Sans compassion pour les victimes de la répression des marches d’élèves à travers le pays, le 20 février dernier, le ministre de l’Education nationale a simplement condamné ces manifestations. Mieux, sans évoquer les raisons à l’origine de ces marches, Florentin Moussavou a plutôt a annoncé des sanctions contre certains enseignants.

Florentin Moussavou, ministre de l’Education nationale. © upload.wikimedia.org

 

24 heures après la violente répression des marches d’élèves de lycées et collèges à Port-Gentil, Lambaréné, Libreville et Owendo, le ministre de l’Education a réagi, ce 21 février, à ces «manifestations aux effets divers».

«Répondant, en effet, à des appels diffusés abondamment dans la rue et les réseaux sociaux, relayés par des officines syndicales et partisanes, ces jeunes compatriotes prétendaient vouloir défendre leur droit à l’école et, conséquemment, les intérêts de leurs enseignants», a déclaré Florentin Moussavou.

Pour le membre du gouvernement, il ne fait aucun doute que ces manifestations avaient un caractère illégal, d’autant plus qu’il est notoirement établi que les enseignants dont l’identité est connue, ont méthodiquement vidé les salles de classes, en envoyant les élèves dans la rue.

«Le gouvernement prend dès à présent toutes ses responsabilités pour assurer la sécurité des établissements, des élèves et des enseignants désireux d’assurer leur métier d’éducateurs», a annoncé le ministre de l’Education nationale, sans donner aucune précision et autres détails sur lesdites mesures. Est-ce les mêmes éléments des forces de l’ordre, ayant violemment réprimé les manifestations des élèves, qui assureront la sécurité de ces derniers ? La question reste posée…

Par ailleurs, Florentin Moussavou a également menacé les enseignants soupçonnés d’avoir poussé les élèves dans la rue. Ce dernier a notamment brandi «l’exécution des mesures de suspension de solde par mesure conservatoire dès le 25 février 2017». Et, plus spécifiquement, les mesures relatives «au retrait du poste budgétaire et donc à la radiation à l’encontre de tous ceux des agents qui sont en situation d’abandon de poste depuis au moins trois mois».

Qu’à cela ne tienne, le ministre de l’Education nationale a tenu à saluer «le professionnalisme de nos forces de sécurité qui, grâce à la retenue dont ils ont fait montre, ont permis d’éviter la survenue d’incidents majeurs». Enfin Florentin Moussavou a appelé les parents d’élèves, les élèves eux-mêmes, les enseignants et chefs d’établissement à prendre, chacun à son niveau, «la pleine mesure de sa situation, afin d’obtenir que l’école gabonaise reprenne son statut d’espace de rencontre et de construction de la Nation gabonaise».

«J’appelle tous les acteurs du système éducatif gabonais à ne pas se laisser instrumentaliser en vue de garantir un retour au calme dans les écoles, les collèges et les lycées de la République», a conclu Florentin Moussavou.

Une sortie qui s’imposait certes, mais qui pour beaucoup, n’a visiblement pas atteint les objectifs escomptés. Comme un déni de réalité, Florentin Moussavou n’a nullement évoqué les motifs à l’origine de ces manifestations : le paiement des bourses et le retour des enseignants dans les salles de classes. En somme, la sortie du ministre de l’Education nationale n’aura fait que raviver la flamme de la révolte chez les élèves, les enseignants et parents d’élèves.

 
GR
 

14 Commentaires

  1. AGORA dit :

    Toi tu ne pers rien pour attendre!comme pour toi nos revendications sont instrumentalisée. …notre bourse que vous bouffez,le manque d’école et de place assises…Nos profs qui ne sont pas payés ! !

  2. Emeno dit :

    C’est vraiment triste pour le Gabon.Vivement que ces gens dégagent.

  3. Tonton Boussamba dit :

    Ah ça il est bête ! Ou c’est à dessein ? Abrutir les gabonais et les distraire par des spectacles ?

  4. paysane dit :

    Voici un ministre de l’enseignement qui visiblement ne connaît rien dans l’art de la négociation !Je trouve que c’est le ministre le plus nul que le pays ai connu. Il n’a visiblement aucun plan de sortie de crise qui prévaut dans l’éducation. Mais bon, c’est le Gabon pays ou tout est normal ou malgré les bévues du gouvernement, personne n’est vraiment choqué.

  5. larepublique dit :

    1 bombe qui va s’exploser d’ici peux,continué a jouer a qui père gagne

  6. Fabien Engouang Ovono dit :

    Pour un ministre soit dit de la République, c’est malheureux.

  7. NFEYA dit :

    QUELLE DIFFERENCE AVEC LA COREE DU NORD?

    Suspendre le salaire des fonctionnaires qui revendiquent de meilleurs conditions de travail depuis des decénnies dans un pays où les élèves vont dans la rue pour réclamer des enseignants; la médiocrité de ce gouvernement a dépassé toutes les limites. Les policiers ont une fois de plus blessé des élèves manifestants, aucune manifestation libre n’est plus autorisée au Gabon hormis celle organisé par les partisans du PDG. Il semble que votre président a eu son doctorat en Corée du nord.

  8. MWANE NYAMBI dit :

    Répondant, en effet, à des appels diffusés abondamment dans la rue et les réseaux sociaux, relayés par des officines syndicales et partisanes, ces jeunes compatriotes prétendaient vouloir défendre leur droit à l’école et, conséquemment, les intérêts de leurs enseignants

  9. jean Félix Mbonberet dit :

    C’est ça un ministre de l’éducation nationale ? C’est plutôt un un cheveu dans la soupe. Il n’a pas la maîtrise de la situation. Autrement dit, il doit démissionner. Il y a trop de légèreté dans ses propos. C’est ce qu’on appelle INCOMPÉTENCE.

  10. tchenko dit :

    Allez Valentin……bon boulot!!!!!

  11. Bois bandé dit :

    Le ministre mettra SGS et consort la protection de nos enfants

  12. lelion dit :

    il y a rien à dire, il suit la logique de son maître.lui au moins il est à la bonne école comme bilié bi nze. des médailles d’encouragement sont suspendues au bureau du chef.Attention, il pourra oublier de vous les accrocher s’il venait que………

  13. HODONOU Laurent dit :

    Que Dieu aide le Gabon…

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