L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré le 20 octobre la fin officielle de l’épidémie de fièvre hémorragique au Nigéria.

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Depuis 42 jours, soit 2 fois 21 jours, la durée maximale de la période d’incubation, aucun cas de malade atteint du virus Ebola n’a été déclaré dans les services hospitaliers du Nigéria. En conséquence, les services compétents estiment que l’avancée de la fièvre hémorragique a été enrayée. «L’épidémie (d’Ebola) a été stoppée au Nigeria. Il s’agit d’une réussite spectaculaire qui montre au monde entier que l’Ebola peut être stoppé», a déclaré le représentant de l’OMS au Nigeria, Rui Gama Vaz, lors d’une conférence de presse à Abuja.

L’apparition d’un premier cas d’Ebola à Lagos le 20 juillet – Patrick Sawyer, un fonctionnaire libérien – avait laissé craindre les pires scénarios dans la mégalopole de plus de 20 millions d’habitants, aux infrastructures médicales en piteux état. Pourtant, grâce à une réaction rapide et efficace des autorités, l’épidémie a été contenue rapidement mais a tout de même fait 20 victimes, dont 8 sont mortes, dans ce pays de plus de 170 millions d’habitants, le plus peuplé d’Afrique.

Près de 900 personnes potentiellement à risque ont été suivies à Lagos et à Port-Harcourt, dans le sud pétrolier, où un collègue de Sawyer, infecté, s’était enfui, y contaminant à son tour un médecin. Ce travail de fourmi a été rendu possible par un dispositif d’urgence destiné à la lutte contre la poliomyélite, immédiatement adapté à Ebola, et à l’expertise de spécialistes des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), déjà présents au Nigeria.

Le pays le plus peuplé d’Afrique a donc endigué l’épidémie d’Ebola en 3 mois. Pas de miracle, mais une prise en charge efficace et une campagne de prévention et d’information massive via les télécoms et sur Internet. Une plateforme web, Ebola Alert, a été créée. Ce site donne des informations sur le virus pour les habitants et pour les personnels de santé, ainsi que les évolutions du virus dans le pays. Les habitants peuvent aussi appeler une plateforme téléphonique gratuite.

Sur les réseaux sociaux, la campagne de prévention est relayée par un compte twitter suivi par plus de 70 000 personnes. Les responsables répondent directement aux questions des internautes nigérians et démontent des rumeurs les plus farfelues à propos de faux moyens pour lutter contre le virus.

Un autre outil pour informer, «About Ebola», une application gratuite pour smartphone, qui répond aux questions les plus fréquentes sur le virus, a été mis au point. L’application donne des conseils simples, avec une catégorie «à faire» et «à ne pas faire». Un onglet «Est-ce que j’ai Ebola ?» permet aussi d’auto-évaluer sa situation par rapport aux symptômes constatés.

Les réseaux sociaux ont ainsi pu créer l’effet boule de neige beaucoup plus rapidement et efficacement que dans d’autres pays africains. L’information et les méthodes de prévention étaient connues de tous dans la métropole de Lagos. Couplée au système de santé privé de la ville qui a pris en charge le premier cas d’Ebola, la réponse aux risques de contamination a été d’une efficacité redoutable.

Avant le Nigeria, la fin de l’épidémie a été décrétée par l’OMS au Sénégal où un seul cas avait été importé de Guinée, mais avait pu être soigné sans faire d’autres victimes. Le cas des 2 pays est étudié de près par les spécialistes cherchant à contenir l’épidémie sévissant en Afrique de l’Ouest, dont le bilan continue à s’alourdir, avec près de 10 000 malades officiellement répertoriés depuis le début de l’année, dont plus de 4 500 ont péri.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. begjoe dit :

    bravo au peuple nigérian. ce peuple à montrer à l’Afrique que être africain n’est pas une fatalité.nous aussi pouvons montrer de grandes choses aux peuples du monde entier.

  2. femme noir dit :

    Bel exmple!!!!!! bravo.

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