Le président de la République, en séjour dans la Ngounié, a attribué le mardi 3 novembre 2015, 43 agréments et 5 titres fonciers aux responsables des coopératives agricoles du programme «Graine».

Le président de la République à son arrivée sur le site de la remise des titres fonciers et agréments. © Gabonreview

Le président de la République à son arrivée sur le site de la remise des titres fonciers et agréments. © Gabonreview

 

Le chef de l’Etat a séjourné du 2 au 3 novembre 2015 dans la province de la Ngounié où il a eu plusieurs activités. Entre la rencontre avec les transporteurs à la gare routière de Mouila et les commerçantes du marché principal de la ville, le président de la République a visité la route Mouila-Ndendé, en construction, et échangé avec les jeunes. Ce n’était là que le programme de la première journée au cours de laquelle il a également reçu en audience la notabilité de la province.

Allocution d’Ali Bongo à Ndendé ; les membres d’une coopérative avec l’agrément reçu des mains du chef de l’Etat ; Ali Bongo Ondimba plante une noix de palme ; banderoles à l’honneur de la cérémonie. Et une vue de la pépinière de Ferra. © Gabonreview

Allocution d’Ali Bongo à Ndendé ; les membres d’une coopérative avec l’agrément reçu des mains du chef de l’Etat ; Ali Bongo Ondimba plante une noix de palme ; banderoles à l’honneur de la cérémonie. Et une vue de la pépinière de Ferra. © Gabonreview

Au deuxième jour de sa présence de cette province, le président de la République a accompli l’action au fondement de sa descente dans cette localité : y lancer officiellement la Gabonaise des réalisations agricoles et initiatives des nationaux engagés (Graine). Et c’est à Ndendé, à environ 75 km du chef-lieu de la province de la Ngounié, que cette cérémonie a eu lieu. Ndendé, une ville qui se transforme au fur et à mesure que la route approche et que s’y installent des projets d’envergure à l’instar de Graine.

S’adressant à la population, Ali Bongo Ondimba a lancé : «les nombreux rapports que je reçois sur le programme Graine sont autant la preuve que l’expression de la résilience des habitants de la Ngounié. Votre travail et votre détermination préfigurent déjà du succès de ce projet et d’avance je vous en remercie». En rappelant que les aliments consommés au Gabon proviennent des pays voisins, le chef de l’Etat a indiqué que «Cette situation doit changer et elle peut changer». «Graine est un début, une première mi-temps dans ce match que nous jouons pour l’emploi des jeunes. Déjà, Près de 3 200 de nos compatriotes sont employés dans la phase d’exploitation du projet de palmier à huile sur l’axe Fougamou- Mouila. Et ici, parmi nous se trouvent 540 personnes qui travailleront avec notre partenaire OLAM, prochainement», a-t-il expliqué, précisant être conscient de ce qu’il faut faire encore beaucoup d’efforts pour réussir le pari du programme Graine.

Le président de la République a remis 43 agréments et 5 titres fonciers aux responsables des coopératives agricoles du programme «Graine» dans la Ngounié.

Un peu avant la remise de ces éléments officialisant l’entrée en activité des membres des coopératives engagées dans la Graine, plusieurs discours avaient été prononcés. Maïté Mapangou, le maire de Ndendé, s’est félicité de ce projet et de la route qui mène désormais dans sa ville. Arrivée dans cette localité en 1972, elle a ramené au souvenir que jusqu’à un passé récent, il fallait traverser emprunter au moins trois bacs pour rallier la ville dite des neuf routes. Mais aujourd’hui, il y a une route bitumée et «les retombées indirectes du programme Graine sont nombreuses du point de vue développement socioéconomique des collectivités locales». Notamment les activités économiques lucratives durables, la lutte contre de chômage et l’exode rural. Pour l’édile de Ndendé, ce projet va «redorer le blason du travail de la terre, activité trop longtemps négligée et dévalorisée».

Jeune dame ayant quitté l’école en classe 5e, la représentante des jeunes a arraché des salves d’applaudissements de l’assistance. Autant le trac la figeait sur le pupitre, autant certains mots de son discours lui paraissaient difficiles à prononcer. Mais au final, son discours aura été plein de bon sens, inspiré de son vécu. On aura compris que du fait qu’elle se débrouillait pour subvenir à ses besoins, elle a automatiquement adhéré à ce projet. «Tous les jeunes engagés dans le programme Graine Ngounié ont entendu et répondu à votre appel à renouer avec la valeur du travail. Nous avons trouvé en Graine une alternative, efficace au chômage, à l’oisiveté, à la mendicité, et à la délinquance. C’est bien connu, le travail éloigne de nous tous ces vices», a-t-elle lancé à l’endroit du président de la République.

Edith de Langlade Massounga, au nom des femmes parties prenantes de ce projet, a exprimé sa satisfaction face à la présence du chef de l’Etat dans leur ville. «Votre éminente présence en cette terre encourage les femmes que nous sommes, et qui avons résolument choisi de nous engager dans l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneures agricoles, afin de contribuer, de manière significative à la sécurité alimentaire de notre pays et favoriser le développement des zones rurales». Se réjouissant de l’arrivée du programme dans leur région, elle a rappelé que par le passé, les femmes éprouvaient d’énormes difficultés pour l’aménagement de leurs sites d’exploitation. «Ce qui était un rêve hier est devenu une réalité aujourd’hui», a-t-elle souligné. 56% des projets de la province de la Ngounié concernent en effet les femmes, notamment pour ce qui est de l’accompagnement des porteurs de projets Graine.

Pour Calixte Mbeng, le directeur régional du projet Graine dans la Ngounié, ce projet dans la localité vise un déploiement, dans les 9 provinces, de plus de 3000 entrepreneurs engagés et regroupés au sein d’un peu plus de 250 coopératives agricoles, 32 700 ha de cultures vivrières et de rente, 330 km de pistes agricoles, de même que des infrastructures sociales. Ce sont 1500 emplois directs sur la plantation agro-industrielle et 3000 entrepreneurs pour 180 à 200 coopératives disposant chacune de 4,5 ha pour les cultures vivrières et ,5 ha pour les cultures de rente. Mais pour l’heure, a dit Calixte Mbeng, 560 emplois directs ont déjà été créés et 43 coopératives enrôlées pour une effectif de 1066 coopérateurs (637 femmes et 429 hommes). A ses yeux, «Graine s’installe progressivement dans la Ngounié, malgré les détracteurs».

Emmanuel Léandre Bouloubou a esquissé un petit bilan du déploiement du programme dont il est le Coordonnateur général au niveau national. «A jour, a-t-il déclaré, ce projet continue de susciter le même enthousiasme auprès des populations». 491 coopératives ont été enregistrées pour un total de 10400 membres, soit près de 4000 membres en plus en l’espace de deux mois. L’on a noté entre autres que près de 6400 ha de parcelles ont été aménagées, 201 agréments et 54 titres fonciers distribués. «En dix mois, Graine a déjà couvert 5 provinces et créé environ 400 emplois directs», a-t-il expliqué, ajoutant de 54 personnes participent actuellement à une formation en Malaisie, tandis qu’une autre vague s’apprête à y aller à son tour.

Pour finir, Ali Bongo Ondimba s’est rendu sur le site de la pépinière de 28 ha de palmiers à huile de la société Sotrader, en partenariat public-privé avec l’Etat, dans le Cadre de Graine. Il y a planté quelques noix de palme pour donner un coup de pouce à ce secteur en plein développement dans la localité de Ferra où une exploitation de 58 ha est en train d’être préparée.

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Obiang moussavou dit :

    L’autosuffisance alimentaire c’est aussi cela l’émergence, le projet graine va permettre au pays de rentrer dans l’ère de l’agro-industrialisation

  2. Missibala Bassè dit :

    Cette initiative de comeback à la terre est louable dans son ensemble.Elle est beaucoup attendue par nos populations et on souhaite que ce programme ne se limite pas qu’à son lancement comme on l’a vu par le passé.Un suivi et une évaluation de se programme s’impose afin de mieux l’adapter aux exigences du moment.
    Cependant plusieurs questions me taraudent l’esprit:
    A quand les formations agricoles dans notre système éducatif?
    Quelles sont les dispositifs de financement mis en place pour le développement de l’agro-business au Gabon?
    Quelles sont les mesures incitatives sur le long terme pour l’entrepreneuriat agricole au Gabon?
    Quelle est la cartographie agricole de ce programme GRAINE?
    Tient-il compte des spécificités locales en matière de sol et climat?

  3. REKOWA OPAFEDIA dit :

    Des graines et des graines, c’est bien !!!! mais à quand la réfection du bâtiment des Archives Nationales ? N’avez vous pas honte, chers autorités, de voir un bâtiment très sal en bordure de mer comme celui des Archives Nationales ? J’ai très honte !!!!

  4. Mengué Mba dit :

    AH VRAIMENT !!!! Rokewa, laisses !!!! depuis que je parle de cette histoire, c’est pas leur problème. Et dire , qu’il s’agit de la vitrine du Gabon, quelle honte !!!

  5. Encore eux dit :

    Le programme Graine est salutaire dans la mesure où il répond aux objectifs de l’autosuffisance alimentaire et la création d’emploi pour le monde rural! J’adhère à ce projet!

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