Alors que l’industrie entière est fortement touchée par la crise survenue en 2014, le pétrole gabonais, bien que souffrant de la baisse du prix du baril, gagne plutôt en côte.

Pétrole gabonais : un succès en pleine crise de l’industrie. © Gabonreview/Shutterstock

Pétrole gabonais : un succès en pleine crise de cette industrie. © Gabonreview/Shutterstock

 

Si de nombreux experts prédisaient des risques majeurs sur les marchés pétroliers mondiaux dès les prémices de la baisse du prix du baril en fin-2014, ils ne se sont pas trompés. Plusieurs mois après cette chute de près de 60%, une curieuse situation émerge ces derniers mois, qui place le Gabon parmi les pays les moins touchés, du fait de sa constance et notamment du caractère prisé de son pétrole. Alors que, comme tous les producteurs du monde, le Gabon, qui a connu son pic en 1996 avec 365 000 barils par jour, n’échappe pas à la dure réalité d’une baisse conséquente de sa production, il apparaît que dans le même temps son pétrole n’a pas perdu de sa superbe. Le site économique hellenicshippingnews.com croit d’ailleurs savoir que «la popularité de son pétrole brut a augmenté au cours des dernières années, et bénéficie d’une large portée mondiale».

Couverture d’un rapport financier annuel de Total Gabon. © total.ga

Couverture d’un rapport financier annuel de Total Gabon. © total.ga

Selon nos confrères, les raisons de cette popularité résident dans le fait qu’une grande partie de la production de brut gabonais est à faible teneur en soufre. De même, le pays, cinquième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne, offre un rendement décent de deux distillats moyens et de l’huile de carburant, ce qui lui confère une base de clientèle plus large, alors que le marché est plus porté sur des bruts moins chers et de meilleure qualité. Une exigence que semble avoir compris le Gabon, qui exporte six principales catégories de bruts : Blend Rabi et Rabi Light, Oguendjo, Lucina, Etame et Mandji. Et, dans un contexte plutôt difficile, le pays sait encore compter sur des acheteurs comme la Malaisie, Singapour, le Japon, la Corée du Sud, l’Espagne, la France et même l’Australie où, au 30 juin dernier, il était considéré comme le sixième plus grand fournisseur, avec 31 249 b/j de brut, à en croire les données récentes de l’Australian Bureau of Statistics. Un taux évalué à près de 15% des exportations totales de brut du Gabon, selon les estimations de la société Platts, spécialiste de l’information sur les cours du pétrole.

Dans la foulée, et grâce à ce potentiel qui lui permet de résister, le pétrole gabonais bénéficie plus que jamais de la confiance des pays comme la Malaisie qui, friande de brut lourd, a importé du Gabon 89 254 b/j de brut entre janvier et mai derniers. Soit une hausse de son importation évaluée à 89% par rapport à l’année précédente, indique le Malaysian Department of Statistics. De même, si en 2013, la Corée du Sud n’avait importé que 1,31 millions de barils (3589 b/j) du Gabon, les récentes données du gouvernement coréen, recueillies par nos confrères, indiquent qu’en 2014, les importations ont progressé de 5,83 millions de barils (15 973 b/j). Jusqu’au 31 août dernier, la Corée du Sud a acheté 4,22 millions de barils (20 000 b/j) de pétrole brut du Gabon. Une situation qui laisse penser que le brut gabonais a tendance à s’écouler plus rapidement que celui du Nigeria, de Guinée équatoriale ou d’Angola. Au plus fort de la crise pétrolière, ce fait rassurant conforte l’idée que tout ne va pas aussi mal pour le Gabon.

 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Erard Ndong Emane dit :

    Mais comment explique t’il les licenciements, les fermeture d’entreprises, les résiliations de contrat de travail dans le secteur Pétrolier au Gabon principalement dans la province de l’Ogooue Maritime?

  2. steve N M dit :

    mais vous écrivez ou vous calquez chez vos confrère de l’étranger, faite plutôt une enquête des réalités sur le terrain c’est pas la politique il y des pères et mères de familles licenciés en centaines

  3. John J dit :

    Cet article manque un peu de concret. Il aurait été judicieux de montrer l’évolution du prix du pétrole gabonais en le comparant l’évolution du brent, WTI et autres histoire de montrer que sa chute est moins prononcée. C’est quand même inconscient de laisser passer un tel message alors que les compagnies pétrolières et leurs sous traitants au Gabon (Port-Gentil en particulier) licencient à tour de bras, il y a encore des plans sociaux prévus d’ici la fin de cette année. Le pétrole gabonais est prisé mais tout comme le sont les pétroles de presque toutes les régions du monde, le prix est bas parce qu’il y a une surabondance…et les acheteurs ont le choix. Un pétrole sans soufre n’est pas une exception…et ne peut être la seule justification.

  4. tara dit :

    L’analyse porte uniquement sur les quantités exportés par le gabon ce qui serait trompeur si on exportait 1000 baril jour à hauteur de 100 dollars =100 000 dollars jours aujourd’hui on exporte par ex 1500 barils jours a 500 dollars= 75.000 dollars

    on gagne uniquement en cote, mais on est toujours très touché pas la crise.

  5. ETOUGHE dit :

    Suis heureux pour l’État gabonais ki engrange des bénéfices sur son pétrole, malgré crise mondiale. Mais alors, des questions jaillissent :
    1/ le gabonais vit de + en + mal, pourquoi ?
    2/ pourquoi le chômage sévit dans secteur petrolier notamment?
    3/ à ki profite finalement cette « embellie »?

  6. Le kongossa en 2016 dit :

    Pour être intello, je vous demande de lire le Jeune Afrique magazine de mois, il y a un long reportage sur le pétrole Africain et notamment le gabon. Vous trouverez également, les reserves prouvées de chaque état africain. dire que le gabon est le 5 ieme producteur africain, relève de l’amateurisme.
    Depuis la découverte de rabi kounga en 1985 avec 485 millions de barils de pétrole aucune découverte importante n’a vu le jour. Pour quoi maintenir un ministre du pétrole pendant 7 ans, qui ne nous apporte aucune découverte ? L’ex ministre des mines a bien été valsé pour défaut de résultat. Aucun investisseur minier n’est arrivé au gabon depuis qu’il était au trône entre 2010 et 2014 ?
    Je me pose une batterie de questions.Nous avons cédé en 1945 un accès à la mer aux deux congo, soit 100 km de côte. Nous avons gardé 800 km.
    Avec les 100 km de côte, le congo brazza a des réserves prouvées de 7 milliards de barils, contre 3,7 milliards pour le gabon.
    Le congo démocratique a 2 milliards de barils sur son lac.
    Sure sure, le gouvernement de l’émergent ne travaille pas dans le bon sens. A preuve du contraire à quoi aurait servi le forum du gabon à londres en 2012 et celui de Turquie en 2013?
    En 2016, voici ce qu’on vous réserve, chers émergents virtuels :

    ABO perdra farouchement en 2016, voici les causes lointaines :-/

    https://www.youtube.com/watch?v=jZKvbK0-cNo&feature=share

  7. dwayne dit :

    L’appreciation du brut gabonais sur le marche’ international justifie tjrs les vagues de licenciements massifs observees dpuis 2014 a port- gentil? Je repondrai a cela en disant que la bne forme du brut gabonais sur le marche’ international ne justifie ps tjrs les licenciements massifs mais l’exigence ou les exigences du marche’ international qui contraignent a licencier une categorie bien definie d’employe’s. Par exemple si le gabon auparavant pour son brut avait 20 clients pour la qualite’ de son brut et a cause de la crise se retrouve avec 14 ou 13 clients en moins c’est un manque a gagner. Certes il se vend bien mais il se vend desormais ou pour le moment le temps de la.crise a un nombre restreint de clients surcite’s dans cet article a savoir: l’espagne, la coree du sud, l’australie, la france, la malaisie et le singapour. Ce qui veut dire les entreprises petrolieres qui operent au gabon ont besoin de majorer leur prix sur le marche’ pour faire des profits et consequences il faut licencier du personnel pour equilibrer les comptes. C’est tout.

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