Le président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) a dressé, le 7 juin à Libreville, un tableau sombre de la situation globale de la démocratie au Gabon.

Georges Mpaga, le président du ROLBG, le 7 juin 2018, à Libreville. © Gabonreview

 

Conformément à son engagement pour libérer l’espace démocratique au Gabon, «confisqué depuis 51 ans» par le pouvoir en place, le président du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) a donné de la voix, le 7 juin à Libreville. Georges Mpaga a dénoncé ce qu’il qualifie de «faillite démocratique du Gabon». Tout comme il a déploré «la destruction de l’État de droit», «le hold-up constitutionnel et les violations des droits de l’Homme».

Sur le plan démocratique, Georges Mpaga a estimé que le Gabon est en faillite. «La démocratie qui devrait reposer avant tout sur un système électoral ouvert, transparent et équitable pour permettre au citoyen d’être élu et de participer à la vie publique est en danger de mort», a-t-il affirmé. Selon lui, l’article 25 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques «est fondamentalement violée, bafouée à travers une gestion criminelle des élections par une administration corrompue, clientéliste et affairiste».

S’agissant de l’État de droit, ce système institutionnel relèverait d’un mythe au Gabon. En effet, le président du ROLBG est d’avis que «tout le monde est unanime à reconnaître que le pays est un véritable État de non droit qui viole de façon manifeste les principes de l’État de droit». Pour lui, la paralysie et le contrôle politique de tout le système judiciaire, le clientélisme, la corruption, les détentions abusives et illégales d’opposants et des membres de la société civile, le trafic d’influence… seraient autant de maux qui favorisent la destruction de l’État de droit au Gabon.

À ces griefs s’ajoutent les violations des droits de l’Homme, constituant une préoccupation pour les acteurs de la société civile. A en croire Georges Mpaga, ces violations sont en constante aggravation sans perspectives immédiates: «Les prisonniers politiques sont toujours en prison. Les disparitions forcées, les enlèvements et les crimes rituels font la une de la presse nationale, sans indigner le gouvernement et sans réponses adéquates. Face à ces actes barbares, les citoyens sans défense, commencent à organiser des justices populaires», a affirmé le président du ROLBG.

Espérant parvenir à renverser la tendance et à restaurer la démocratie, Georges Mpaga a proposé des actions sur plusieurs axes. Celles-ci devant permettre d’atteindre la «vision d’un Gabon libre et démocratique». Il s’agit, notamment, du renforcement de l’axe de la résistance au coup d’Etat du 27 août 2016, de l’endiguement électoral du régime. «Nous devons arracher et imposer notre liberté. La liberté de cette jeune et courageuse nation gabonaise qui n’a pas failli et qui a payé un lourd tribut au prix de nombreuses pertes en vie humaine. Aujourd’hui le peuple qui est le seul détenteur de la légitimité et garant de sa propre autodétermination doit prendre en main son propre destin en arrachant le pouvoir législatif des mains de ces vicieux bourreaux», a-t-il conclu.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Olivier dit :

    Merci Georges pour ton franc parler

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