Renvoyé à plusieurs reprises, le procès tant attendu a finalement eu lieu le 24 juin 2015. La salle d’audience comme il fallait s’y attendre a été prise d’assaut par les Port-Gentillais, bien curieux de connaître l’épilogue de cette affaire qui depuis plusieurs mois suscite moult commentaires.

Féfé Onanga a été condamné pour avoir osé affirmer, lors d'une causerie politique, qu'«entre Ping et Ndaot c'est le jour et la nuit». © Gabonreview/Louis Mbourou

Féfé Onanga a été condamné pour avoir osé affirmer, lors d’une causerie politique, qu’«entre Ping et Ndaot c’est le jour et la nuit». © Gabonreview/Louis Mbourou


 
C’est Séraphin Ndaot qui, ayant la parole en premier est revenu sur les éléments qui l’ont conduit à traîner son ancien allié au sein du Parti pour le développement et la solidarité sociale (PDS) devant le tribunal correctionnel, pour injures publiques et menaces de mort. Si Ndaot, lui, a égrené divers propos de Féfé Onanga, rapportés par les journaux et tenus lors de causeries politiques, pour illustrer les injures publiques, son conseil Me Chansel Guissiga n’en a retenu qu’un seul. Et concernant cette infraction, tout s’est joué sur une comparaison faite par le prévenu entre Jean Ping et Séraphin Ndaot. «Entre Ping et Ndaot c’est le jour et la nuit», aurait-il avancé lors d’une causerie politique ; des propos rapportés par un hebdomadaire national.
Le Président du PDS a fini par avoir la peau de son ancien poulain. Ici à l'époque où tout allait pour le mieux entre les deux hommes. © Gabonreview/Louis Mbourou

Le Président du PDS a fini par avoir la peau de son ancien poulain. Ici à l’époque où tout allait pour le mieux entre les deux hommes. © Gabonreview/Louis Mbourou


«Je faisais allusion à l’expérience politique», a répondu Féfé Onanga à l’avocat de la partie civile qui voulait savoir ce qu’il entendait par là. «Faire une comparaison entre deux hommes en assimilant l’un au jour et l’autre à la nuit est un signe de mépris», a rétorqué Me Chansel Guissiga non sans souligner que les propos méprisants étaient considérés comme des injures par la loi.
Concernant les propos «nous allons régler le compte de Ndaot en 2016», considérés par l’intéressé comme des menaces de mort, Féfé Onange a estimé qu’ils avaient été sortis de leur contexte. «Je faisais allusion à la mort politique», a-t-il fait savoir. Le prévenu a d’ailleurs été soutenu par la présidente de la cour qui a rappelé que 2016 renvoie à une échéance électorale importante.
Si l’avocat de Séraphin Ndaot s’est attelé à démontrer le caractère injurieux des propos de Féfé Onanga assimilant Ping au jour et Ndaot à la nuit, puis les menaces de mort lorsque le prévenu déclare en finir avec son client en 2016, le procureur de la République dans son réquisitoire n’y a vu ni injures, ni menaces de mort. Jean Bedel Moussodou Moundounga a donc demandé que le tribunal relaxe purement et simplement Féfé Onanga. Il a, en revanche sollicité une requalification des faits en diffamation et de l’en déclarer coupable avant de requérir un mois de prison avec sursis.
Estimant que cette requalification foulait aux pieds les droits de la défense en ce qu’elle ne s’était pas préparée pour cette nouvelle infraction, les avocats de Féfé Onanga, maîtres Eteno Amorissani et Missou, ont demandé au tribunal de la rejeter. Le reste s’est révélé plutôt facile puisque le procureur de la République qui est le maître des poursuites, venait juste de démontrer que les délits d’injures publiques et de menaces de mort n’étaient point constitués. Les deux ont insisté, comme le procureur avant eux, sur le contexte dans lequel les propos visés ont été tenus. Me Elie Missou en a d’ailleurs profité pour infliger une volée de bois vert à la partie civile. Pour lui, en tant qu’ancien bâtonnier, ancien maire, puissant homme d’affaires et président du conseil national de la démocratie, Ndaot s’est rabaissé en traînant Féfé Onanga devant le tribunal pour «une affaire aussi banale». Un avis que n’a vraisemblablement pas partagé le tribunal qui a pris tout le monde de cours en décidant de rendre le jugement sur le siège.
De retour après une demi-heure de délibération, le tribunal statuant sur la requalification des faits sollicitée par le ministère public, l’a purement et simplement rejetée. Il a également relaxé le prévenu pour ce qui est de l’infraction de menaces de mort. En revanche, le délit d’injures publiques étant à ses yeux constitué, il l’en a déclaré coupable et en répression l’a condamné à 60 jours de prison dont 45 de sursis.
Féfé Onanga qui doit purger quinze jours à la prison du Château devra par ailleurs verser à Séraphin Ndaot un franc symbolique au titre des dommages et intérêts.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. imagine56 dit :

    Je ne m’attendais pas à ce que la justice donne raison à Féfé ONANGA, celle-ci étant aux ordres de qui nous savons.
    J’en profite pour interpeller les africains, les gabonais qui critiquent la CPI , l’accusant d’être impartiale, de ne traquer que des africains, si notre justice s’en tenait au droit, rien qu’au droit, la CPI n’aurait pas sa raison d’être.
    La justice gabonaise acquise à Ali et à ses soutiens, ne se prononcera jamais sur l’acte de naissance querellée, ne permettra jamais à la Haute cour de justice de siéger.
    Les commanditaires de crimes rituels ne seront jamais inquiétés, des Opiangah seront toujours en liberté, les Akassaga continueront à boxer des agents de force de l’ordre sans être inquiétés, Delta Synergie, cette pieuvre mafieuse pourra toujours prospérer
    Ce qu’il y a de positif dans toute cette mascarade de justice , c’est que celle-ci est rendue publiquement, ainsi les uns et les autres peuvent être édifiés de ce qu’est la justice au Gabon.
    Il vous suffit d’appartenir à l’opposition ou d’être soupçonné d’intelligence avec elle pour que l’on rende la justice d’Ali, celle de l’émergence, alors ne nous étonnons pas de ce qui arrive à Féfé.
    Moi, je lui donne raison, dans des causeries politiques, on broie son adversaire, on le met au tapis, donc s’il a pu dire qu’entre Ndaot et Ping, c’est le jour et la nuit, il était dans son rôle, pourquoi devrait-il dire le contraire?
    Elle est belle cette justice émergente, quand Michel ONANGA invite le pouvoir à se débarrasser des fangs, à les tuer et à ne plus leur offrir des emplois, qu’ Assélé se permet du haut de sa bêtise de taxer les fangs de tous les maux, le gouvernement, la justice reste muette, sous d’autres cieux ces ignares auraient fait l’objet de poursuite, mais au Gabon, où la norme est devenue l’anormal, on fait comme si rien de grave n’avait perturber notre vivre ensemble.
    La justice n’a pas été rendue à Féfé, et je lui donne raison quand il dit qu’entre Ping et Ndaot, c’est le jour et la nuit, moi j’ajouterai que Ndaot n’arrive pas à la cheville, pardon à la semelle de Ping,
    Ndaot passe son temps à s’aplatir devant Ali en vue d’obtenir quelques hautes fonctions, Ping ignore impérialement Ali et le défie tous les jours , histoire de lui rappeler qu’il n’est rien à ses yeux sinon un immature qui s’amuse avec la vie des gabonais, donc entre Ping et Ndaot, il n’y a pas match, l’un est un Prince (PING) l’autre un mandjango (Ndaot) portant des costumes haute couture ce qui ne fait pas forcément de lui un MONSIEUR .
    Pour clore mon propos, la justice de POG ne pouvait pas donner tort au Président du CND façon-façon, donc Féfé, considères que tu n’as pas mordu la poussière, tu as battu Ndoat par KO un pont un trait, honte à la justice gabonaise comme toujours.

  2. porgentillais dit :

    Mr NDAOT nous vous attendons sur un autre terrain et non sur des bêtises comme celle là. vous êtes entrain de mourir politiquement alors que vous étiez admiré par le peuple porgentillais vous avez choisi le mauvais camp en vous rapprochant du pouvoir en place.

    • joan Dacosta dit :

      il me semble que vous n’êtes pas bien informer sur cette situation. la politique n’est pas une scène d’injures mais plutôt un débat d’idées constructif. Onanga féfé a porté atteinte en la personne de maitre NDAOT Séraphin et paye pour cela, c’est la justice qui a tranché .

  3. mossodjo dit :

    envoyer un etre humain en prison pour cela en 2015 au gabon. spuvenirs de l epoque coloniale sauf qe la c est entre nous. Honteux.

  4. dibale78 dit :

    Juste stupéfait par ce procès car on condamne quelqu’un sur des propos sorti de leurs contextes, franchement la justice à Port gentil va être submergé car 2016 approche avec un grand V et ce genre de propos qui restent propos politiques seront légions. Honte à M. NDAOT qui au lieu de répondre sur le terrain politique a préférer orienter le débat sur le terrain justice, franchement je trouve ça décevant au 21é siècle

  5. Jeannzela dit :

    Laissons notre justice faire son travail , sans subir les intimidations de quelqu’un

  6. le gabonais d'en bas dit :

    La constitution dit que tous les gabonais sont égaux devant la loi, mais pourquoi une justice à deux vitesses, aux uns on accorde des circonstances atténuantes à d’autres non, mais finalement il y a t il combien des gabonais devant la loi messieurs et mesdames du tribunal?

  7. aramail dit :

    C est une blague et une hérésie !!
    Si on est grand homme politique on ne peut pas perdre son temps pour ce genre de propos voyons. Le défunt disait toujours, « le chien aboie la caravane passe ».Proposer des solutions aux problèmes des gabonais au lieu de nous distraire

  8. TCHIBOUELE dit :

    Maitre NDAOT personnalité autrefois reconnue et admirée de tous, nous montre sa vraie nature, celle que l’État PDG exerce sur le bas peuple.
    Prétendre a des hautes responsabilités recommande de la force et la capacité a subir la contradiction et la critique.
    En 2015, envoyer un ancien copain et un compatriote au niouf pour çà. Franchement, merci d’avoir noirci tout espoir que tu avais d’être président. Tous les gabonais allaient être des délinquants prisonniers.
    Courage FEFE, 15 jours passeront vite.

  9. Miss T dit :

    Ndaot avec cette affaire est mort politiquement. Déjà qu’il ne vaut plus grand’chose. Poids plume. La page est définitivement tournée pour toi à Port Gentil, voire dans tout le Gabon.

  10. l'ombre qui marche dit :

    Oh la la ! La bourde monumentale de ndaot c’en est fini de toi au sens politique cher bâtonnier tu viens de renforcer un peu plus le naufrage titanesque de BOA à port-gentil des martyrs et là la justice s’est loupée encore il vaut mieux laisser ONANGA FEFE dehors sinon il va aller convertir tous les prisonniers en opposants

  11. jean -jacques dit :

    Mais ce FFE pensait que Ping pouvait le sauver, lol. 30 jours de prison dans les moustiques, quand il sortira dela bas, il va changer des discours, il risquera d’aller au PDG.
    Imagine Ndaot ministre de justice , il va te livrer un mandat provincial ou tu ne sortira plus de POG, et s’ajoute à cela l’operation guené.

  12. Le citoyen libre dit :

    Le bon exemple du Président du CND (Conseil National de la Démocratie)cela prouve bien que dans son esprit il n’est pas un démocrate et c’est la chasse aux sorcières c’est tout..
    Je soutient Monsieur Féfé Onanga. 2016 n’est plus loin, NDAOT n’aura plus de chances politiques à Port-Gentil

  13. okassa dit :

    Pathétique entre frères de la même province, pourquoi nos hommes politique de Port-Gentil s’illustre toujours dans la médiocrité.
    NDAO sache que je te combattrais désormais !
    Parole d’un petit Port-Gentillais !!!!
    Courage FEFE la prison n’est pas une fatalité.

  14. Sabrina dit :

    Qu la justice tranche cette affaire

  15. Bouka Rabenkogo dit :

    « Ombalo ». C’est notre oncle, « Tonton Féfé ». Un véritable Ombéqué (peuple autochtone de Mandji: Port-Gentil). Ndao tu fais vraiment honte aux Oroungou. Pour plaire au minable et médiocre Ali Bongo, tu vas jusqu’à faire emprisonner en complicité avec votre justice mafieuse, pour des propos tenus dans contexte politique démocratique et de libre expression! Qu’est ce que tu ne ferais pour devenir vice président d’Ali Bongo? Aniambiè Réra! Pauvre de toi.

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