Selon le blog gabonenervant, qui s’appuie sur les chiffres de l’Union européen et de la Banque mondiale, le coût du kilomètre de route dans notre pays est 17 fois plus élevé qu’au Cameroun.

Travaux d’aménagement des voiries à Libreville. © Facebook/AliBongo

 

Le coût du kilomètre de route atteint des records au Gabon. Un montant de 75,6 milliards de francs a été affecté à l’élargissement d’une partie de la Nationale 1 en un tracé de deux fois deux voies entre le PK5 et le PK12, soit sept kilomètres. Ce qui revient à 10,8 milliards de francs le kilomètre. Cet argent sera prélevé de la dette de 127,2 milliards de francs, contractée auprès de la Banque de développement des États d’Afrique centrale (BDEAC), le 8 janvier dernier.

Si l’annonce des services de la présidence de la République est presque passée inaperçue, il reste que le coût de l’agrandissement de la voie PK5/PK12 semble exorbitant. Selon un rapport de la Banque mondiale, le kilomètre d’une route de 2×2 voies coûte en moyenne 371 millions de francs dans des pays tels que l’Angola, le Burkina Faso, le Mozambique ou l’Ouganda. Et pourtant, le Gabon dispose de matériaux pour la réalisation des routes, notamment le bitume, un résidu du pétrole, le gravier et le sable. Au Sénégal, l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio 2×3 voies a été facturée à 7,2 milliards de francs le kilomètre. «Si on fait une conversion de 2×3 à 2×2, il revient que le prix du kilomètre au Sénégal serait de 4,8 milliards de francs», déduit le blog gabonenervant.

Au Cameroun, la route Ebolowa-Kribi, longue de 179 kilomètres, a été financée à hauteur de 124 milliards de francs, selon le ministère camerounais des Travaux publics. Ce qui revient à 693 millions de francs le kilomètre. Du côté du Kenya, le kilomètre du même type de route coûte 491 millions de francs.

Les savants gabonais évoqueront toujours le coût élevé des facteurs de production dans le pays, le relief (particulier ?) du pays et sa forte hydrographie justifiant de nombreux ouvrages d’art sur le tracé des routes… Mais tout de même, les rétrocommissions et autres pratiques financières interlopes ne sont-elles pas les déterminants essentiels de la phénoménale structure du prix du kilomètre de route au Gabon ?

 
GR
 

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