Dans un contexte de crise à tous les étages dans l’Education nationale, le ministère en charge de ce secteur a mis en avant quelques acquis censés susciter de «réels motifs d’espoir».

Le ministre de l’Education nationale, Florentin Moussavou. © Flikr/COPPARIS2015

 

Oui, le secteur éducation est en crise ! Oui, le gouvernement a eu un ultimatum des syndicats pour ramener la sérénité dans ce secteur miné par la grève ! Pourtant, le ministère de l’Education nationale a su trouver quelques facteurs de satisfaction dans ce tableau sombre. Du paiement des frais de vacations, à la fabrication des tables bancs, en passant par l’intégration et la mise en solde de certains enseignants en situation de présalaires.

Vantant la synergie avec les départements de Fonction publique et du Budget, le ministère de l’Education nationale a mis en avant les prouesses du gouvernement qui, en 16 mois, a procédé à l’intégration, ainsi qu’à la mise en solde de près de 2407 enseignants.

«Les bénéficiaires de ces mesures d’intégration se sont notamment recrutés dans les élèves sortants de l’Ecole nationale des instituteurs (ENI) et de l’Ecole nationale supérieure (ENS). Tandis que ceux bénéficiant de la mise en solde ont surtout été les enseignants en situation de présalaires depuis 5 à 12 ans, ainsi que ceux payés par les conseils municipaux et départementaux», s’est félicité le ministère de l’Education nationale.

Toutefois, le département ministériel piloté par Florentin Moussavou a déploré un certain nombre d’irrégularités dans ce processus d’intégration.  «Près de 352 autres dossiers qui ont été bloqués à la fonction publique pour faux diplômes et nationalité douteuses», a dénoncé le ministère de l’Education nationale. Selon des sources internes au sein de ce département ministériel, ces dossiers ont été introduits dans le circuit depuis 2010 par certains responsables véreux du ministère et surtout plusieurs leaders syndicaux contre le versement de 300 000 francs CFA par dossier pour obtenir une intégration.

Poursuivant son auto-bilan de prouesses réalisées dans un contexte de crise, le ministère de l’Education nationale a souligné que près de 3200 millions de francs CFA ont été versés en septembre 2016, pour les examens du Certificat d’études primaires (Cep) et du Brevet d’études du premier cycle (BEPC). A cette indemnité de vacation, le gouvernement a indiqué, cependant, qu’«il reste encore à débourser environ 2600 millions de francs CFA pour ceux du Baccalauréat et des examens techniques».

Ces points positifs sont également redorés par la satisfaction de la revendication relative aux tables-bancs. Sur cette question, en effet, l’une des premières revendications à l’origine de la crise actuelle dans l’éducation, une commande de 170 000 a été passée sur les 118 620 nécessaires.

«Elles sont produites à un rythme de 400 unités par semaine. Lequel rythme devrait s’accroître dans quelques semaines, avec l’implication de quatre autres unités de production dans la zone économique à régime spécialisé de Nkok», a indiqué le ministre de l’Education nationale. «Les livraisons sont quant à elles progressivement effectuées depuis le 24 février dernier, dans des établissements de Libreville et de l’intérieur du pays», a conclu le département ministériel.

Une sortie diversement commentée. Si pour beaucoup, il s’agit clairement d’une opération de communication, pour d’autres, en revanche, cette sortie est révélatrice de l’incapacité de Florentin Moussavou et son équipe, à juguler la crise qui mine l’Education nationale.

 
GR
 

12 Commentaires

  1. Okoss dit :

    Pipi de chat.
    Des grèves partout c est quand la reprise?
    L année blanche pointe a l horizon

  2. Rhody Junior dit :

    C’est très bien… à la lecture de ce compte rendu, nos enfants et petits frères sont très bien enseignés:

    Les coefficients des matières ont été égalisé, désormais eps = maths par exemple… Parfait pour pousser les élèves vers des études scientifiques, qui nous font cruellement défaut.

    Les enseignants font grève, les cours sont à l’arrêt, mais le ministre trouve des raisons de se féliciter de x mesures d’intégrations lorsque le seul but de tout ceci est simplement l’effectivité des cours (qui n’est pas assurée).

    C’est en Février que commence le réel acheminement de table bancs… qui se poursuivront certainement jusqu’aux grandes vacances (si l’état paye aussi) sans que le besoin soit résorbé vu que l’année de sera déjà écoulée et ce lamentablement.

    Et pour finir, solidarité envers nos enseignants, qui se battent pour une profession et un système scolaire dont dépend un pays entier. Leurs enfants à eux subissent cet arrêt de cours car scolarisés au public en majorité… Face à des dirigeants qui eux négligent tout le système éducatif, car c’est par les gros salaires qu’ils en tirent qu’ils scolarisent leurs enfants ailleurs (En France, Lycée Français ou Berthe et Jean: système français, profs français pour la plus part, table bancs présents et scolarité à plusieurs millions). Un seul professeur a plus fait pour nous former que tous les ministres ou cadres du ministère réunis.

    Le pire dans l’incompétence de ces dirigeants extrêmement incompétents (topologie volontaire), c’est qu’ils ont le culot de venir se vanter d’une goute d’eau de « bien faits » de leurs actions, face à une « mer » de marasme de tout un système éducatif qui n’attire à lui que ceux qui n’ont pas le choix d’aller ailleurs.

  3. Tonton Boussamba dit :

    Ces mesures n’auraient elles pas dû avoir lieu avant le début des cours ?

  4. Gilbert dit :

    Kieeeee voilà qu’ils nous encore des promesses à n’en plus finir ainsi que des ‘réalisations’ sont ils sont les seuls à avoir des preuves. Tchipppp on vous connait avec vos mensonges là. C’est terminé l’époque des maquettes avec les ‘le gouvernement va faire …’, ‘vers un..’. Balivernes

  5. Matho dit :

    Droit dans ses bottes Mr Florentin, le « jeune premier », est content. Circulez, y a rien à voire, laissez nous avancez! Quelle insouciance!

  6. MWANE NYAMBI dit :

    Continue dja Flo, leurs revendications n’ont aucun rapport avec l’éducation nationale. ils prennent les ordres chez PING

  7. Pala dit :

    170000 tables bancs. 400 unités produites par semaines, il faudra 425 semaines pour terminer la production. À ce rythm, cela prendra huit ans. Et dans huit le nombre d’élèves aura encore augmenté. Le déficit en tables bancs ne sera jamais resorbé. Quel pays ! Il n’y a pas de quoi se féliciter.

  8. LeGambanais dit :

    Mais est ce que produire des tables banc c’est ca la solution?

    Nous aussi on aime trop critiquer sans apporter de solution, moi même compris. Bon à mon sens il faut les éléments suivants pour relancer l’éducation:
    – construire des écoles avec des salles de classe en nombre suffisant;
    – lancer une large campagne de recrutement et formation des enseignants;
    – Améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants;
    – organiser des sessions de remise à niveau des enseignants;
    – redonner à l’école publique son lustre d’antan. Quand j’étais au lycée on disait de ceux qui étaient dans des établissements privés, qu’ils étaient des ratés.

    Comment financer cela? Juste avec un peu de bon sens en redirigeant certains budgets au profit de l’éducation:
    – Diminuer le budget de la défense. Nous ne sommes pas un pays à risques élevés, ni menacé par des voisins. Je ne comprends donc pas pourquoi nous injections toujours autant dans ce secteur, avec des recrutements à tout va;
    – Réformer la douane pour assurer une rentrée réelle des taxes et donc injecter une bonne partie dans l’éducation;
    – Réduire le nombre de ministres, car notre pays n’en as pas besoin d’antan;
    – Fermer le Séna et donc rediriger tout le budget de fonctionnement de cette institution vers d’autres besoins dont l’éducation.

    Autant de solutions possibles pour permettre à l’éducation de reprendre ses lettre de noblesse.

    Volonté politique vous avez dit???

  9. alino dit :

    mais au moins, reconnaissons qu’un effort est fait par le gouvernement… mais quel est l’effort fait par les syndicalistes…? les problèmes sont réels et ne pourront pas trouver de solutions immédiate pour la plus part, vu leur ampleur… pourquoi alors sacrifier nos enfants coûte que coûte… revenons tous a la raison svp…

  10. alino dit :

    Les enseignats ne devraient pas oublié que c’est Ali Bongo qui leur a offert ce pouvoir d’achat qu’ils ont aujourd’hui, après plusieurs décénies d’attentes… puisque les conditions semblaient être plus importantes pour eux, pourquoi ne pas avoir mis l’accent dessus, au lieu d’exiger prioritairement les salaires mirobolants qu’ils ont, avec les résultats que l’on connait… arrêtons rendre nos enfants otages de nos ambitions politiques svp… poursuivez vos combats mystiques et laissez les enfants en dehors de tous ça, eux aussi ont le droit de s’instruire, même si contrairement à nous, ils n’ont pas la chance d’avoir des enseignants qui aiment réellement leur travail…

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