Pour avoir célébré une messe à la mémoire des personnalités politiques (de l’opposition) disparues, un prêtre de Makokou est l’objet de menaces par des proches d’un ministre de l’Ogooué-Ivindo. L’Eglise catholique doit-elle continuer d’accepter des dons de personnalités politiques sans circonscrire leur domaine d’intervention ?

L’église de Makokou. © jeanlou.fr

L’église de Makokou. © jeanlou.fr

 

Le Père Stéphane Adoua, curé de la paroisse Sainte-Thérèse de Makokou, n’a pas cédé aux pressions venant de proches d’Emmanuel Issozé Ngondet. Ceux-ci voulaient lui faire renoncer la célébration d’une messe en hommage à des personnalités connues comme ayant été des acteurs de l’opposition ; notamment d’Alexandre Sambat, ancien président du Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP), et de Jean-François Ekwaghé Mba, ancien président de l’Union pour la démocratie et les libertés (UDL) et ancien maire de Makokou. Une messe demandée par les familles et amis des intéressés.

Les proches du ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et de l’Intégration régionale et conseiller municipal de Makokou ont mis en exergue, pour manifester leur refus de voir célébrer une telle messe-hommage, le fait qu’Emmanuel Issozé Ngondet a fait don à la paroisse Sainte-Thérèse d’un bâtiment qui sert aujourd’hui de chapelle. Et c’est à ce niveau que se pose le problème. Une personnalité publique qui offre un bâtiment à l’église doit-elle imposer ses vues à cette église, et aller jusqu’à décider pour qui on doit célébrer une messe de requiem ? Selon les proches d’Emmanuel Issoze Ngondet, qui ont requis la force publique (forces de défense et de sécurité) pour dissuader les membres des familles des défunts et leurs amis de se rendre à l’église – sans succès -, «le ministre n’a pas fait ce don pour qu’on y célèbre des hommages aux gens qui ont combattu le PDG».

Visiblement, Emmanuel Issoze Ngondet estime qu’il doit avoir un droit de regard sur la bâtisse qu’il a offerte à la mission catholique du chef-lieu de l’Ogooué-Ivindo. Pour les proches du Père Adoua, «un don est un don, et il ne revient pas à celui qui l’a fait d’imposer ses vues et de dicter sa loi à l’église».

A Makokou, des voix s’élèvent pour que la prochaine réunion de la Conférence Épiscopale discute de ce sujet. En effet, avec ce qui passe autour du Père Stéphane Adoua et de la paroisse Sainte-Thérèse de Makokou, la prise d’une résolution relative aux dons faits par des personnalités publiques à l’Eglise catholique serait salutaire. L’actuel ministre des Affaires étrangères vient de montrer que les dons faits à la mission catholique ont des desseins inavoués et cachent mal une volonté d’imposer leurs vues sur la marche de l’église. Il reste à la Conférence des Évêques de clarifier de telles relations.

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. femme noir dit :

    Vraiment dommage!Tomber aussi bas, c’est tout simplement honteux et décevant.Pitié!!!

  2. La République dit :

    Vraiment, je me demande où est le problème! Pourquoi ces personnes pensent-ils que faire le buzz est synonyme de popularité? Un véritable homme d’Etat pose des actes pour le bien de la communauté, et non pour le culte de sa petite personne. Bref, j’oubliais que c’est le Gabon des petits esprits!!!

  3. TCHIBOUELE dit :

    Par les empreintes, les écailles, la queue, le corps, la viande et même l’odeur on peut aisément identifier un caïman.

    A beau se cacher dans les dons, un fils a Satan, ou au Diable le restera a jamais.
    pitié!

  4. le patriote 123 dit :

    Bien dommage qu’un Emmanuel Issozé Ngondet, ministre de la république, par le biais de la politique des dons sur financement des deniers publics, telle que l’avait initié Omar Bongo Ondimba, influe, pèse aussi négativement sur la mission catholique de Makokou. Pitoyable !

    Mais bon sang ! Bon Dieu ! Comment croire que cet individu se clamant chrétien et d’un amour pour l’église de sa contrée en vienne à interdire à d’imminentes personnalités et même à de modestes personnes que ne leur soient dites la messe à titre posthume sous prétexte qu’il est le sponsor du lieu de culte devant la recevoir ?

    Certes gracieusement offert au clergé par son bon vouloir, Emmanuel Issozé Ngondet n’a t-il pas un peu de bon sens et de respect pour ceux qui, avant lui ont fédéré dans sa région natale ? Alexandre Sambat, à ce que je sache était un illustre fils de ce pays, un fidèle serviteur du PDG, de l’ancien Chef de l’Etat et de la nation avant de créer son propre parti ! Quant à Jean-François Ekwaghé Mba, notable émérite de Makokou et de surcroit ancien édile de cette ville, ces illustres compatriotes n’ont-il pas droit au respect de leurs mémoires en milieu sacré par leurs concitoyens ?

    L’acte posé par l’entourage immédiat du ministre prouvant à suffisance leur petitesse d’esprit au mépris des valeurs cardinales qui fondent notre société telles que le pardon et le respect aux défunts ainsi que les limites à ne pas dépasser est absolument indigne de ceux qui aujourd’hui prétendre administrer ce pays et le conduire vers l’excellence.

    Refuser à ses concitoyens de commémorer la mémoire de leurs disparus quelque soit le prétexte est tout simplement ridicule, pathétique. J’ose espérer que lorsque Emmanuel Issozé Ngondet aura à ne pas rejoindre la terre de ses ancêtres, puisqu’il est éternel sera le seul entouré de ses affidés à fréquenter cette chapelle. Rideau !

  5. okoura dit :

    Les responsables de l’Eglise n’ont qu’à juger la portée de l’acceptation des dons des hommes politiques du Gabon. Ceux ci croient acheter l’Eglise du Christ par leurs dons. Pauvres petits esprits. L’Eglise devrait laisser ce bâtiment à son donateur issozé ngondet, un autre petit esprit

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