Jugeant néfaste leur «intransigeance» vis-à-vis du gouvernement, le Parti démocratique gabonais (PDG) a invité les enseignants grévistes «à faire preuve de patriotisme» pour le bien de leurs élèves et du pays. De leur côté, les jeunes dudit parti se sont entretenus avec les responsables des coopératives d’établissements scolaires pour élaborer des pistes de solutions à la crise actuelle. 

Simon Ndong Edzo, un des leaders des syndicats de l’éducation, à Libreville en 2014. © D.R.

 

La crise qui secoue le secteur de l’éducation ces dernières semaines préoccupe le PDG. Quelques jours après la marche des élèves dans certaines localités du pays (Port-Gentil, Lambaréné et Oyem) et les menaces de sanctions du gouvernement à l’endroit des enseignants grévistes, ayant conduit au renforcement de la détermination de ces derniers, le parti d’Ali Bongo a tenté de se poser en médiateur et de jouer la carte de l’apaisement. Le vendredi 25 février, son porte-parole Léandre Anoue Kiki a invité le gouvernement à «maintenir absolument les fils du dialogue avec les partenaires sociaux, les enseignants en l’occurrence, tout en cherchant des solutions durables aux problèmes récurrents». Et aux enseignants qui exigent désormais le départ du ministre de l’Education nationale, le PDG les a invité «à faire preuve de patriotisme dans l’intérêt des enfants».

Léandre Anoue Kiki, porte-parole du PDG. © D.R.

Le parti a notamment jugé que l’«intransigeance voire (la) radicalisation» affichée par les enseignants grévistes ces derniers jours «ne sert pas la cause de la jeunesse ni celle des parents qui sont dans le désarroi». Aussi, les a-t-il invité à opter pour «le dialogue». Convaincu que ledit dialogue permettra d’aboutir à des solutions pérennes pour le secteur de l’éducation, aussi bien au profit des enseignants qu’au profit des élèves, dont la moindre marche de revendication est sévèrement réprimée par les forces de l’ordre, le PDG a exhorté les enseignants à expérimenter un certain nombre de valeurs : la compréhension, la concession et l’intégrité, «face au calendrier ou ambitions autres que corporatistes». Difficile de ne pas voir une nouvelle accusation de manipulation supposée à laquelle les responsables des syndicats de l’éducation seraient sujets. Dès lors, on est peu sûr que l’appel de Léandre Anoue Kiki aboutisse, tout comme on est certain que le PDG est loin de mériter sa place de médiateur dans la crise actuelle, entre le gouvernement et ses partenaires sociaux.

Le PDG accuse, l’UJPDG rassure

Pourtant, au PDG, il est une branche qui croit pouvoir se poser, non en médiateur mais en lien de transmission entre les autorités et les élèves, considérés comme les principales victimes de la crise de l’éducation au Gabon : l’Union des jeunes du PDG (UJPDG). Le 24 février, une réunion présidée par Ultry Okenkali, membre du bureau national de l’UJPDG assurant l’intérim de Vivien Amos Makaga Pea, le SGA du PDG chargé de la jeunesse, a eu lieu au siège du parti à Libreville. L’objectif de cette réunion était de trouver avec des représentants des coopératives scolaires du pays (publiques et privées) des pistes de solutions permettant de sortir de la crise.

L’UJPDG en réunion, le 24 février 2017 à Libreville, avec les SG des coopératives scolaires. © Gabonreview

Si l’UJPDG a fermement condamné la répression de la marche des élèves de Port-Gentil, le 20 février, elle a également partagé les revendications de ces élèves privés d’enseignements depuis plusieurs mois. Au terme des échanges avec des secrétaires généraux des coopératives quelques recommandations ont été faites, et le bureau de l’UJPDG s’est engagé à transmettre au sommet de l’Etat quelques pistes de solutions. Le but étant de «parvenir à rattraper l’année scolaire en cours». «Etant une entité du PDG, qui défend les intérêts de la jeunesse, les problèmes posés par les élèves sont les nôtres. Il nous est donc impossible d’être insensibles à leurs légitimes revendications. Ceci d’autant plus que pour les responsables des coopératives ayant répondu à notre appel, l’UJPDG et son premier responsable, Vivien Pea, bénéficient d’une certaine confiance et de crédit auprès d’eux», a indiqué Cédric Mouelet Malonga, directeur de cabinet du leader de l’UJPDG. Gageons dès lors que leur intervention aboutisse à des résultats concrets.

 
GR
 

19 Commentaires

  1. Àllo 241 dit :

    Mouf ! Toi tu te rempli le vendre au pdg pendant que les enseignants ont des salaires coupé ou touchent des miettes.habitent dans des taudis.
    Tu feras mieux de négocier pour qu ils soient mieux payer. Quand on sait que dans ce pays il y a des gens qui ont des millions chaque mois et que les autres croupissent dans l extrême pauvreté. Vous êtes d une cruauté…

    • Nkembo dit :

      Depuis la déclaration de Florence Ndong, je suis pour la mise sous bon de caisse des enseignants puis la radiation.

      • LeGambanais dit :

        Mise sous bon de caisse puis radiation. C’est bien comme mesure mais après?

        Déjà en sous effectif depuis des lustres, comment va-t-on trouver des enseignants aussi rapidement? Donc la solution serait de déclarer des années blanches, le temps de procéder au recrutement de tous les enseignants radiés, de les former puis de les mettre en classe pour distiller le savoir à nos enfants.

        C’est ca la solution? Je ne crois pas.

        Trouver le bon équilibre avec les revendications qui sont sur la table mais sur tout, respecter les engagements pris.

        Au fait! Les enfants des grands la, ils sont aussi dans nos écoles primaires moutouqui, ou plutôt hors du pays?

    • Nkembo dit :

      Simon.ndong Medzo a quelle dignité? n’importe quoi.

      • Ridge MEZUY dit :

        Toi même qui parle,tu vaux quoi,tu es quoi,Ndong Édzo c’est un monsieur,il ne se cache pas derrière les noms d’emprunts et les avatars comme toi.

        • Nkembo dit :

          Simon Ndong Edzo a enseigné au lycée technique je souhaiterais que tu ailles te renseigner sur son passage là-bas .

          • Shaka Loubedi dit :

            toi tu as enseigne ou ???egogol !!!
            On vous dit d’ arranger au lieu de brandir la chicotte.Nous sommes tous gabonnais et responsables.pourquoi certains veulent s’ eriger en pere fouetard .
            Les enseignants demandent la construction des ecoles, l achat des table banc et les primes de vacations dues…tout ceci est connu de tout le monde et les faits sont reels..
            depuis quand on va se retrouver avec 200/250 eleves dans une classe ?pour quell resultat?
            vous preferez organiser les Can’s..des courses cyclistes et des carnavals..sans oublier des mariages a la pointe Denis et inviter les stars americaines a Nkok ….mdr…………

      • caprice dit :

        c’est vraiment dommage que certains gabonais réfléchissent encore comme toi! si on cherche bien c’est toi le vaut rien!je ne connais pas les faveurs que vous chercher à attirer de la juntes des gauchés mais vous êtes à côté!!!

  2. Rhody Junior dit :

    PDG appele au « patriotisme », dont jamais il n’a fait preuve depuis sa naissance… Aucune crédibilité à toujours couvrir l’incompétence et la mauvaise volonté de vos chefs gouvernementaux.

    Quand l’honnêteté et la honte n’habitent plus le coeur, on devient auteur de ce type de déclaration.

  3. PMM dit :

    Les problèmes qui minent le secteur éducatif ne datent pas d’aujourd’hui, disons les choses avec courage et en toute responsabilité.
    Aucune volonté de sauver l’école gabonaise, sinon comment comprendre que durant ces sept dernières années, aucune école n’a été construite, pourtant le pays a des moyens colossaux ?
    Les enseignants qui sont aussi parents d’élèves, comme tout humain, aspirent aussi au bien-être. On ne peut quand-même pas le leur reprocher.
    Les conditions de travail de ces derniers, sont encore pires qu’il y’a dix , quinze ans..
    Certains collaborateurs du chef de l’état l’ont complètement fait échouer, à lui d’en assumer.
    Les enseignants ont fait beaucoup de concessions durant toutes ces années, pour quel résultat.
    Le patriotisme c’est aussi de rendre à ces pères et mères de familles, qui éduquent nos enfants, ce qu’ils méritent au lieu de les violenter.

  4. paysane dit :

    L’«intransigeancee voire (la) radicalisation » affichée par les enseignants grévistes ces derniers jours « ne sert pas la cause de la jeunesse ni celle des parents qui sont dans le désarroi»; et l’intransigeance du gouvernement, tu n’en parles pas bizarrement ? Encore une fois, c’est de la faute des autres et jamais la nôtre. Vous êtes un gouvernement solidaire la preuve viens d’être faites là. Alors dialogue permettra d’aboutir à des solutions pérennes ? Sujet de rédaction HS encore une fois pour ce gouvernement qui est champion toutes catégories confondues en matière de bévues.

  5. AGORA dit :

    Attendez..!Ainsi, pour recevoir ce qui me revient de droit depuis des années, je dois aussi « dialoguer pour cela?

  6. liberty dit :

    « Le temps perdu ne se rattrape jamais » ! Pauvre jeunesse sacrifiée depuis l’indépendance du pays, autant par les uns que par les autres… Pourquoi ?J’ai évidemment des réponses puisque je suis venue « travailler » ce sujet en 2014.

  7. ma terre ma patrie ma vie le Gabon dit :

    La démagogie, le nombrilisme se transmettent dès la naissance dans ce parti de sorciers. voilà des jeunes sorciers qui sont formés à prendre la relève de leur pitoyables ainés. un sorcier engendre un petit sorcier, un serpent engendre des serpents…honte à vous!!!

  8. la patriote dit :

    les problèmes qui minent l’école gabonaise n’ont pas commencé en 2009.Le scénario a toujours été le même depuis plus de 20ans. Rappelons nous des combat menés par Christiane Bitouga et le reste. Il n’y a jamais eu de solutions définitive. je crois que les tors sont partagés entre enseignants et gouvernement.
    Il faut non seulement améliorer les conditions de vie des enseignants mais aussi faire un toilettage des enseignants. En effet,certains d’entre eux oublient le rôle qui est le leur et passe leur temps à détourner les élèves en ayants des relations sexuelles avec leurs élèves d’autres encore brillent par leur absence dans les salles de classes mais perçoivent leur salaire à la fin du mois.

    • Mboung dit :

      Voilà 1 vraie dénonciation si vous l’aviez faite depuis (20ans rien que ça !) 1 certain J Boniface (il parait Tonton pr les intimes au très très propre comme au figuré sic) n’aurait pas 1 établissement si prospère (avec subventions étatiques à l’appui svp) ou règne (hommage sic au seigneur des lieux qui ne ménage pas ses efforts perso pour pr ca ) tt ce que Vs feignez dénoncer ( surement aussi pour rire)…

  9. Jean . jacques dit :

    Le gouvernement doit traiter les criminels comme ce sinon ndong avec la toute larigueur,des sanctions dure.couper les salaires et radier tous les grevistes de la fonction publique. Dependant le dialogue national mettre fin au droit de grêve,syndicat,mettre fin ã la candidature independante pour toute election au Gabon.limiter l’âge de faire la politique 65ans pas plus.

  10. Jean . jacques dit :

    Patriote votre cmtaire relate les faits exactes.il faut faire tomber toutes les têtes des enseignants voyous,criminels.il faut radier tous les leaders de la fonction publique.

  11. Patrick_km dit :

    il faut trouver le point d’équilibre. Le Gouvernement comme les enseignements, chaque partie a sa part de responsabilité dans la situation de notre système.

    les grèves existent depuis toujours!!! mais notre école a quand meme toujours su former, la preuve c’est que ceux qui sont allés à l’étranger s’en sont pour la plupart bien sortis. nos enseignants sont compétents!!!

    Mais, comme dans tout secteur d’activité, il y a des manquements de la part de l’état! mais le pays essaie de faire comme il peut.

    le soucis c’est que depuis quelques années, les meneurs de syndicats de l’éducation sont devenus des leaders politiques! ils choisissent systématiquement la défiance, l’épreuve de force à l’extrême! sans tenir compte des dommages sur les enfants. ils s’en foutent!!!

    donc je soutiens totalement la nouvelle posture gouvernementale. tu désertes le poste de travail sans justification, et bien on te coupe le salaire!!! le contribuable a assez payé pour des gens qui restent assis à la maison…

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