Coupant court aux diverses interprétations autour du dernier prêt de l’institution de Bretton Woods au Gabon, Mays Mouissi n’y est pas allé par quatre chemins. Pour l’analyste économique, cette aide du Fonds monétaire international (FMI) renvoie clairement à «plan d’ajustement structurel».

Pour l’analyste économique, le dernier prêt du FMI au Gabon est clairement un «plan d’ajustement structurel». © D.R.

 

Signe de confiance pour les uns ou légitimation d’une quelconque autorité politique pour les autres, le récent prêt du Fonds monétaire international (FMI) au Gabon est diversement commenté dans le pays. L’occasion pour l’analyste économique Mays Mouissi de se prononcer sur la question. «On peut toujours ergoter sur la terminologie, mais quand le FMI accompagne un Etat en lui accordant des prêts conditionnés à la mise en œuvre d’importantes réformes structurelles, ce n’est pas autre chose qu’un plan d’ajustement structurel», a-t-il déclaré dans une interview parue dans l’hebdomadaire L’Aube, le 27 juin dernier.

La semaine dernière, en effet, le FMI a consenti un prêt de 642 millions de dollars au Gabon dans le cadre de son Mécanisme élargi de crédit (MEDC). Il s’agit d’un système de prêt conditionné, activé uniquement lorsque l’une et/ou l’autre des conditions suivantes est constatée. Ainsi, le pays qui en bénéficie est aux prises avec de graves déséquilibres de balance des paiements à cause d’obstacles structurels et/ou le pays qui en bénéficie affiche une croissance lente et une position de balance des paiements intrinsèquement fragile.

Et l’analyste économique d’expliquer que l’activation du MEDC marque l’entrée du Gabon dans un plan d’ajustement structurel qui se traduira dans les prochaines semaines par des coupes budgétaires dans certains programmes de l’État. «Il ne s’agit ni d’un signe de confiance ni de la légitimation d’une quelconque autorité politique. C’est juste la conséquence d’une gestion peu rigoureuse des finances publiques par les responsables qui se sont succédé à la tête de l’État gabonais au cours des dernières années», a recadré MaysMouissi.

«En d’autres termes, le FMI a décidé d’intervenir parce qu’il considère que la situation économique du Gabon est extrêmement dégradée. Vous pouvez constater que sur les 642 millions USD que le FMI accepte de prêter au Gabon, seuls 15% sont effectivement mis à la disposition du gouvernement. Avant de décaisser les 85% restants, le FMI veut s’assurer que le gouvernement fasse les réformes structurelles qu’il attend», a-t-il expliqué.

Une issue découlant de la grave crise que traverse le pays. «Déjà affaiblie par la baisse drastique des cours du pétrole à partir du 4e trimestre 2014, la situation économique s’est dégradée plus encore avec la crise politique née de la réélection contestée d’Ali Bongo en août 2016. Sur le plan social, la situation n’est guère plus reluisante», a analysé le bloggeur, confortant ses dires en s’appuyant sur les multiples grèves dans l’administration publique et la situation des régies financières.

Et MaysMouissi de compléter ce tableau sombre en évoquant le secteur privé, «puisque de nombreuses entreprises ont dû massivement licencier quand elles n’ont pas simplement fermé», a-t-il souligné. Une situation précaire ayant donc contraint le chef de l’Etat à accepter un appui du FMI, en échange de la promesse d’engager des réformes structurelles majeures. Voilà qui est dit

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Airborne dit :

    Mays Mouissi pour la clarification de cette emprunt du FMI, j’espere que cet argent va servir selon les instructions du FMI ou bien partir dans les poches de BOA et ses amis, sans oublié les opposants du dialogue qui attendent au porte du palais pour rentrer dans le gouvernement d’ouverture pour la mise en actions des resolutions du dialogue politique d’Angondjé. Imongo a affirmé que la crise est passé tout va bien, ok tant que les fonctionnaires sont payés meme s’il suspendent certains, mais pendant combien de temps encore?

  2. Allo241 dit :

    Dans mes précédents commentaires, j’évoquais la nécessité de mettre ce pays sous tutelle d’un Organisme International avant que les vautours ne s’emparent des miettes qui restent.

  3. MEYE dit :

    Aka ? Pourquoi vous ne comprenez pas ce que dit l’Analyste ? Il dit bien que seul 15% du montant accordé sera versé au Gabon, si le pays fait des réformes structurelles. Le Gabon ne gérera pas un seul copek de cet argent. Le FMI va envoyé ses gens pour venir gérer cet argent. Aka ? Je ne suis que de passage

  4. Pierre Manon Antchouet dit :

    Plan d’ajustement structurel??

    Mays Mouissi… toujours lui avec ces analyses fumeuses. Le FMI accompagne aussi les pays émergents et les pays dits développés.

    Ce que Mays Mouissi ne veut peut être pas dire, c’est que les plans d’ajustements structurels oeuvrent pour la limitation des dépenses de fonctionnement des administrations des pays qui sont concernés par ces plans de « recadrage ».

    Qu’est ce que celà veut il dire? Réponse: Les fonctionnaires gabonais politisés, les syndicats politisés, la société civile politique va finalement se rendre compte que le Président ALI et son administration faisaient tout pour répondre à leurs revendications.

    Le FMI n’est pas pour un accroissement non maîtrisé du nombre de fonctionnaires et de la masse salariale induite par celà.

    En clair, Les fonctionnaires gabonais sont carrément sur payés par rapport à la masse de travail et par rapport aux fonctionnaires des autres pays faisant partie de la même catégorie.

    Monsieur Mouissy le FMI la vocation du FMI ce n’est pas d’intervenir lorsque la situtation dans un pays est dégradée. le FMI n’est pas une CPI économique et n’aura jamais vocation à l’être.

    Pourquoi le FMI accompagnera l’Etat, c’est parce que le Gabon est dans un cycle de grands investissements qui doivent cohabiter avec avec des revendications sociales créent forcément des déséquilibres lorsque l’on sait que la Planète traverse un crise sans précédent, qu’il y’ a une détérioration des termes de l’échange.

    Monsieur Moussi, est le seul économiste africain qui ne voit nuages dans le processus économique de son pays. Pour lui tout est mauvais.

    Si le Gabon est dans une situation désastreuse, que diraient l’Angola, Le igéria, la Guinée Equatoriale, etc…

  5. nga angele dit :

    bonjour grand homme. MERCI BEAUCOUP pour tes analyses cela m’aide pour ma recherche. pourrai je avoir ton analyse sur le diktat du petrole en zone CEMAC et sur l’economie bleue de la dite zone ? j’ai vraiment besoin d’aide pour la redaction de mon memoire qui porte sur  » la promotion de l’economie bleue en mer :une alternative de developpement face au diktat du petrole en ZONE CEMAC.
    NGA ANGELE
    INSTITUT DES RELATIONS INTERNATIONALES DU CAMEROUN

  6. nga angele dit :

    les IFI sOnt des institutions d’ingerence dans nos pays africains et doivent s’assurer de pArt les conditionnalites ques ces pays d’afrique subsahariennes soit toujours à un eternel point de depart et ne decollent jamais. PAS, ppte, gouvernance, privatisation… TOUT CECI , c’est la main main du colon mais qui varie juste d’expression.

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