Pour sortir de la crise qui secoue actuellement le secteur de l’Education, une réunion interministérielle s’est tenue, mercredi 15 mars à Libreville. Celle-ci montre que les autorités n’ont pas réellement pris la mesure de la situation.

Des participants de la réunion du comité interministériel du 15 mars 2017. © Primature-Gabon

 

Si les revendications des enseignants n’ont pas trouvé de réponses satisfaisantes au 20 mars prochain, les syndicats du secteur de l’Education considèreront l’année scolaire 2016-2017 comme une «année blanche». Face à cette menace, le comité interministériel s’est réuni, mercredi 15 mars, à la Primature. L’objectif de cette énième réunion : trouver des solutions devant permettre de sortir de la crise. Pourtant, des doutes quant à l’intérêt réel de cette séance de travail subsistent.

Jusqu’à l’ouverture des travaux du comité, le gouvernement n’était pas informé des différentes revendications des enseignants et des élèves. Avant l’ultimatum lancé par les syndicats du secteur, les autorités gabonaises n’avaient d’ailleurs pas pris toute la mesure de la situation et du danger encouru par les élèves, privés de cours depuis plus de trois mois. C’est en tout cas ce que laisse penser l’initiative du Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet qui, dit-on, a lui-même reçu les «très hautes instructions du président de la République», qui l’aurait instruit de «tout mettre en œuvre pour éviter le spectre d’une année blanche».

Les ministres Florentin Moussavou et Lucie Akalane (Education) bénéficient désormais de l’appui de leurs collègues pour sortir de la crise. © Primature-Gabon

Plusieurs mois après le début d’une grève qui paralyse presqu’entièrement le secteur, comment comprendre que le gouvernement en soit encore à «réfléchir» sur les moyens de sortir de la crise ? D’autant que chaque ministre concerné par la question est en possession du cahier des revendications des syndicats. Parmi les sujets abordés au cours de la séance de travail, chacun des membres du gouvernement interpelé a pourtant fait le point sur la situation en rapport avec son domaine d’intervention. «Plusieurs heures durant», revendique la Primature, les participants ont évoqués les questions liées au «paiement des arriérés de la PIP, paiement des vacations, régularisation des situations administratives, paiement des bourses scolaires, construction et équipement des salles de classes, etc.».

Qu’est-ce qui coince ? Plutôt que de «réfléchir», sachant les raisons de la crise, le gouvernement ne devrait-il pas simplement répondre aux revendications des enseignants, en payant les vacations et les arriérés de la PIP dus aux enseignants, en régularisant la situation administrative de certains d’entre eux, et en finançant la construction de nouveaux établissements pour mettre fin aux effectifs pléthoriques dans les salles de classe ? En tout cas, l’organisation de la réunion du comité interministériel chargé de trouver des solutions de sortie de crise montre que le gouvernement reconnaît s’être fourvoyé dans sa tentative de gérer cette crise. Surtout, cette envie pressante de reprendre la main prouve que les menaces, les intimidations et la suspension de salaires de plusieurs centaines d’enseignants grévistes n’ont pas fonctionné. Une erreur de plus à mettre sur le compte d’un gouvernement qui annonce vouloir désormais opter pour «le dialogue» avec les partenaires sociaux.

 
GR
 

14 Commentaires

  1. Fabien Engouang Ovono dit :

    Le Gouvernement gagnerait à faire profil bas. Le pouvoir est au peuple. Sans son aval, il ne peut rien.il n’y a aucune honte à négocier.

  2. LeGambanais dit :

    L’amateurisme traine toujours vers ce genre de dérive.

  3. Samuel dit :

    Ce gouvernement commence à réfléchir plus de 4 mois après le début de la crise. Et qu à fait le Ministre concerné depuis lors? Est ce à dire que BOA et son PM ne sont pas informés par leur Ministre? L’heure est aux solutions pragmatiques et non plus aux réflexions stériles. Pendant ce temps le dialogue national dispose de son budget.Qui à dit que l’école gabonaise comptait parmi les priorités de BOA ? PATHÉTIQUE

  4. tchenko dit :

    Comment comprendre que autant d illuminés au gouvernement avec tous les technocrates qui absorbent nos impôts pour vivre comme des princes, ne parviennent à résoudre cette équation?

  5. Félix Ayenet dit :

    Le PM et son « comité inter quoi » se réveillent trop en retard. Ne dit on pas que gouverner c’est prévoir ?

  6. Félix Ayenet dit :

    Le P.M et son « comité inter quoi » se réveillent très en retard. Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ?

  7. OSSÖNE MEKANE dit :

    Le mal de l’Afrique c’est les criquets et les intellectuels.Même si les enseignants repartent en classe, vous pensez que 4 mois de cours c’est sérieux. Quelle valeur auront le BEPC et le BAC.Lorsqu’on a une bande de malfrats au pouvoir, c’est ça le résultat.

  8. Au vu de la composition de ce gouvernement, il y’aura année blanche. Ce sont tous, des incapables qui n’excellent que dans le détournement de fonds publics ! Les élèves et leurs parents doivent prendre leurs responsabilités

  9. AGORA dit :

    Une Année blanche que le Gabon pouvait bien éviter avant la Can….tous ce fric balancé aux divertissements. …pitié

  10. ma terre ma patrie ma vie le Gabon dit :

    Et comme toujours depuis 2009, on rafistole, on bricole et on fait semblant pour valider l’année…depuis 2009 nos enfants n’apprennent plus et comme le Gouvernement est composé d’irresponsables on bricole on rafistole et on valide!!!

  11. MONSIEUR A dit :

    Aucun Ministre de l’Education Nationale ne peut gagner au bras de fer contre les Syndicats de son département au GABON. Le Gouvernement actuel est bien au fait de cette situation car ce ministère est très politisé depuis les années 90, au même titre que le misitère de la communication.

    La majorité des enseignants, vu leurs conditions de travail lamentables (logements, lieux de travail, transport, etc…) milite dans les partis d’opposition (au système PDG). Leurs portes voix ne peuvent être que les Syndicats vu que leurs hiérarchies (les proviseurs et directeurs d’écoles) sont nommés par copinage par le système PDG.

    L’opposition et le système PDG se retrouvent donc en lutte au sein du Ministère de l’éducation nationale depuis la conférence nationale, d’où les spectres d’années blanches enregistrés depuis lors. La rentrée scolaire 2016-2017 ne peut pas échapper à cette logique.

    Seul un changement de système de gouvernance au sommet de l’Etat peut permettre à l’Ecole Gabonaise de retrouver son niveau « intellectuel » des années 80.

  12. jean -jacques dit :

    Année blanche pour nos enfants, tandisque que les nieces, neveux de ce vieillar ping qui finance les greves ils sont en France en cote d’ivoire. Sachez bien chers voyous enseignants qui pensent qu’ils seront tous nommé les ministres comme bitouga, année blanche tous les enseignants grevistes votre RADIATION TOTALE DE LA FONCTION PUBLIQUE sera immediate.

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