Confrontée aux amoncèlements d’ordures ménagères dans les rues depuis plusieurs jours, la mairie de Libreville envisage de faire déguerpir les squatteurs du domaine municipal de Mindoubé, espérant ainsi résoudre définitivement le problème d’hygiène publique causé par la surcharge de la plate-forme de dépotage.

Les rues de Libreville jonchée d’ordures depuis plusieurs semaines. © Gabonreview

 

La décharge publique de Mindoubé est surchargée depuis plusieurs années. Or, depuis des décennies, le Gabon ne dispose que de cette seule plate-forme pour stocker les ordures ménagères de Libreville et celles d’Akanda. Ces dernières années les habitants de Mindoubé dans le 5e arrondissement de Libreville n’ont pas cessé d’interpeler les autorités pour qu’une nouvelle décharge soit ouverte loin des habitations. Des organismes de la société civile n’avaient pas manqué d’emboiter le pas aux revendications des populations. La mairie de Libreville, responsable de la gestion de cette décharge, avait fait la sourde oreille.

Pourtant, ces derniers jours, les autorités municipales semblent avoir recouvré leur ouïe. Il faut dire que le visage des communes de Libreville et d’Akanda, dont les rues sont jonchées d’ordures ménagères depuis plusieurs jours, est fort déplaisant. Eprouvant des difficultés à accéder à la plate-forme de dépotage, la société Averda a annoncé, le 12 décembre, la cessation momentanée de ses activités de collecte d’ordures ménagères dans les deux communes. Rose Christiane Ossouka Raponda a décidé de réagir. Il était temps !

L’édile de Libreville s’est souvenue que la municipalité détenait plusieurs hectares de terrain près de la décharge. Elle voudrait bien les récupérer. Une quarantaine de familles est établie sur ces lieux depuis plusieurs années. Accompagnée d’une forte délégation, comme pour les influencer, Rose Christiane Ossouka Raponda est allée leur lancer un ultimatum. Ces familles sont tenues de quitter les lieux d’ici à vendredi 22 décembre prochain, au risque d’une intervention musclée. La mairie de Libreville espère ainsi redorer son image auprès des populations qui l’accusent de ne pas faire correctement son travail, en termes de gestion des ordures ménagères.

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Patrick ANTCHOUET dit :

    La pauvre Ossouka, l’Etat lui doit 18 milliards de francs… La mairie de Libreville ne peut pas travailler sans moyens.

  2. Hermann O. dit :

    Gouverner dit on c’est prévoir. Comme le rappelle l’article l ‘exiguïté et la proximité de cette décharge avec les habitations sont décriées depuis plusieurs années. L’accroissement démographique dans les 2 communes devait inexorablement nous entraîner dans cette situation. Pas besoin de sortir de polytech pour le comprendre. Et déguerpir les populations autour de la décharge bien que légal ne résoudra pas le problème à long terme. Il faut une nouvelle décharge hors de la ville ou une entité de traitement de ces déchets. Ces débats étaient déjà d’actualité du temps de Père Mba Abessolo. Faut croire que les priorités son ailleurs. Si à LBV la décharge est dite saturée, que dire de Port-gentil ou Franceville où le même constat d’amoncellement des ordures ménagères est fait.

  3. PITIE POUR VOUS dit :

    plus d’espace pour la decharge ne resoud pas le problem a moyen et long termes.

    il faut penser a la transformation des ordures aux moyens de partenariat avec des unites industrielles etrangeres specialisees en la matiere, comme dans d’autres pays.

  4. louetsy dit :

    L’État gabonais est un mauvais payeur comment comprendre qu’un état puisse s’endetter à ce point?

  5. caroline Moussounda dit :

    La solution est de trouver un autre espace pour une décharge digne de ce nom, au lieu d’imposer des déguerpissements aux citoyens qui peinent déjà à survivre.

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