Pour comprendre les causes et prévenir les risques de nouveaux black-out et autres coupure d’eau, la Cellule de veille sur les risques opérationnels (CVRO) a tenu, le 19 novembre dernier, une réunion de concertation avec des responsables de la SEEG.

Une scène de la réunion du 19 novembre 2014 au MERH. © Gabonreview

Une scène de la réunion du 19 novembre 2014 au MERH. © Gabonreview

 

Après la réunion du 13 novembre dernier, consacrée à la présentation officielle de la nouvelle structure créée au sein du ministère de l’Energie et des Ressources hydrauliques, la Cellule de veille sur les risques opérationnels (CVRO) s’est réunie en vue d’analyser les difficultés du secteur et élaborer des solutions pour une meilleure fourniture en eau et électricité dans l’Estuaire. Autour de Désiré Guedon, président du comité de pilotage, en présence de Jean-Paul Camus, directeur général de la SEEG, la rencontre a tourné autour des récents black-out et des coupures récurrentes d’eau dans plusieurs quartiers de Libreville.

© Gabonreview
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Eu égard au caractère stratégique de la question, la rencontre à laquelle prenait part des représentants du ministère de la Défense, portait notamment sur le fonctionnement de différents équipements du réseau interconnecté (RIC) de l’Estuaire et l’analyse des dysfonctionnements constatés, l’examen des propositions de la SEEG pour un retour à la normale et l’amélioration du fonctionnement des équipements, l’examen des perspectives à moyen terme de l’équilibre offre-demande du RIC Estuaire, et l’examen des derniers incidents enregistrés à l’intérieur du pays (Port-Gentil, Mouila et Fougamou). «Ma mission principale est de garantir le service public, je souhaite avoir des explications simples et claires sur ce qui s’est passé, pas juste des observations techniques. Ce qui intéresse le commun des Gabonais est d’avoir de l’électricité et de l’eau en quantité et en qualité. De plus, cela peut paraitre anodin pour vous qui avez les explications techniques, mais il y a trop de coïncidences dans ces délestages, qui en plus de l’inconfort des populations, pourraient constituer des menaces pour la sécurité intérieure», a déclaré le ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques dès l’entame de la rencontre qui a permis d’aboutir à quelques propositions.

Machines vétustes ou défaut d’entretien

Pour le DG de la SEEG, qui s’est dit préoccupé par la situation, le véritable problème réside dans la vétusté de certaines machines. Mais il a reconnu que tous les équipements sont fonctionnels à l’exception du groupe G4 de Kinguélé. Toutefois, a-t-il annoncé, un nouveau transformateur a été commandé. Pourtant, peu convaincu par ces explications, le directeur général de l’ARSEE, Alain Herth, a indexé le manque d’entretien, par la SEEG, des équipements mis à leur disposition par l’Etat. «Il est important que vous établissiez un autre plan de défense du réseau pour enlever de la charge et rétablir l’équilibre de la fourniture car le plan de défense actuel n’est pas efficace ou pas assez dynamique, il faut l’adapter à la demande et aux besoins des consommateurs. Ce plan ne peut être statique», a-t-il conseillé.

Le doigt où ça fait mal

Visiblement remonté, Désiré Guedon en a rajouté une couche: «Qu’est ce qui est fait pour prévenir ces coupures ? Cessez de vous cacher derrière les problèmes techniques. Pourquoi ne faites-vous rien pour les prévenir ? Comment justifier aux Gabonais que l’Etat ait consenti un investissement aussi important que celui d’Alenakiri et qu’on ne s’en serve pas entièrement ?», a-t-il demandé. Pour lui, à quelques années de la fin de sa concession, la SEEG aurait visiblement baissé les bras. Aussi a-t-il lancé à l’endroit de ses responsables : «Nous devons jouer franc-jeu, nous connaissons les problèmes techniques, humains et financiers ainsi que les enjeux. Il est important de mettre le doigt sur ce qui fait mal et que nous nous parlions franchement pour trouver les solutions pouvant ramener l’équilibre dans le service public. Ces discussions nous permettent de proposer des actions à très court terme.» Et d’ajouter aussi sec : «Les populations nous jugent ensemble. Alors, il est inutile de cacher nos agendas et faire comme si nous avions des priorités différentes. Les Gabonais veulent voir des améliorations pas juste lire des communiqués d’excuses.»

Pour Christian Lasseni, conseiller du président de la République, le point sensible serait davantage celui lié au financement par la société de nouveaux équipements. Aussi, s’est-il permis de tancer cette dernière, en lui demandant de «(cesser) de donner l’impression qu’il n’existe pas de solutions techniques» pour la résolution des différents problèmes. «Nous n’avançons pas depuis des années. Il faut avoir le courage de faire les propositions financières pour régler la question de l’électricité», a-t-il lancé, avant d’envoyer ses interlocuteurs à une étude complète de la question. C’est peu dire que les échanges étaient un cran au-dessus du calme habituel.

 

 
GR
 

10 Commentaires

  1. Le Villageois dit :

    C’est bien beau de se réveiller aujourd’hui à quelques mois de la fin de la concession pour demander des comptes. En réalité, dès le début de la privatisation, on devait mettre en place des mécanismes de surveillance aussi bien sur le plan technique que sur celui de la gestion et demander des comptes de façon continue, de la part de l’opérateur Vivendi devenu Veolia. Hélas, nous avons laissé la SEEG faire à sa guise. À qui la faute ?

  2. sm dit :

    « Cessez de vous cacher derrière les problèmes techniques. Pourquoi ne faites-vous rien pour les prévenir? »
    Monsieur le ministre, la réponse elle est toute simple: Recrutements de complaisance…comme partout ailleurs, résultat des courses, ça ne fonctionnera jamais ni à la SEEG, ni ailleurs tant que le système global ne changera pas!

    N’oubliez pas que nous sommes en 2014, nous avons encore des problèmes que d’autres pays ont résolus depuis plus d’un demi-siècle.

    C’est malheureux parceque on fait les mêmes écoles que les autres qui ont résolus ces problèmes,on a des logistes, des magiciens, des sorciers, des ingénieurs, des techniciens, des bouffe-cadeaux, ils servent à quoi tous ces gens?Ca veut peut-être dire que les personnes qui gèrent ces pb n’ont rien dans la tête.

    QU’on arrête de nous distraire avec des problèmes financiers, c’est trop facile de rejeter la faute sur les autres, Dame SEEG, on est fatigué de ce gospel tous les jours et tu commences à nous pomper les cou***.
    Telecom pareil,
    Education pareil,
    Santé pareil, etc…

    Et pourtant il y’a du potentiel, les idées, les projets sont là, c’est quoi le pb de ce pays?on est maudit?

  3. Respect dit :

    Le ministre et le conseiller préfèrent humilier la SEEG….
    Étienne avait du respect pour ses dirigeants et ses employés…
    Le développement d’une ville se planifie…

  4. anti démagogie dit :

    Parlons peu, parlons bien.
    Pendant des décennies le financement pour l’entretien et l’investissement du réseau a été pillé. Point barre. Le reste c’est du bla-bla.
    Il s’est ajouté à cela la croissance démographique.
    Ils sont tout simplement dépassés.
    Pour rétablir un fonctionnement normal il faut des investissements colossaux qu’ils ne peuvent plus faire, et ils nous parlent de transformateur.
    Je trouve complètement HALLUCINANT cette situation.
    Merde on est 1.5 million d’habitants.
    Combien de temps cela va durer? La population continue d’augmenter, il y’aura toujours de nouvelles maisons, de nouveaux quartiers.
    Franchement les frangins ça sent mauvais.
    Continuer de frustrer le peuple.

  5. DIONDO dit :

    On n’est vraiment maudit

  6. LE PEUPLE GABONAIS dit :

    Je suis sûre qu’il y a un BONGO dans le conseil d’Administration de dame SEEG. Et là où y a les BONGO c’est vraiment la merde.

  7. manami dit :

    A Port-gentil par exemple, les deux vieilles turbines exploitables datent de 1971 où à l’époque la ville ne comptait que quelques 10 à 15000 habitants, allez comprendre .

  8. BABOKI dit :

    Chers amis, sachez que la SEEG est une affaire des « barons » de ce pays qui sont pour la plupart dans l’opposition. Ils continuent de capter les fonds nécessaires prévus pour les investissements. Le pouvoir actuel a tenté de contourner la difficulté en dénonçant la concession; cela n’a pas marché au regard des intérêts des uns et des autres. La solution, à mon avis, c’est nationaliser les services d’eau et d’électricité en les scindant en deux entités différentes.

  9. OLAME Eric dit :

    Le gouvernement joue au banditisme organisé et GUEDON le sait.

  10. Bil Ngana dit :

    Le Gabon n’est pas maudit, ses habitants non plus. Notre gouvernement doit se doter d’une strructure qui s’occuperait spécifiquement de l’entretien du patrimoine de l’Etat. Qu’il s’agisse des batiments publics, des routes, des ouvrages d’art, des équipements, etc., tout a une durée de vie bien déterminée. On a tendancce à l’oublier. C’est cette structure qui devrait lancer toutes les alertes et prendre toutes les dispositions utiles. Pour ne plus ^etre surpris…

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