Annulées au Trésor public, les créances de l’Etat pour l’année 2017 vis-à-vis de ses fournisseurs seront reprogrammées en 2018. Celles-ci sont évaluées à 21,3 milliards de francs CFA.

Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, le directeur général du Budegt et des Comptes publics. © Gabonreview

 

Quatre jours après le communiqué du Collectif des fournisseurs de l’Etat sur l’annulation «sans notification» des créances de 2017 par le Trésor public, le directeur général du Budget et des Comptes publics tente de tempérer ce vendredi 20 avril. Dans une interview à L’Union, Fabrice Andjoua Bongo Ondimba a informé de ce que ces créances ont en réalité été «différées en 2017 (et) devront être reprogrammées en 2018». Seulement, à la DGBFIP, on pose certaines conditions : la priorité et l’avancement des travaux confiés par l’Etat.

Selon Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, l’annulation de certaines créances de l’Etat a été décidée conformément au respect du Plan de relance économique (PRE), qui implique un nouveau mode de gestions des dépenses publiques. Il s’est donc agi de «différer le règlement des projets non prioritaires ou qui n’avaient pas encore connu un début d’exécution physique». Cette décision a été prise en décembre 2017, lors des conférences de fin de gestion auxquelles ont pris part toutes les administrations.

Aussi le patron de la DGBFIP assure-t-il que l’annulation des créances de 2017 a été faite sur la base de vérifications menées sur le terrain. «Nous commettons régulièrement des équipes de contrôle budgétaire et du contrôle de marchés publics pour nous assurer sur le terrain de l’effectivité des livraisons ou de l’exécution physique des travaux. C’est l’ensemble de ces travaux qui a conduit l’Etat à privilégier le versement d’acomptes pour certaines dépenses et différer les autres pour l’exercice 2018, selon qu’il y ait eu livraison ou début d’exécution des travaux à la fin 2017», a expliqué Fabrice Andjoua Bongo Ondimba.

Pour les PME impactées par l’annulation des créances de l’Etat, la DGBFIP informe de l’ouverture d’un guichet unique en son siège du centre-ville (Libreville), chargée de recueillir toutes leurs plaintes et réclamations. Les créances de l’Etat vis-à-vis de ses fournisseurs sont évaluées à 21,3 milliards de francs CFA. Certaines entreprises avaient déjà perçu une avance de démarrage de leurs travaux. Une enveloppe de 8,6 milliards avait été mobilisée pour ces avances.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Eternité dit :

    Mon pays m’impressionne…n’importe qui edite ses regles et les font subir aux plus faibles…voila des entreprises recensées et à qui l’Etat doit de l’argent qui se voient retoquées sur le simple fait de la vérification d’exécution des travaux…pourquoi ne pas avoir précisé cette clause au moment de l’annonce du reglement de la dette interieur…

  2. Matho dit :

    On fait exécuter des projets et c’est au moment payer qu’on se rend compte qu’ils ne sont pas prioritaires. ça alors!!!!

  3. Koumbanou dit :

    L’Etat cherche des subterfuges pour retarder encore et encore le paiement.
    La situation ruine les entreprises qui ont fait confiance.
    Dans l’avenir, celles qui survivront inclueront dans leurs devis les frais financiers hypothétiques des délais de paiement. Les entreprises les plus fiables et sûres refuseront de travailler avec l’Etat.
    C’est jouer perdant-perdant.

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