L’émission «Appel sur l’actualité» animée par Juan Gomez sur Radio France internationale était axée le 9 décembre sur le coup d’Etat manqué du 7 décembre au Gabon. Si certains l’ont assimilé à une plaisanterie, d’autres ont loué la bravoure du lieutenant Kelly Ondo Obiang et sa bande pour cette action. Car elle révèle, selon eux, le mal qui gangrène le Gabon depuis la maladie d’Ali Bongo le 24 octobre à Ryad. Ci-dessous, les interventions de quelques auditeurs.

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Joseph Aimé, Libreville

«Pour moi, ce n’est pas de la plaisanterie (…) Kelly a simplement été excédé de voir ce qu’il se passe. Parce qu’il se pourrait que dans l’entourage d’Ali Bongo, il y ait des guerres intestines qui ont fortement excédé le lieutenant de voir son chef être manipulé, infantilisé et passé à télévision avec un discours de deux minutes(…). Il ne pouvait supporter ça. Surtout s’il est dans les secrets, il a anticipé sur quelque chose qui allait peut-être se passer. Donc ce ne sont pas des plaisantins. Il se pourrait qu’il y ait quelque chose de plus grave qui se prépare (…)».

Alain, Libreville

«Le lundi était une matinée maussade (…) Je n’ai jamais eu peur, je n’ai pas cru à ce coup d’Etat. Parce qu’on on a eu de bombardements dans les QG, on n’a jamais vu l’armée se lever ? Mais je me suis dit qu’enfin la grande muette se fait entendre. Je crois que dans l’armée, il n’y a pas que des bénis oui-oui, il y en a qui peuvent avoir la tête sur les épaules et relever la nation qui est depuis 50 ans dans une dictature qui ne dit pas son nom (…). C’est un sursaut d’orgueil national de cette poignée des militaires (…). Ils ont relayé le cri de tous les Gabonais actuellement parce que la frustration est profonde (…). Et aujourd’hui tout Gabonais peut se lever et commencer à poser des actes répréhensibles parce qu’au Gabon on ne sait plus où on va actuellement (…)».

Judicaël, Libreville

«Ce qu’il s’est passé au Gabon le 7 janvier est un scandale et cela ne devrait plus se produire dans un pays d’un peu plus d’un million d’habitants. Le Gabon a une légendaire paix reconnue par toutes les nations africaines (…). Alors quel que soit ce qu’on revendique, nous ne pouvons pas penser que c’est par la voie d’un putsch que nous allons régler les problèmes du Gabon (…)».

Aurélien, Libreville

«Les revendications portées par ces militaires étaient celles du peuple gabonais. Bien que je condamne cette tentative de coup d’Etat dont notre Gabon n’a pas besoin. Cependant, nous devons nous appesantir sur le fond du problème. Ce qui est arrivé il y a deux jours n’est que la forme. Son fond réside sur l’Etat de santé du président de la République. Est-il encore le chef suprême des armées ? Est-il encore capable de diriger le Gabon ? C’est l’essentiel du discours de Kelly Ondo Obiang. Je n’ai jamais vu un chef d’Etat se trouvant à l’étranger pour quelque raison que ce et qui ne soit pas immédiatement rentré dans son pays après une tentative de coup d’Etat, et surtout que cette tentative est liées à son l’absence. Je ne comprends pas».

Gabrielle, Libreville

«Cette tentative de putsch est une très mauvaise publicité pour le Gabon. Parce que les hommes politiques se disputent sur des problèmes constitutionnels (…). Ce que je déplore, c’est le fait qu’aucun homme de l’opposition n’ait pas condamné clairement cette tentative de putsch, même si tout le monde oublie qu’il y a un mois, Jean Ping disait à ses partisans que je ne vous retiens plus. Il relaie le message de certains hommes politiques (…)».

Propos retranscris par Jean-Thimothé Kanganga

 
GR
 

2 Commentaires

  1. sergio dit :

    pourquoi voulez-vous que les opposants condamnent ce coup d’état manqué? Si ali bongo lui-meme dont le pouvoir a été directement menacé ne le condamne pas.

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