Décédé le 5 février 2017 à Accra, au Ghana, des suites d’une affection médicale, le sénateur du premier siège de la commune d’Oyem, Hamann Mamadou, a été inhumé le 10 février dernier, au cimetière haoussa du quartier Mekom-Nkodjèng.

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A 80 ans, ce baroudeur politique est tombé tel un baobab pour un repos éternel. Un dernier hommage lui a été rendu à la mairie locale, en présence des auxiliaires de commandement, des autorités politiques et administratives locales et des groupes parlementaires du PDG, du Front de l’opposition, des parents, amis et connaissances.

A cette occasion, le 6e vice-président du Sénat, Jean Christophe Owone Nguema, représentant le président du Sénat, Lucie Milébou Mboussou, a habillé le linceul du drapeau gabonais. «Le vénérable Hamann Mamadou s’en est allé, la mission qui nous revient de parler de lui est donc noble. Noble en ce sens qu’il est parfois difficile de faire l’éloge d’un grand homme qu’on a côtoyé au quotidien, lors de ses derniers instants et qui nous a enseigné toute la vie. Le vénérable Hamann Mamadou était devenu un géant de l’histoire de notre pays. Il se distinguait des autres sénateurs au sein de la chambre haute du parlement, à travers ses interventions qui étaient suivies avec une attention particulière», a déclaré le vice-président du Sénat.

Jean Christophe Owone Nguema explique que cet homme aura marqué leur institution. «Enseignant chevronné et véritable bibliothèque, Hamann Mamadou n’avait jamais cessé de séduire et de convaincre. Ancien directeur d’école, surveillant de lycée par la suite, il a su édifier la jeunesse et s’imposer comme modèle ». «Au moment où il nous quittes, je voudrais souligner que ses interventions avisées dans l’hémicycle, soutenaient les débats parlementaires et faisaient de lui, l’infatigable démocrate et défenseur des causes nobles et républicaines», a précisé le vice-président du Sénat.

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Le président du groupe parlementaire du Front de l’opposition, Jean Eyéghé Ndong a également rendu un vibrant hommage à cette personnalité. Il cite la justice, la vérité, l’honneur et la dignité comme des valeurs ayant marqué la vie de cet homme. «Tu es mort en plein combat pour cette démocratie à laquelle tu as toujours aspiré aux côtés de tes compatriotes. Mais soit rassuré, Vénérable, que nous maintiendrons ce combat démocratique jusqu’à la victoire finale», a-t-il conclu.

Le groupe des Centristes représenté par Henry Hugues Ebinda Bessak garde l’image d’un élu très sobre, qui a toujours su garder et tenir ses positions basées sur l’intérêt général.

Le représentant du groupe PDG, représenté par Jean Paul Mihindou, a déclaré que son parti ne saurait occulter l’implication d’Hamann Mamadou qui avait haussé l’image des responsables de l’opposition au sein de l’institution. Le défunt a été, durant ses deux années passées au Sénat, un modèle d’homme politique. «Votre responsabilité, votre voix rauque, votre humour, votre intégrité resteront gravés à jamais, non seulement dans les anales de l’institution, mais aussi dans les mémoires collectives», a-t-il conclu.

Le maire d’Oyem, Vincent Essonne Mengue a retracé la vie de l’homme politique qui démarre réellement en 1963 et qui est né le 1er janvier 1937 au quartier Akoakam. Après la conférence nationale, il est militant du FAR, ensuite de l’Union nationale avant de se présenter sur la liste indépendante du premier siège d’Oyem, lors de l’élection locale de 2013, conduite par Vincent Essonne Mengue. Au sortir de ce scrutin, il est élu sénateur.

Avant de conduire Hamann Mamadou à sa dernière demeure, il a été décoré de la médaille d’or d’honneur à titre posthume par le sénateur Jean Christophe Owono-Nguema.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Place Vandôme dit :

    Un homme de conviction. Il a été opposant dès 1966 et n’a jamais cédé à la tentation d’aller à la soupe comme nombre de ses contemporains. Repose en paix Grand!

  2. MEYE dit :

    Les mots me manquent pour exprimer la marque de sympathie que j’avais de lui. Hamann Mamadou, repose en paix.

  3. Issipock dit :

    Combien de gabonais et d’étrangers as-tu formé? Combien d’actes as-tu posé pour le bien de ton pays, le Gabon? Tu ne faisais la différence entre un haoussa que tu étais et un nkodjègn ton voisin le plus immédiat, entre un haoussa et un oka, entre un musulman et un chrétien ou un juif, un gabonais et un russe. Pour toi, tous les êtres et toutes les réligions étaient égaux. J’ai assisté à ta mise en terre au quartier Mekom-Nkodjègn. C’est pour la première fois que j’assistais à l’inhumation d’un musulman. C’est dans la pure tradition du coran. Il n’y a pas de différence entre un prolétaire et le sénateur que tu était. Toutes les tombes sont reléguées au même rang (simple). Pas comme chez les autres qui transforment les tombes en châteaux. Bref! J’avoue mon ignorance sur le fait de savoir si tu as préparé ta relève au sein de la communauté haoussa à laquelle tu appartenais? Sinon, pour conserver la flamme que tu as allumée, je propose au président du conseil municipal d’Oyem de se concerter avec les autres conseillers municipaux de voter le jeune conseillé haoussa au poste de 4è maire adjoint et celui qui occupe ce poste passe au Sénat. Etant donné que le suppléant d’Hamann Mamadou est décédé avant le sénateur qui vient de nous laisser. Adieu, Hamann Mamadou. Que Dieu notre créateur te prenne dans son royaume de l’éternel.

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