplomes et le siege de député de Bongoville pendant 10 ans a dècidé de s’appuyer sur une armée totalement corrompue au service d’un individu et non de la nation et de la protection de la population. Des enfants désarmés et inoffensifs ont été enfermés dans bus ET gazés par un gendarme, ça n’a emu personne, ni dans leur gouvernement, ni dans leur majorité de nom , ni dans leur PDG, ni chez les opposants “responsables” alimentaires Ndemezo’o et Maganga. Avant la crise post-electorale, les mulitaires avaient commencé ä tuer impunement (mboulou Beka, Beranger, etc.), depuis ces premieres bavures ils sont restés impunis pour entretenir un sentiment d’intouchables qui leur donne le tonus necessaire pour commettre tous Les crimes nececessaires á la protection et au maintient du regime Bongo. De grace Roxanne arrête d’attendre ou de demander á des animaux de la pire espece d’agir en humain. Les militaires gabonais continuerons à tuer, ä violer,à terroriser,ä gazer, à voler et à racketer sans s’inquiéter. C’est le prix à payer pour leur loyauté absolue au regime criminel d’Ali. Le pays de droit et la justice nous l’auront si nous arrivons à mettre en pièce ce regime, sinon continuons à subir sans rien esperer sinon le pire dans une jungle de plus en plus dense, d’autant plus que depuis août 2016,nous valons moins que des animaux pour les emergents
Jugabonais, je partage votre point de vue et inquiete, car il est dit en droit international :” le crime appel le chatiment” c’est pour que ces militaires qui sont des violations des droits de l’homme ou infraction graves seront punis au meme titre que les responsables politiques et militaires qui ont l’ordre de commettre ces crimes de genocide en tirant sur une population sans arme qui manifestait leur joie de victoire au QG de Ping. Donc la personne qui execute un ordre illegal de tuer ou attenter a la vie est aussi responsable que celui qui en donne l’ordre.. Au grand jour ils seront tous degagoules et repondront de leur actes devant la cpi, cinq generaux ivoiriens sont deja passe a la barre au proces Bagbo.
Il n’y aura aucune acceptation d’enquête indépendante tant qu’Ali Bongo sera au pouvoir. C’est la preuve évidente de sa culpabilité. Le coupable, que dis-je le criminel, appelle toujours au dialogue et non à la justice.
Merci…
@Pierre Ntoum de Cocotier. Et pourquoi ton mentor Eyéghé Ndong avait-il fermé sa bouche quand Mborantsuou a annulé 21 bureaux de vote chez lui à Nkembo ? Pourquoi il ne proteste que maintenant, comme on l’a entendu ) la chambre de commerce ? Pourquoi s’est chez lui qu’on annulé les bureaux de vote et pas chez un autre ? Là aussi, il n’y aura aucune acceptation d’enquête tant que JEN fera croire qu’il soutient Ping ? Là aussi c’est la preuve évidente de sa culpabilité ?
Vous parler toujours que le problème c’est Ali Bongo. Vous faites quoi pour le virer ?
Beaucoup de paroles beaucoup d’écrits qui n’aboutissent a rien
C’est votre pays il vous appartient sauvez le mais dépêchez vous le temps passe.
Sur la scène internationale sa respectabilité est engagée croyez vous que des individus tels que ALI BONGO, OPIANGAH, MOUBELET,BILLY BI NZE,MATHA, MBOURANTSOUO,FEDERICK BONGO,OSSIBADJOUO, ISSOZET,DENISE MEKEMAM’NE et j’en passe en ont besoin? N’oubliez pas GABON REVIEW que nous sommes dans un état voyou ou ceux qui détiennent le pouvoir ne sont guidés que par un seul objectif l’enrichissement sans cause. S’il n’acceptent que l’enquête de la CPI c’est parce qu’ils svaent qu’elles sera menée de concert avec nos juridictions au ordres qui ne leur fournira pas toute la documentation et toutes les informations compromettantes.
Nous attendons depuis 15 mois la liste des personnes tuées le 31 août 2016. Donnez la liste avec nom, prénom et localité d’origine. Vous croyez pouvoir enfumer l’ONU avec vos suppositions macabres. Vous parlez de fausses communes ou de charniers, ils sont situés où et qui s’y trouve? Mentez et mentez toujours en espérant une opération de je ne sais quelle communauté internationale. En 2023, vous serez toujours là à racontez vos illusions de patriotisme ou de démocrates bernés au rêve d’un vieillard chinois.
Il n’y a pas de vérité cachée que le temps ne finisse par dévoiler. Comme disait François Mitterrand (que Dieu ait son âme) il faut laisser le temps au temps! Vous voulez conduire les Gabonais vers un autre destin que celui qu’ils ont librement choisi, vous parviendrez peut-être à vos fins, msis, car il y a toujours un “mais”, personne n’avait imsginé un seul instant la fin tragique et brutale d’Omar Bongo. Certains croyaient qu’il allait être comme Mugabe au Zimbabué.
Je pense que ALI BONGO a une raison de choisir la CPI comme tribunal de gestion du litige post électorale au Gabon. En effet, la CPI est sous le contrôle de la france et de la françafrique.
Ali BOngo a rencontré plusieurs fois Madame BENSAOUDA avec des malettes d’agent pour renvoyer aux calendes grecques ce dossier, dont seuls nos enfants verront probablement son jugement.
Les initiés savent qui a traduit BAGBO devant la CPI? Ils feront pareil pour les massacres du peuple gabonais le 3 septembre 2009 à port-Gentil et ceux du 31 Aout 2016 à Libreville.
ALI BONGO est bien installé vaille que vaille, il se balade tjrs sur la planète avec des malettes d’argent du Gabon et refuse de les consacrer au véritable développement du Gabon.
Mais quelque soit la durée de la nuit, le soleil finira par se levé un bon matin :-|)
La vérité et la victoire viennent toujours à pied