Les enjeux de cette concertation nationale dite «inclusive», ont été rappelés par le chef du gouvernement, actuellement en visite à Paris, lors d’une interview accordée au quotidien français Le Monde, le 23 mars dernier.

Le Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet. © Primature-Gabon
 

Le dialogue qui s’ouvrira le 28 mars prochain à Libreville a constitué l’essentiel d’une interview du Premier ministre gabonais accordée au quotidien français Le Monde, le 23 mars dernier. Pour Emmanuel Issoze Ngondet, cette concertation représente d’abord un impératif et une opportunité. «Un impératif, car il n’y a pas d’alternative crédible pour permettre au Gabon de sortir de la situation tendue qui a prévalu au lendemain de la présidentielle. Il faut bien que les acteurs politiques discutent sans tabou de tous les sujets qui fâchent», a-t-il expliqué dans les colonnes du journal français.

Selon le chef du gouvernement, la concertation qui s’ouvrira la semaine prochaine se trouve également être une opportunité. «Car il n’y a pas meilleur moment pour discuter de nos institutions politiques. Ceux qui ont tort sont ceux qui refusent de prendre part au processus», a-t-il soutenu, convaincu que ce rendez-vous sera un succès, en dépit du boycott de Jean Ping et de certains de ses alliés. Une donnée d’autant plus importante que l’ancien candidat à la dernière présidentielle, a cristallisé près de la moitié des suffrages lors de ce scrutin.

Une donnée balayée du revers de la main par Emmanuel Issoze Ngondet : «Monsieur Ping a pris part à une élection présidentielle qui ne peut pas être l’élément central de la vie politique du pays», a-t-il lancé. «La présidentielle est bien la mère de toutes les élections, mais la vie politique ne se résume pas à ce seul suffrage. Au-delà, il y a la gestion politique du pays. Le pouvoir y a un rôle important, mais des partis et leurs élus nationaux et locaux participent aussi à cette gestion», a-t-il argumenté.

Et alors que d’aucuns estiment que le pays est coupé en deux, le chef du gouvernement, là encore, a réfuté ces points de vue. Selon le Premier ministre, le Gabon est plutôt marqué par des tensions nées de la dernière présidentielle.  «Mais ceux qui ont accompagné Jean Ping et ont contribué à son résultat participent au dialogue», a affirmé Emmanuel Issoze-Ngondet. «Si M. Ping représentait 50 % des électeurs, ces 50 % se sont vite effrités au regard de la participation au dialogue de ceux qui l’ont accompagné», a-t-il ajouté.

Dans tous les cas, le Premier ministre reste convaincu que ce dialogue, dit inclusif, «débouchera sur des décisions qui vont redynamiser la vie politique et institutionnelle du pays». Ce dernier a par ailleurs affiché sa sérénité face à d’hypothétiques sanctions du Parlement européen, qui avait émis des doutes sur les résultats de la présidentielle d’août 2016. «Nous n’avons aucune crainte», a-t-il lancé, soulignant par ailleurs que son séjour en France ne vise pas à aplanir les différends avec l’Union européenne.

Depuis le 22 mars, en effet, Emmanuel Issoze Ngondet est en visite officielle à Paris, où il est à la tête d’une délégation restreinte.  «Nous avons deux défis à relever au Gabon. Le premier est de décrisper la situation politique et sociale. Le second est de relancer l’économie», a-t-il expliqué. Ce 24 mars, le Premier ministre gabonais s’est entretenu avec le ministre français des Affaires étrangères, avec qui il a notamment évoqué la perspective des prochaines élections législatives au Gabon.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Samuel dit :

    Respect du verdict des urnes au Bénin, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Sénégal etc….Le Gouvernement gouverne dans ces pays. L’opposition est à sa place. Pas besoin d’un dialogue. La bonne question est de savoir pourquoi ce fameux dialogue au Gabon, 8 mois après l’élection présidentielle ? Tout le monde connaît la réponse, je dis bien tout le monde, même BOA lui même, Boukoubi et tous leurs sbires. En effet, BOA à été battu dans les urnes et veut profiter de cette séquence pour espérer une légitimité. Voilà. A moins de nous dire que ce Président et ce Gouvernement de bric et de broc ne maîtrisent pas leurs attributions. Et que doit attendre le peuple gabonais de cette énième messe politique?

  2. jean -jacques dit :

    Les mêmes électeurs qui ont élu Jean Ping sont les mêmes qui assistent à ce dialogue dont la seule motivation est de recevoir un perdiem. pauvre Gabon

  3. Ngouss mabanga dit :

    Je maudit ce dialogue ! D’ailleurs il est maudit de lui même. Par ailleurs je maudit tout ce qui y prendront part. Ce dialogue-mensonge ne pondra pas même d’un oeuf de lézard !

  4. JUSTICE dit :

    Le véritable dialogue c’est celui des urnes et il a déjà eu lieu chez nous au Gabon. Le peuple a parlé mais les forces du mal ont bouché leurs oreilles pour ne pas entendre le message martelé par le peuple gabonais. Ils ont tué; volé; violé…Ils ont violenté le peuple gabonais! Nous voulons oublié mais on n’y parvient toujours pas; parce que l’histoire se répète chez nous de manière balbutiante! Le peuple gabonais a mal; parce qu’il a du mal à comprendre ce qui lui arrive. Qu’est-ce qu’il faut faire quand le monde entier nous tourne le dos? Même ceux qui, sur le plan international sont censés rendre justice se cachent derrière un silence coupable; malgré nos plaintes! Où aller crier notre douleur? Allons tous au dialogue national qu’organisent les bourreaux du peuple. Allons leur dire que vous n’avez pas raison; que tout ce que vous faites est faux. Parce que vous mêmes, vous êtes faux. Vous n’êtes pas à votre place! Allons tous leur cracher ça au visage! Ils comprendront. Ils ne sont pas si bêtes que ça! CHANGEONS ENSEMBLE AU DIALOGUE NATIONAL!!!!

  5. Jean Charles MASSE dit :

    @JUSTICE, « …le diable est le diable… »
    Le nazaréen l’a vaincu et nous a livré le secret de vaincre celui que chacun de nous et/ou chaque peuple héberge : l’ignorer royalement, car c’est par sa reconnaissance qu’il tire sa force…
    Pour résumer, c’est chacun de nous qui entretient le diable et au demeurant tu l’as si bien dit, le dialogue véritable a eu lieu pour sanctionner la fin du système méphistophélique qui étouffe l’épanouissement du peuple et vampirise le développement du Gabon.
    Ignorons tout simplement ce pseudo-dialogue qui n’a aucun sens sauf celui d’une tentative de reconnaissance de ce système prédateur-usurpateur-imposteur…
    Patriotiquement à toi.

  6. Àllo 241 dit :

    Combien a coûté votre séjour en France au contribuables gabonais.
    Grand hôtel, Grands magasins pour vos emplettes, Grands resto.
    Pendant ce temps le pays sombre dans la pauvreté et vous vous en foutez.

  7. Koek lun dit :

    Personne n est contre un dialogue ou une conférence nationale . Le problème est de savoir en vertu de quoi les organisateurs le font ? Ils devaient plutôt dire que Mr Ping a gagné mais nous voyons que il ne peut pas Gouverner parceque nous somme plus fort avec l armee et tout qui nous obéissent . La raison du plus fort est toujours la meilleure c est pour ça que le maître ne deviendra réellement le vraie maître que s il trouve une raison pour justifier son droit ( le loup et l agneau). Bongo ne trouvera jamais ce moyen de justifier sa force et le peuple ne lui accordera pas ça . En passant j ai vu son image à la CAN lors du match d ouverture je vous assure Bongo etait crispé j ai eu pitié de lui . Je sens que ce chaud gars est sous pression de son entourage . Lui même il ne veut pas de ce mensonge que son entourage créé . Il prisonnier de son entourage et ça ennnui le gabon .

  8. Samuel dit :

    Voici ce que dit le PM sur RFI au sujet de l’affaire 3M, « Les enquêteurs français n’ont pas d’autre chose à faire que d’enquêter sur la vie des personnalités politiques gabonaises》. « Je leur conseillerais plutôt, aux enquêteurs français, de s’intéresser d’avantage à ce qui se passe en France.
    On comprend mieux le fonctionnement de cette classe politique irresponsable

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