Partenaires privilégiés de la Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader), les coopératives agricoles broient du noir à Ndendé, dans la Ngounié. Si les phases de planting et de récolte se passent pour le mieux, les coopératives éprouvent certaines difficultés à écouler leur production.

Un membre de la société de coopérative agricole chrétienne, le 24 janvier 2018 à Ndéndé. © Gabonreview

 

Dans le cadre du développement des cultures vivrières dans la Ngounié, la Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader) travaille en étroite collaboration avec des coopératives agricoles. A l’instar de la société de coopérative agricole chrétienne à Ndendé. Forte de 62 membres, la coopérative exerce dans la culture du manioc. Son site d’exploitation est de 15 hectares, dont deux ont déjà été récoltés.

Jean Luc Mickala et Philippe Xavier Moussavou face à la presse. Un tracteur sur la plantation et, le bassin de trempage de manioc à quelques encablures de là. © Gabonreview

Après des débuts enthousiastes, l’émulation est quelque peu retombée. «Après la phase de planting, nous nous attendions à une satisfaction lors de la récolte. Ce qui n’est pas toujours le cas», a déploré le président de la coopérative, le 24 janvier à Ndendé. «Car, nous avons du mal à atteindre les objectifs fixés avec la Sotrader en termes de production, notamment», a ajouté Jean Luc Mickala.

«A ce qui semble, les boutures qui nous ont été livrées n’étaient pas de bonne qualité. En témoigne plusieurs tubercules dont la qualité et la taille laissent vraiment à désirer», a poursuivi le président de la coopérative. Par ailleurs, ce dernier a clairement regretté la nature de la deuxième convention signée avec la Sotrader. Celle-ci stipule, en effet, que les coopératives écoulent elles-mêmes leur production de manioc.

Si Jean Luc Mickala a reconnu avoir des clients sur place à Ndéndé, mais aussi à Lébamba ou encore à Tchibanga, la coopérative a clairement du mal à écouler sa production. Alors qu’au début du partenariat, Sotrader était censée acheter l’intégralité de la production de manioc pour la revendre. A ce qui semble, les coopératives ont elles-mêmes souhaité changer la première convention avec la Sotrader.

Les coopérateurs étaient contre l’idée du temps d’attente entre deux récoltes, estimé à un an au moins. En effet, la Sotrader ne devait acheter qu’un stock important de production de manioc. Soit la quasi-totalité. Les coopératives ont donc souhaité écouler le manioc de manière séquentielle pour limiter les délais d’attente. D’où la signature de la deuxième convention. Mal leur en donc pris.

Qu’à cela ne tienne, Jean Luc Mickala a salué l’assistance technique de la Sotrader. Notamment au niveau de la phase de trempage du manioc. En effet, la Sotrader a mis à disposition des coopératives, un site de trempage de manioc. D’une contenance de 36 mètres cubes d’eau, le bassin permet la transformation du manioc dans un cadre environnemental sain. Il a été initié à l’issue d’une étude environnementale.

«La raison pour laquelle nous avons choisi les bassins, plutôt que le système de trempage traditionnelle, est environnementale. Traditionnellement, le manioc est trempé dans les rivières et autres cours d’eau, dans les villages notamment. Sauf que ces volumes ne sont pas importants, contrairement à ce qui se fait ici», a expliqué le directeur régional de la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine).

Selon Philippe Xavier Moussavou, les volumes de manioc en jeu sont tellement importants qu’ils présentent des risques d’impact environnemental. «Cette production libère du cyanure à un taux assez élevé. Libéré dans un cours d’eau, cette quantité de cyanure aurait certainement un impact néfaste sur la vie aquatique. D’où la mise en place de ce bassin», a-t-il conclu.

 
GR
 

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