Située sur la route Fougamou-Mouila, l’école militaire de Mandilou dont la construction s’est achevée en 2014 est à l’abandon. Malgré la visite sur les lieux, en avril 2015, du chef de l’Etat, et celle – plus récente, le 23 juin dernier – du ministre de la Défense nationale, l’établissement n’a nullement démarré ses activités.

L'Ecole de formation des officiers d'active de Fougamou. © D.R.

L’Ecole de formation des officiers d’active de Fougamou. © D.R.

 

Une œuvre architecturale de bonne facture ! Un bijou en pleine forêt équatoriale ! Un joyau qui se meurt. Devant former l’élite militaire de la sous-région Afrique centrale, l’École de formation d’officiers d’active est délaissée, ignorée, abandonnée. Pourtant, lors de son passage sur les lieux, en avril 2015, Ali Bongo avait déclaré que «cette académie à vocation sous-régionale n’attend plus que l’installation prochaine des premiers étudiants». Le chef de l’Etat avait alors, semble-t-il, sauté volontairement quelques étapes, car tous les problèmes n’y ont pas été réglés pour l’instant : l’eau et l’électricité y manquent, et toutes les conditions de logement n’y sont pas encore réunies (alimentation et équipements divers). Pour sa part, le ministre de la Défense nationale, Mathias Otounga Ossibadjouo, avait promis un règlement rapide des problèmes qui minent le début effectif des activités de cette académie.

Images d’archives. © D.R.

Images d’archives. © D.R.

En 2015, le constructeur de cette école, Guido Santullo, président directeur général du groupement Santullo Sericom, avait déjà déploré : «notre chantier est fini depuis un an. Le chef de l’Etat a voulu voir de ses propres yeux si le chantier était terminé. Maintenant, c’est le ministère de la Défense qui doit prendre en main le chantier. Nous étions un peu surpris de constater que, depuis un an que le chantier était terminé, on ne voit personne. On ne peut pas laisser une école comme ça abandonnée».

Lors de la tournée «républicaine» d’Ali Bongo dans la Ngounié mi-juillet dernier, plusieurs compatriotes ayant pris la route pour assister  à cet événement n’ont pas caché leur étonnement, voire leur déception, face à «ce projet que l’on laisse mourir», devant cette infrastructure «qui n’est pas loin de rappeler ce qu’est devenu le site du Ciciba à Okala à Libreville» inexploité malgré son quasi-achèvement, et finalement squatté par des populations nécessiteuses.

Comme d’autres infrastructures, l’infrastructure réalisé par l’entreprise Santullo est progressivement en train de se transformer en éléphant blanc. Pour paraphraser l’encyclopédie participative Wikipédia, un éléphant blanc est «une réalisation d’envergure et prestigieuse, souvent d’initiative publique, mais qui s’avère plus coûteux que bénéfique». Pourtant, cette structure destinée à former l’élite militaire de la sous-région Afrique centrale dispose déjà, en plus des salles de classe, de nombreux bâtiments administratifs, des logements, des gymnases et d’une infirmerie. L’École militaire de Mandilou est en effet appelée à accueillir une soixantaine d’élèves chaque année.

Il apparaît important que les autorités compétentes trouvent des solutions à cette situation, de manière à éviter que des squatters s’y installent, comme d’autres l’ont fait à Agondjé et à Bikélé. Mais il est vrai que le péché mignon de ce gouvernement est son incapacité à anticiper les événements… Faut-il rappeler que 27 milliards de francs CFA y ont été investis ?

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Charles Auleley dit :

    Plus d’un 1 an et demi, après l’étonnement de son maître d’œuvre, il n’y a aucune desserte en eau et électricité. Bien évidemment, aucun élève ni formateurs. On n’ y a débourser près de 27 milliards. On évoque aussi des projets à Angondje et à Bikele. Additionnez leurs coûts, vous aurez une idée l’ampleur des dégâts.
    Pour bien clouer notre cercueil, sachez que la liste est longue. Les dépenses somptuaires, gaspillage des fonds, détournements massifs et fréquents, l’endettement à outrance, l’arrogance, la falsification, le mensonge, les crimes rituels et la fidélité morbide dans les pratiques homosexuelles quotidiennes à grande échelle sont la norme.

    Gabon, y a bon!

    Franchement, malgré cet affreux chapelet de quasi infini ratés, plusieurs claironneront et s’empresseront encore de tisser de beaux lauriers à l’immergeant en chef et toute son association de tocards. Quand les derniers de classe se passent pour les premiers. Tous paieront le prix. Bref, il faudra de la sueur, du temps, du sang et de l’argent pour corriger toutes ces catastrophes.

    Il faut les bouter tous dehors, mener des poursuites au criminel et surtout les pendre tous haut et bien court. Si des proches sont coupables, je ne plaindrais pas. Car le justice doit être exemplaire. Il faut tracer un jour la ligne séparant amateurisme et impunité de l’imputabilité et de la justice pour tous.

    L’Africain Gabonais pleurera amèrement et bien longtemps ses errements des cinq dernières décennies. 50 ans de conneries ne s’effaceront pas en 5 ou 7 ans de travail forcé de redressement. J’entrevois 50 ans de travail acharné pour corriger 50 ans de mauvaise gouvernance et d’impunité. Les caisses seront alors déjà très vides. Moins de pétrole. Moins de manganèse. Moins de bois. Plus de misère. Et toujours beaucoup de paresse propre au gabonais.
    Bonne descente accrue en enfer avec cette bande de nullards aux commandes!

  2. le chasseur Mitsogo dit :

    Arrêtez donc de prendre les Gabonais pour des mabouls, et vous GabonReview de rapporter toutes les conneries des blancs sur nous. Les éléphants de Gabon sont gris,sauf pour ceux qui ont mangé trop d’Iboga qu’ils voient des éléphants volants et de toutes les couleurs.

  3. Jean dit :

    La livraison de ce chantier obéit à la vision du Chef de l’Etat, celle de faire du Gabon un pôle d’excellence sous-régional en matière d’armées.

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