Présent à Libreville dans le cadre d’une mission de prospection tunisienne au Gabon du 4 au 10 décembre 2016, Férid Tounsi, président-directeur général de Tunisie Afrique export, chef de la délégation tunisienne s’est entretenu avec Gabonreview. Il présente les contours de cette mission ainsi que les attentes qu’ils nourrissent.

Ferid Tounsi et son collaborateur en plein échange lors de la mission de prospection tunisienne à Libreville, le 7 décembre 2016. © Gabonreview

 

Gabonreview : Quels sont les objectifs de cette mission de prospection des opérateurs économiques tunisiens au Gabon.

Férid Tounsi : Le but de cette mission est de permettre un rapprochement entre les entreprises tunisiennes et gabonaises afin qu’elles puissent travailler ensemble pour créer et investir dans des projets de partenariats gagnant- gagnant. Cette mission a surtout mis l’accent sur les technologies de l’information. Comme vous le savez, les technologies de l’information sont le secteur par excellence de l’amélioration de la compétitivité des entreprises. C’est le secteur qui véhicule l’innovation. Il est très important aujourd’hui pour tous les pays du monde puisque c’est le moteur des économies.

Qui participe à cette mission de prospection ? Quelles sont les entreprises présentes ?

Dans cette délégation, nous avons huit entreprises de technologies de l’information dans différentes branches : il y a les systèmes d’informations, les créations sites web, le développement informatique, les intégrateurs, le digital marketing très en vue aujourd’hui et qui devient quelque chose d’incontournable. Il y a même des sociétés exerçant dans l’archivage électronique. Vous savez, beaucoup de pays vont vers le zéro papier au niveau de l’administration. Je crois que ces sociétés-là sont des sociétés qui développent des technologies et essaient de voir comment ils peuvent travailler en coopération avec le Gabon pour développer aussi bien les affaires en Tunisie qu’au Gabon. L’état d’esprit avec lequel on est parti de Tunis est de venir dans un pays frère, dans un pays qui, comme le nôtre, est très concerné par les technologies de l’information. Notre voyage nous donne l’opportunité de voir avec nos amis du Gabon comment développer la Tunisie et le Gabon par nous-mêmes et d’essayer de développer nos compétences, d’investir ensemble et de créer des richesses, des emplois aussi bien en Tunisie qu’au Gabon.

Pourquoi avoir choisir le Gabon qu’un autre pays ?

Le choix du Gabon a été motivé par trois raisons principales. La première est qu’il s’agit d’un des pays d’Afrique avec lequel nous avons une amitié traditionnelle. Nos relations diplomatiques datent de 1960 et nous avons toujours entretenu des relations extrêmement amicales de coopération à telle enseigne que récemment nous avons supprimé le visa de part et d’autre. Deuxièmement, le Gabon est l’un des pays d’Afrique qui est le plus développé en matière de technologie de l’information et qui est en train d’essayer de se tailler une place en Afrique centrale. Cette raison nous a beaucoup attiré. La troisième raison enfin est que nous pensons que le niveau des relations amicales et traditionnelles ne se reflète pas dans les échanges commerciaux, dans les échanges de services. Cette action pourrait modestement contribuer à rehausser ces relations.

Au bout de ces trois journées de travaux, de «B to B», quel bilan peut ont déjà faire?

Les instantanées des B to B de la mission de prospection tunisienne à Libreville, le 7 décembre 2016. © Gabonreview

Nous sommes-là pour toute la semaine et on est à notre troisième journée.  On a bien été accueilli au Gabon. Nous avons pu, dès le premier jour organiser un panel tuniso-gabonais présidé par le ministre de la Petite et Moyenne entreprise. Il s’est montré très chaleureux, très ouvert et très constructif à telle enseigne que nous avons même déjà dessiné la possibilité d’avoir un voyage retour en Tunisie en avril 2017, à l’occasion de notre Salon international technologie de l’information (Sitic Africa 2017). C’est déjà les prémisses de départ de cette recevabilité de la main tendue des Tunisiens.

Sur le plan des contacts, je dois avouer que les contacts sont au départ très timides. Ils sont en train de se développer, de s’amplifier, mais là évidemment, nous nous heurtons aussi bien en Tunisie qu’au Gabon à une mentalité du sud, relativement lente, et qu’il faut combattre. Si nous voulons gagner le pari de développement, de la croissance, il faudrait que de part et d’autre, on fasse plus d’efforts. Cet exercice vient à point nommé parce que nous voyons que nous avons beaucoup de jeunes du côté tunisien et gabonais qui ont du dynamisme, la volonté d’aller de l’avant. On a des Gabonais qui avaient vécu en Tunisie qui sont des ambassadeurs du Gabon à Tunis et réciproquement. Ils sont venus volontairement aider à favoriser ces rencontres d’affaires. Nous avons une communauté tunisienne qualitativement importante au Gabon qui a aussi contribué à ce resserrement de liens. Nous gardons un grand espoir dans cette logique où des perspectives réelles et prometteuses se dessinent de part et d’autre. Cela nous permettra de développer aussi bien la Tunisie que le Gabon et de contribuer au développement de notre continent, l’Afrique.

Comment les contrats vont-ils se matérialiser des deux côtés ? Comment cela va-t-il être suivi ?

Honnêtement, nous ne sommes pas partis avec des contrats. Nous sommes partis avec notre appréciation et avec une évaluation qu’il y a un potentiel entre nos deux pays. Ce potentiel, pour le concrétiser doit passer par le rapprochement d’entreprises. Nous espérons que cet exercice de rapprochement entre petites et moyennes entreprises tunisiennes et gabonaises aboutisse à de vrais projets de partenariat, à de vrais projets qui nous permettent de créer la richesse, de l’emploi aussi bien en Tunisie qu’au Gabon.

Vous avez parlé du Sitic Africa. L’une de vos missions est de faire la promotion de ce salon. De quoi s’agit ?

Le Sitic Africa est un Salon international des technologies de l’information et de la communication. Nous l’avons dédié à l’Afrique pour une raison tout à fait objective. Aujourd’hui dans le monde, le continent africain représente le deuxième foyer de croissance après l’Asie. Ce foyer de croissance intéresse tous les pays du monde. Personnellement, je pense que les Africains doivent commencer par compter sur eux-mêmes. Ils doivent joindre leurs efforts, les mettre ensemble. C’est pour cela que nous avons dédié ce salon à l’Afrique et nous sommes à notre deuxième édition. A la première édition, nous avons reçu plus de cent cinquante décideurs publics et privés africains. Cela avait abouti à un rapprochement extrêmement fructueux pour la Tunisie et les pays africains. Cette deuxième édition, nous voulons non seulement continuer ce mouvement qui est très important, salutaire pour nos pays, mais nous allons aussi voir ce que peuvent nous offrir les pays occidentaux dans le cadre de notre coopération.

Quel est votre souhait ?

Ce que nous faisons aujourd’hui du côté tunisien est une initiative totalement privée soutenue par l’Etat Tunisien. Dans l’organisation de notre voyage nous avons aussi bien le patronat tunisien que le centre de promotion des exportations qui est une instance publique. Elle fait la promotion des exportations tunisiennes et du partenariat Tuniso-Africain. Cette action volontaire, nous voulons qu’elle trouve du côté gabonais la même volonté : celle de travailler ensemble. Car, ensemble, nous pouvons faire des miracles.

 
GR
 

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