Après Ludovic Ognagna, Célestin Odounga, Fridolin Onguinda, Michel Ondinga et Alain Ndjoubi Ossami, la direction générale de la douane – une des places fortes de l’administration financière du Gabon – qui attend dorénavant son nouveau patron, va-t-elle échoir à un ressortissant de la Ngounié ?

© D.R.

 

C’est le dernier  «biscuit»  que l’on se partage dans les discussions mondaines : le poste de directeur général des douanes et droits indirects est promis à Romain Roger Birinda, actuellement en poste à l’ambassade du Gabon à Paris ! Probable ? Possible même ? Nul ne peut le dire avec une très grande certitude. D’autant plus que, depuis près de quarante ans, ce poste est considéré comme une «citadelle altogovéenne» !

Plus que d’autres régies financières, la Douane est considérée comme un «bastion» des ressortissants de la province du sud-Est. Quand on regarde l’histoire des autres administrations financières, on se rend compte qu’elles n’ont pas connu la même configuration. Par exemple, avec leur création née de la fusion entre la Direction générale des Domaines et celle des Contributions directes et indirectes, les Impôts ont vu défiler, avant ou après cette création, des personnalités comme Henri Minko, Pierre Obame Ondo et Michel Mpéga (record de longévité) et, aujourd’hui, Joël Ogouma (depuis 2009). Pour sa part, le Trésor Public a été dirigé depuis près de quarante ans successivement par Eugène Capito (Moyen-Ogooué), Jean Massima (Ogooué-Lolo), Blaise Louembet (Ogooué-Lolo), puis Jean Ntsitsi, Yolande Okoulantsogo et Sosthène Ossounga ; il s’agit, comme on le voit, de personnalités d’origines diverses. Mais la Douane, elle, est dans le giron «altogovéen» depuis 1978 avec Ludovic Ognagna, Célestin Odounga, Fridolin Onguinda, Michel Ondinga et Alain Ndjoubi Ossami !

Un outil pour des prébendes personnellement

Dans l’affaire liée à la succession d’Alain Ndjoubi Ossami, certains auraient même mis en exergue le fait ethnique. «Une ethnie bien représentée dans la «maison de verre» d’Oloumi estime qu’il lui faut accéder à ce poste», indiquent des sources concordantes à Oloumi. La manœuvre n’est, par principe, pas condamnable, mais il se trouve que  – ce qui est à dénoncer –  certains y voient un outil pour en tirer personnellement des prébendes. De fait, personne ne parie sur un probable retour ou à une réhabilitation  – même si les faits qui lui sont reprochés ne sont pas établis – d’Alain Ndjoubi Ossami. Personne ne parie non plus sur la confirmation – par voie officielle – de l’intérimaire Jean-Emmanuel Ndoutoume à la tête de cette administration, même s’il réalise avec un certain brio la feuille de route lui ayant été confiée. La question paraît donc tranchée : la Douane gabonaise aura un nouveau patron dans quelque temps !

Mais dans cette bataille que semblent se livrer les décideurs, qui peut croire que la «citadelle altogovéenne» d’Oloumi va tomber ? Qui peut croire que la direction générale de la Douane va échoir à un ressortissant Gisir, en l’occurrence Romain Roger Birinda, actuel Conseiller chargé des Questions douanières à l’ambassade du Gabon en France ? Âgé de 57 ans, celui-ci connaît pourtant bien la «maison» pour y avoir exercé à des fonctions élevées avant d’aller découvrir le monde de la diplomatie économique. Avant la capitale française, il avait occupé le même poste à l’ambassade du Gabon en Belgique. Il est décrit comme un acharné au travail, rigoureux et attaché à la culture du résultat. Ce proche de Marcel Doupamby Matoka, l’ancien ministre des Finances, est aussi considéré comme un indécrottable partisan de la restauration de l’image du douanier dans l’opinion. Mais sa maîtrise des arcanes douaniers, son sens des responsabilités, sa réputation de rigueur peuvent-ils suffire pour en faire le premier Douanier du Gabon ? En tout cas, pour le moment, c’est lui qui, comme on le dit, «tient la corde».

Pas d’aventurier, pas d’«expéditeur de fonds» à la fin de chaque semaine

Mais, à côté de Romain Roger Birinda, sont également cités d’autres noms, dont celui de Lep Hilaire Apouba, actuel directeur du Budget et de la Comptabilité à la direction générale des Douanes et grand frère de Martin Boguikouma, le directeur de cabinet du président de la République. On cite également Raymond Okongo et Robert Ontala, originaires eux aussi du Haut-Ogooué, comme on évoque le probable retour de Fridolin Onguinda qui a occupé la fonction il y a quelques années.

La «citadelle altogovéenne» va-t-elle échoir à un extra-provincial, alors que les partisans du «tout à nous» sont prépondérants dans les sphères décisionnelles ? Nul ne le sait vraiment. Au siège des Douanes gabonais, dans la zone industrielle d’Oloumi, on note la crainte des agents de voir débarquer un «aventurier», un «expéditeur de fonds» hebdomadaires à certains cercles. Ici, à Oloumi, la musique est presque absente. Reste la mélodie, dont la tonalité générale est dominée par la lancinante question sur celui qui gagnera la bataille entre les décideurs qui se disputent le poste pour y nommer le successeur d’Alain Ndjoubi Ossami.

 

 
GR
 

21 Commentaires

  1. Tatoto dit :

    Ce sera rien d’autre qu’un autre voleur. Tout le monde ne pense qu’à voler.

  2. MWANE NYAMBI dit :

    Tout sauf un fang

  3. TCJ dit :

    L’octroi des postes de responsabilités au Gabon du fait de l’appartenance ethnique, religieuse ou familiale, au détriment de la compétence, du professionnalisme et de la rigueur, fait que le Gabon n;évolue pas, ne se développe aucunement et ne permet pas de venir à bout de la pauvreté galopante, car gangréné par une corruption vile qui obère les avancées engrangées.
    Cette pratique a des effets pervers qu’il conviendrait de stopper en favorisant l’excellence, la rigueur et le contrôle sur toutes les actions menées par les gouvernants.

  4. Ange BOUSSAMBA dit :

    Très bonne analyse, mais vous avez oublié de citer un autre Téké, Angélo Oyini. Il veut ce poste.

  5. Ange BOUSSAMBA dit :

    DG des Douanes, c’est le poste dont rêvent aujourd’hui tous les colonels de douane Téké. Romain Roger Birinda va-t-il arriver à s’imposer chez les décideurs ?

  6. suziland dit :

    que la compétence soit le critère de choix du successeur

  7. Ange BOUSSAMBA dit :

    La compétence oui, mais ce régime s’en fout, ce régime ne veut que des « porteurs d’eau » : « je te fais nommer et tu m’emmènes 20 millions CFA par semaine ». Compétent, tu finis par te dévoyer.

  8. CHAKALA dit :

    ce qui est certain c’est que ce ne sera pas un fang lol!!!

    Lorsqu’on parle finance, c’est pas nous! on est bien enseignant, littéraire,ingénieur et autres… pauvre Gabon.

  9. Randy Lewis dit :

    Durant des années avant les nationaux l’administration était dirigé par nos colonisateurs,pourquoi ne pas revenir à ce temps peut-être qu’il y’aura moins de vol

  10. Oculus Cain dit :

    De 1978 jusqu’à ce jour,la direction générale des douanes a été dirigée successivement par Mamadou Diop de l’Estuaire, Ernest Redombo du Moyen-Ogooué, Feu Jean claude Mouloungui de la Nyanga, Ludovic Ognagna, Celestin Odounga, Fridolin Onguinda, Michel Ondinga et Alain Djoubi Ossami tous les 5 du Haut-ogooué. Les anciens douaniers regrettent notamment l’époque d’Ernest Redombo jusqu’à Celestin Odounga, mais après leurs passages la douane connait multiples problèmes.Vous observerez tous que le grade devenu vulgaire est celui d’inspecteur central ou comme on aime les appeler « commandant », il y’a plus de hauts gradés que d’agents subalternes. Le ministre lors de son passage à l’émission le Mbandja de Gabon 24 l’a déclaré qu’il y avait en douane 3 inspecteurs pour 3 agents… Ce corps paramilitaire mérite de respect. On recrute à la pelle des inspecteurs et agents qui n’ont pas de niveau. Il faudra mettre de l’ordre dans de cette administration qui figure parmi les moins performantes sur le plan mondial selon l’OMD.

  11. Oculus Cain dit :

    Précision, il s’agit du ministre de l’économie de perspective…Mr IMMOGAULT. Il a déclaré qu’on compte actuellement 3 inspecteurs pour 1 agent.

  12. claude dit :

    N est ce pas le même birinda des charbonnages ,ancien directeur régional de l estuaire sui avait détourné 1.400.000.000 de fcfa?? L affaire avait fait la une de l union en 2001 ,il avait comme avocat un certain louis gaston mayila,il n u a jamais eut de procès,avant meme le sois disant procrs il a été nommé représentant d douanes de la Belgique ,et ca se dit homme honnête!!! Pitie d gabonais ,vous oubliez vite!!!

  13. willis dit :

    Pourquoi pas nommé comme Directeur Général des Douanes Monsieur KIKI Ange Mathurin il me semble que tous les Douaniers sont unanimes quant à la désignation ce monsieur à ce poste.

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