Les contours de la dette publique ont été dressés dans une étude réalisée par Mays Mouissi. Un document édifiant dans lequel l’analyste économiste a invité l’Etat à une plus grande maitrise de l’endettement face à la conjoncture actuelle.

© D.R.

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Regroupant l’ensemble des engagements financiers pris sous formes d’emprunts par l’État, les collectivités publiques et les organismes qui en dépendent directement, la dette publique a été au centre d’une étude menée par Mays Mouissi : «Dette publique du Gabon : Etats des lieux, évolutions et perspectives».

D’entrée de jeu, l’analyste économique a détaillé la composition de la dette publique. Celle-ci est ainsi composée de la dette extérieure, qui regroupe l’ensemble des dettes de l’Etat envers des bailleurs étrangers : Etats, entreprises et personnes physiques. Et de la dette intérieure, composées de dettes de l’Etat contractées à l’intérieure des frontières nationales et libellées (souvent) en monnaie locale (encours stable car absence d’écarts liés aux fluctuations monétaires).

Selon Mays Mouissi, la dette du Gabon est passée de 888 milliards de francs CFA à 3988 milliards, entre 1990 et 2016, dont plus de 90% de dette extérieure. Depuis 2009, l’encours de la dette publique a été multiplié par 2,5. «La dette devrait continuer de croitre compte-tenu des impacts défavorables de la baisse des prix du pétrole sur les ressources budgétaires», a estimé Mays Mouissi.

Par ailleurs, cette étude a démontré que le service de la dette absorbe environ plus de 23% des ressources propres de l’Etat. Et qu’en moyenne, le service de la dette a représenté́ une charge de 435 milliards francs CFA chaque année depuis 2009. Aussi, le service de la dette est resté relativement stable depuis 2009, passant de 421 milliards à 468 milliards francs CFA en 2016.

«La progression de la dette publique, le recul des ressources budgétaires et le prolongement de la baisse des cours du pétrole, devraient conduire l’Etat gabonais à assurer une plus grande maitrise de l’endettement», a conseillé Mays Mouissi.

Cette démarche permettrait ainsi au pays d’éviter d’ajouter aux difficultés liées au ralentissement économique, des difficultés supplémentaires induites par un endettement excessif.

Dans ce sens, il a proposé quelques pistes de solution pour réduire le poids de la dette sur l’économie. «Il existe différentes méthodes pour réduire le poids de la dette dans une économie. Ces méthodes consistent soit à un accroissement des revenus de l’Etat, soit à une baisse de la dépense publique, soit à une révision des conditions de règlement de la dette», a expliqué Mays Mouissi.

Des solutions qui pourraient cependant se heurter à un triste constat : les stratégies d’endettement définies par le Gabon ces dernières années, ne sont pas respectées dans le temps.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. josthia dit :

    Merci GR de nous parler de cette étude. Sur le plan pratique, au quotidien, comment cette dette croissante va apparaitre?(Augmentation des taxes?)

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