Victime des émeutes ayant suivi la proclamation de la victoire d’Ali Bongo au terme du scrutin présidentiel du 27 août, le quotidien L’Union se prépare à réapparaitre dans les kiosques, certainement avec un léger lifting de sa ligne éditoriale. Une mue pragmatique et stratégique.

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Le siège du quotidien, le 7 septembre 2016© Gabonreview

 

Le personnel du quotidien L’Union se remet peu à peu de la stupeur l’ayant submergé après l’incendie d’une partie du siège du journal, le 31 août, quelques heures après la publication des résultats de l’élection présidentielle. Les stigmates témoignent de la violence de l’assaut. En sus d’un pan de la clôture tombé sous la charge des manifestants, une partie du bâtiment a été brûlée. Le rez-de-chaussée a subi l’épreuve du feu, la cage d’escalier également, mettant ainsi la salle de rédaction hors d’usage du fait de nombreux câblages et réseaux filaires endommagés. Le feu, toujours le feu, a également endommagé le système de climatisation, rendant difficile le travail dans les pièces restées intactes de cet édifice d’aluminium et de verre. Dans la cour, les cendres des véhicules incendiés et du matériel endommagés renseignent sur l’intensité de la furie.

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Dégâts et travaux en cours dans l’enceinte de Multipress où siège le quotidien. © Gabonreview

Depuis les émeutes post-électorales, le journal n’est pas réapparu dans les kiosques. Selon un responsable du quotidien, la direction a tenu deux réunions avec le personnel afin d’évaluer les dégâts tant matériels que psychologiques, mais également pour préparer la reprise du travail.

«Vous savez que ces événements se sont produits alors que certains travaillaient encore. Ceux-là sont encore sous le choc», a indiqué le directeur de la publication, joint au téléphone. Lin-Joël Ndembet a également déclaré que le personnel souhaite certaines indemnisations, notamment pour ceux qui ont perdu leur véhicule, du matériel de travail ou autres effets personnels, mais aussi pour le préjudice psychologique subi lors de l’invasion des manifestants alors qu’ils étaient au travail. Ce qui amène à penser au coût de dégâts enregistrés. Si pour l’heure on peut globalement se faire une idée de la perte en chiffre d’affaires durant cette période d’absence en kiosque et sur le marché publicitaire, il n’est pas aisé de chiffrer les dégâts matériels ou même le coût de leurs réparations. Car, sur les lieux certaines entreprises n’en sont qu’à l’établissement des devis.

Au-delà de ces aspects, la révision de la ligne éditoriale a été au cœur des concertations entre les membres de la rédaction et leur encadrement. Pour les journalistes, la reprise du travail est conditionnée par la révision de la ligne éditoriale. «Il n’est pas question de reprendre avec la ligne éditoriale qui nous a valu l’animosité du public», peste un journaliste rencontré sur le parking. «L’Union doit revenir à ses fondamentaux», ajoute un autre.  Le réajustement de la ligne éditoriale semble faire l’unanimité. «C’est un vœu exprimé par certains», laisse entendre Lin-Joël Ndembet avant de rappeler que «le contexte est à l’apaisement».

Certains journalistes de L’Union ne cachent pas, en effet, que l’orientation prise par le journal depuis un certain temps a suscité la désaffection d’une bonne partie du lectorat. «Cela s’est d’ailleurs ressenti dans l’augmentation du taux d’invendus», souligne un membre de la direction. Le traitement de l’information sur certains leaders politiques était disproportionné,  discourtois, voire insultant. Au-delà de la désaffection d’une partie du marché, certains journalistes craignent pour leur sécurité, surtout qu’un bon nombre d’entre eux réside dans des quartiers populaires.

Certes, L’Union n’opérera pas un revirement à 180°, mais les journalistes souhaitent un retour aux basiques de l’éthique journalistique : équilibre, impartialité et véracité des faits. Cette requête sera-t-elle acceptée par les instances dirigeantes du journal ? Rien n’est moins sûr. Pour l’instant les ouvriers s’activent pour la reprise du travail.

 

 
GR
 

7 Commentaires

  1. SEMA dit :

    Des journaleux, comme a dit l’autre.Comme s’est ennuyant,en plus de faire pitié,de les lire…Tout comme ceux de la RTG et Gabon24…On dirait des enfants…

    • omar des plateaux dit :

      Je ne suis pas d’accord…les enfants ont un cerveau en évolution alors que dans leur cas ils l’ont vendu avec une probabilité de le récupérer très très infime. Le cas de Gabon 24 est le plus désespérant en raison de l’âge apparent des journalistes. Pitié pour les mamans…9 mois de grocesse et des douleurs pour CA

  2. LeCaiman dit :

    Je salue le prise de conscience des journalistes sur les fondamentaux de leur métier.

    Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

  3. Shaka Loubedi dit :

    De toutes les lecons que nous devons tirer a la suite de ces evenements, il y’a une don’t on ne fait pas mention ici. Et a chaque fois c’est la meme chose. Je veux parler de la capacité de nos pompiers a intervener pour circonscrire le feu. Nous n’arretons pas de debattre sur la transparence electrorale, le manqué de patriotism de nos forces armés, la cruauté du regime en place. Mais nous parlons peu du manqué d’equipements de nos pompiers. Bien sure ce manqué d’equipement est a metre sous le dos du regime en place qui plutot choisit d’investir sur les armes a feu pour tirer sur son proper peuple (meme si certains se souviendront de quelqu’un qui disait 4 ou 5 jours avant qu’un dirigent ne tire pas sur son peuple). Le prochain gouvernement Ping devra investor sur les equipements de luttre contre les incendie ainsi que sur les equipements de premiers secours pour nos homes de feu.

  4. Franck dit :

    J’ose espérer que tout cela est dit avec sincérité et honnêteté. Je suis parmi ceux qui avaient boycotté l’achat du quotidien l’Union.
    Trop de dérives en effet. La part très belle au pouvoir. L’opprobre à l’opposition. Même le billet Makaya qui à l’origine était satyrique, est devenu l’arme de destruction massive de l’opposition ou de ceux qui ne vantent pas le machiavélisme du prince régnant !!
    Le journaliste de ce quotidien est devenu un griot au service exclusif du PDG, du Président du PDG qui est aussi le Président de la République.
    Désole pour ce coup de gueule.
    Revenez aux fondamentaux chers messieurs, c’est le seul quotidien national pour notre pays, c’est le journal de tous les gabonais pas celui d’un parti.

  5. km city dit :

    Je m’amuse quand je vois ce genre d’écris mais qui as rendu l’union ainsi? c’est Lin Joel Ndembet, le nouveau riche. Lorsqu’on est parvenu voilà le résultat. Ossombet jonas, le journaliste qui écrit sur la dictée de bilé bi nzé et de liban soleman curieusement n’était pas là ce jour pourquoi fuit il encore? ramenez les véritables journalistes au service politique, Abel Mimongo, Kouiga vous verez le professionnalisme et non les écrivants comme Ossombey et de dravo pour le billet makaya

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