Réagissant à un article de notre confrère directinfosgabon, relayé par d’autres médias, la Direction générale de la dette a fait parvenir à Gabonreview la mise au point intégralement publiée ci-après. On y apprend, pour l’essentiel, que «si effectivement le Gouvernement Gabonais va lever 735,7 milliards de francs, il va dans le même temps y effectuer des remboursements à hauteur de 731,7 milliards de francs, soit un endettement net de 5,8 milliards de francs» et que «le niveau global de la dette publique gabonaise ne franchirait pas le seuil de 5300 milliards de francs, contre un encours de 5123 milliards de francs à fin décembre 2017.»

© Gabonreview/Shutterstock

 

RÉPONSE ARTICLE « LE GABON VA EMPRUNTER PRÈS DE 750 MILLIARDS DE FRANCS EN 2019 SUR LE MARCHE FINANCIER SOUS RÉGIONAL » PUBLIE PAR GABON MÉDIA TIME

Dans un article de la rédaction de Gabon Média Time a en date du 03/01/2019 paru sur votre site et intitulé « Bons du Trésor : le Gabon va emprunter près de 750 milliards de francs en 2019 sur le marché financier sous-régional », l’auteur affirme que « la dette publique devrait allègrement franchir les 6000 milliards de francs en 2019 ». A la base de cette assertion, il est mis en avant le montant global du programme d’émission du Gabon, pour l’année 2019, qui se chiffre à 735,5 milliards de francs.

A l’analyse de ces informations, nous nous demandons quel raisonnement la rédaction de Direct Info a mené pour aboutir à un endettement devant assurément franchir les 6000 milliards de francs. Cet article soulève en effet de nombreuses questions, à commencer par le niveau de départ de l’encours de la dette pris en compte pour mener une telle extrapolation. De même, l’endettement nouveau serait-il uniquement de 735,5 milliards de francs, auquel cas, le stock de la dette du Gabon serait à plus de 5264,5 milliards de francs au 31 décembre 2018. Cela constituerait autant d’informations qui nécessitent que la rédaction du média  soit plus précise et explicite sur les sources dont elle dispose pour se projeter avec autant d’assurance.

À la vérité, si nous apprécions l’effort que ce média fait pour mettre en avant les informations économiques et financières de notre pays, cette initiative serait hautement plus appréciable si les informations véhiculées ne comportaient très souvent des données erronées, voire des contre-vérités criardes, à l’exemple du traitement du présent sujet sur l’endettement du Gabon qui est conduit avec autant de légèreté, alors même qu’il s’agit aujourd’hui, pour toutes les économies modernes, d’une donnée cruciale à la prise de décision pour les investissements directs étrangers. Un traitement singulier de cette question revient indubitablement à jouer à contre des performances de l’économie du pays dont il est question.

À la gouverne de nos compatriotes, il est bon de préciser que l’accroissement du niveau de la dette d’un pays dépend en réalité de l’évolution de ses engagements nets. Ces derniers renvoient à la différence entre les emprunts contractés et les dettes remboursées, sur une période. Cette notion vaut aussi bien pour l’Etat que pour toute autre personne morale ou physique.

Dans le cas des engagements avec le marché financier de la sous-région qui ont étayé l’article de Direct Infos, il est bon de savoir que si effectivement le Gouvernement Gabonais va lever 735,7 milliards de francs, il va dans le même temps y effectuer des remboursements à hauteur de 731,7 milliards de francs, soit un endettement net de 5,8 milliards de francs. Ce qui assurément est insignifiant en rapport avec les capacités et la demande de la signature du Gabon sur ce marché. Plus exactement, les bons du Trésor, l’endettement net serait nul, avec un montant pour les emprunts équivalent exactement au remboursement à effectuer, soit 617,5 milliards de francs. Pour les obligations du Trésor, l’endettement net ressortirait à 5,8 milliards de francs, soit des emprunts comme mentionnés dans votre article à 120,0 milliards de francs, contre des remboursements de 114,2 milliards de francs.

Ces éléments qui concernent la dette intérieure du Gabon, ne représentent qu’une partie de son évolution réelle. En effet, dans l’ensemble, les emprunts intérieurs pour l’année 2019 se chiffreront à 737,5 milliards de francs, alors que les remboursements globaux seront à 881,0 milliards de francs. Cela représente un désendettement intérieur sur l’année 2019 attendu à 143,5 milliards de francs.

Cette situation ne devrait nullement étonner les observateurs de la vie économique du Gabon. Elle cadre parfaitement à les orientations du Président de la République , Chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, d’engager  dès à présent la décrue du niveau d’endettement de notre pays, après son apport contra cyclique à la résorption de la crise des finances publiques sur les 3 dernières années. Cette recommandation fait partie intégrante des mesures prises et entérinées par l’Exécutif de notre pays après les assises de la task force sur les finances publiques tenues courant avril 2018.

Au regard de nos précédentes précisions sur les données de la dette intérieure et des importants efforts réalisés en 2018 sur le paiement de la dette extérieure, le niveau global de la dette publique gabonaise ne franchirait pas le seuil de 5300 milliards de francs, contre un encours de 5123 milliards de francs à fin décembre 2017. Il convient de souligner que cet encours intègre à la fois l’encours de la dette géré par les services de la Direction Generale de la Dette mais aussi les avances statutaires du Trésor, les dettes TVA gérés par la Direction Générale des Impots , mais aussi les instances du Trésor. Cette option correspond au delà des règles usuelles en vigueur dans la sous région, à un effort de transparence très autorités gabonaises sur la question des arriérés intérieurs. Ainsi, le taux d’endettement qui est le rapport entre le stock de la dette publique et le produit intérieur brut (PIB) pour une année, se situerait à fin 2018 à 55,6%, contre 59,1% en 2017 et 62,0% en 2016. Pour les trois années à venir, ce taux devrait continuer à baisser, passant successivement de 54,1% en 2019 à 46,7% en 2021.

La Direction générale de la dette

 
GR
 

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