À quatre mois de la présidentielle, le chef de l’État accepterait-il de se soumettre à un échange radio-télévisé avec des citoyens ?

Ali Bongo, le 4 février 2015 à Libreville. © DCP-Gabon

Ali Bongo, le 4 février 2015 à Libreville. © DCP-Gabon


 
Parvenu quasiment au terme de son mandat, Ali Bongo a logiquement des comptes à rendre. Ayant jusque-là refusé d’accéder aux appels et exhortations divers, le président de la République semble refuser la confrontation de vues. Jusque-là, il a justifié son refus par l’existence du Conseil national de la démocratie (CND), présenté comme le seul cadre approprié pour des échanges. Or, depuis sa réhabilitation, le CND est boudé par la frange la plus représentative de l’opposition qui, dans son appel en faveur d’un «dialogue national inclusif et sans tabou», avait estimé que cette institution «n’est et ne demeure qu’un organe consultatif», qui n’a donc aucun pouvoir de décision.
Si une partie de l’opinion est si fébrile à la seule évocation du CND, c’est parce que, même la promesse d’Ali Bongo d’organiser au plus tôt un dialogue national devant aboutir à «un pacte républicain définissant comment vivre le mieux possible ensemble» ne s’est jamais concrétisée. Pourtant, nul ne nie plus que le climat social et politique est tendu. Le dialogue est donc devenu plus qu’une évidence : une nécessité.
A défaut de convoquer un dialogue national, Ali Bongo ne devrait-il pas songer à organiser un dialogue citoyen sur les chaînes de radio et télévision publiques, comme l’ont récemment fait François Hollande et Roch Marc Kaboré, ses homologues français et burkinabè ? L’exercice, dont le format le plus adapté serait un échange moins édulcoré que d’habitude avec des citoyens issus de différentes classes sociales, de milieux professionnels divers et d’opinions politiques diverses, pourrait permettre de le confronter aux réalités et appréhensions du peuple. L’occasion lui serait notamment donnée de faire le bilan de son mandat, défendre son projet et se départir du modèle habituel des discours pour les moins sentencieux, voire imbuvables.
Ainsi, après leur passage à la matinale de Radio Gabon en octobre et novembre 2015, et la prestation moyennement appréciée des ministres ayant tenté de défendre le bilan du mandat qui s’achève, Ali Bongo pourrait à son tour tenter de sauver les meubles. Pour ce faire, la présidence de la République devrait, elle aussi, se résoudre à faire le jeu des médias ou des organisateurs de cet échange, notamment dans le choix des intervenants, des thèmes à aborder et des questions à poser. Là, sera une réelle volonté d’apaiser le climat social et politique tendu que le président de la République a, lui-même, récemment déploré, accusant au passage les médias de l’entretenir.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Bangando du G1 dit :

    Qui? lui? le peureux en chef, il parle un gros français a la tele au nom des gabonais moyens sans que personne ni meme de journaliste ai pu lui poser de question, un anglais parfait a l étrangers devant les blancs pour se sentir comme eux et décrire son royaume imaginaire. Il n osera jamais affronter les gabonais en direct a la tele. Partons du principe qu il considère qu il n a de compte a personne. S’il le fait il remontera d un point dans le peu d estime que j envisagerai peut être de lui accorde. est ce que tu peux?????

  2. Kem Wr dit :

    Suggestion constructive, mais à mon avis les pouvoirs publics n’ont jamais autant communiqués que sous Ali Bongo Ondimba. Certains on même le sentiment qu’il n’y a que ça. Les médias traditionnels, l’affichage, les réseaux sociaux, internet, l’événementiel, les fora (c’est le pluriel de forum), les conférences de presse, les adresses à la nation, tout y passe ! Ali Bongo a donc bien compris l’importance d’une communication politique moderne, prospective et dynamique avec son peuple. N’en déplaise à ceux qui arguent qu’on rentre à reculons dans le 3ème millénaire ! La fonction de porte-parole de la Présidence de la République n’a jamais été aussi valorisée dans notre pays que sous Ali Bongo. Sans parler de cette volonté de concertation et de recherche du consensus qui s’exprime par la consultation constante de la classe politique gabonaise au sujet des questions d’intérêt commun à la République. Ce qui pose problème ce que les uns et les autres jouent très souvent à se faire mutuellement peur. L’opposition demande un dialogue national à condition d’en fixer les termes et les conclusions à l’avance. Le pouvoir de son côté, bien qu’étant disposé à communiquer et à dialogue avec toutes les forces vives de la nation, se voit arrêté dans son élan par l’attitude exclusiviste de certains opposants aux visées pas toujours conciliantes et dignes d’intérêt pour la cohésion sociale et l’unité nationale. Nous tombons donc dans l’impasse. Pourtant le CND demeure le cadre idoine du dialogue démocratique. Or il se trouve que nombreux ne lui reconnaissent pas cette idonéité. Que faire alors ? Le Chef de l’Etat doit-il céder aux caprices des uns et des autres ? Il est du reste clair que le principe qui guide une certaine opposition c’est le « ôtes-toi que je m’y mette ». Comment dialoguer dans ces conditions ? Après la lutte armée, Nelson Mandela et ses compagnons de l’ANC ont compris qu’il fallait passer à la négociation conviviale et au dialogue apaisé. Mais ils ont aussi bien compris qu’il ne s’agit pas d’exclure quiconque mais de reconnaître à chacun, blancs, métisse, indiens et noirs les mêmes droits à la citoyenneté sud africaine. Les noirs devaient voir les africanders comme des frères et non plus comme des étrangers à exclure ou à abattre. De leur côté, les afrikanders devaient cesser de voir les noirs comme des sauvages ou comme une race violente et inculte. Ce d’autant plus que tous partagent la même terre, la même histoire et le même amour pour la patrie ainsi que les mêmes peurs et les mêmes espoirs face à l’avenir de l’Afrique du Sud. Or chez nous le débat est vicié à la base dès lors qu’on avance des arguments comme les vrais et faux gabonais, le nord contre le sud, l’exclusion, la destitution, tout sauf Ali ou tout sauf les fang, l’enfer c’est la famille Bongo, la xénophobie, le repli identitaire, la haine, le désir de vengeance et l’irrépressible ambition de prendre le pouvoir pour le pouvoir sans une vision claire pour l’avenir de notre pays. On comprend dès lors qu’on en soit encore là avec ce dialogue national qui tarde toujours à se mettre en place. Dans le fond, votre suggestion est constructive. Nous la laissons simplement à la discrétion de la première institution du pays sans préjuger de l’intérêt qu’il portera à la question. Changeons Ensemble !

    • Rhody Junior dit :

      Bonjour Mr Kem Wr.
      Franchement, très franchement, si votre esprit de diplomatie (même si nous ne partageons pas les mêmes idées, vous faites l’effort d’apporter des arguments qui se tiennent) était partagé par ceux que vous défendez, il n’y aurait peut être pas autant de pourfendeurs de votre système.
      En simple gabonais, je vois la communication de votre pouvoir comme un très belle pomme extérieurement (belles phrases, beaux magazines, belles affiches. ..) mais rongée par toutes sortes de vers intérieurement (au fond on fait tout l’inverse et on empile promesses sur promesses sans fond) et qu’il ne faut surtout pas consommer (y croire) par peur d’indigestion (déception).
      Regardez vous combien d’oeuvres concrètes il y a? (Cnamgs et routes) et combien de projets de prommesses on met sur des affiches et on monte de beaux discours? (Emergence, Graines, Égalité des chances, Changer ensemble, etc.) – rien que pour les discours actuels si on remonte à 7 ans la liste des promesses vantées (pacte social?) s’allonge-
      Nous sommes bien face au système où on découvre les détournements des individus que quand ils deviennent opposants, et dont être en son sein procure immunité quelque soit le poste, comment voulez vous qu’on n’y voit pas les affres de ce qu’on appelle des dictature soft (en gros on vous fait ça dur en vous disant qu’on ne vous fait rien). Qu’est ce que le régime d’Ali a de meilleur que celui de Ben Ali ou de celui renversé en Égypte? eux au moins avaient au moins une économie un bilan mais pas de démocratie. Un seul être mérite de régner jusqu’à sa mort et sa cour s’y emploie.
      Une justice qui ne voit rien que les méfaits d’opposants et les auteurs de crimes rituels (entre autre) sont libérés, les commanditaires jamais inquiétés sans parler d’absence total des crimes économiques malgré les preuves palpables de détournements massifs.
      Une police et une gendarmerie plus prompt à réprimander opposition et gréviste, une armée dont la GR est mieux équipée que l’armée de terre nationale, où Jamais baron du régime n’a été inquiété pour quoi que ce soit sauf subversion au pouvoir.
      Dites moi Mr, sans douter que vous souteniez Ali en toute sincérité de votre âme, si demain vous changer d’avis, les services secrets gabonais qui n’empêchent aucun malheur au pays, mais ne servent qu’à un pouvoir se chargeront de vous, vrai ou faux?
      Ce Gabon décrit plus haut n’a jamais changé pourtant à la télé on nous parle de changement… Permettez donc Mr, que toute communication émanant de ce système soit prise avec des pincettes.
      Quand à moi, je peux pas vivre toute ma vie sous un tel système en chantant ses louanges… car au fond, vous savez mieux que nous toutes les manigances illégales en préparation ou deja opérées, la soif de pouvoir ne justifie pas tout cher Mr. Ouvrez les yeux de vos chefs.
      CHANGEZ VOUS MEME!!!

  3. sourcekrat dit :

    Mon Frere Redacteur Bonjour, Vous voulez vous substituer a la DCP (Direction de la Communication Presidentiel) Attention ils vont vous en vouloir. Soyez toutefois en veille s’ils volent votre idee et faites comme Mr Pascal OYOUGOU, n’oubliez pas de reclamer vos Droits d’auteur et les Droits voisins.(Mort de rires)

  4. imagine2016 dit :

    GR
    « Laver la tête du singe, c’est gaspiller le savon »
    peut-être que si Accrombessi le lui suggérait, il pourrait organiser ce dialogue….mais il est trop tard pour revenir en arrière, certains sont déjà en campagne, d’autres veulent carrément sa destitution. Too late

  5. IPANDY dit :

    Salut à vous les blogueurs de GR!
    J’ai regardé, sur Gabon TV, le discours d’ALI face aux journalistes. En regardant, au début, j’avais l’impression de voir un père qui réprimandait ses enfants. Puis après je me suis dit  »c’est normal c’est le tuteur légale actuellement des gabonais. En l’écoutant , j’ai reconnu qu’il disait vrai sur certains point concernant le non respect des regles déontologiques dans la diffusion de l’information. J’étais aussi d’accord quand il a parlé des journalistes par vocation et des journalistes de circonstance. Mais j’étais déçu de voir qu’il n’indexait que la presse proche de l’opposition. S’il souhaite vraiment que le ménage soit fait au milieux journalistique il devrait d’abord dire à leurs presse d’être des exemples. Tant que des torchons comme  » SOLEIL »  » LA GRIFFE »  »LA GROGNE » etc existeront ce type de discours, venant de lui ressembleront à des plaisanterie. Qu’il nettoie d’abord sa cour avant de regarder celles des autres hommes politiques.

    • imagine2016 dit :

      Ipandy,
      Moi aussi comme toi, j’ai suivi un bout du message du chef de l’état, j’étais écœuré, j’en avais presque des larmes aux yeux, contrairement à toi, je n’ai rien vu de paternel venant d’Ali, je n’ai vu que de la vengeance, de la colère réprimée à l’endroit de ces journalistes qui troublent son sommeil.
      J’ai vu un homme se défoulant sur les journalistes et heureux de vivre cet instant, j’ai vu un bout d’homme de chef d’état.
      Tu sais si Ali pouvait supprimer nos salaires (ceux des opposants) il le ferait sans l’ombre d’une hésitation, pcq à son entendement, il est roi et nous ses sujets, il a droit de vie et de mort sur nous.
      Au fait que tous les ex-pdgistes passés à l’opposition arrètent de trouver des excuses à Bongo père, il n’aimait pas le Gabon sinon il n’aurait jamais permis à son monstre de fils adoptif de s’intéresser à la politique.
      Voilà quelqu’un qui emploie son pouvoir à faire du tort, à régler des comptes à tous ceux qui s’opposent à sa gouvernance: Les opposants
      Onaida, Chantal Gondjout, Mabiala, l’ancien comptable de l’Assemblée Nationale, les députés qui ont osé bravé son émergence Moutouki, et aujourd’hui des journalistes indépendants qui ne font que leur job. Il dit s’inquiéter pour les familles que les médias divisent, franchement Ali ne manque pas d’air, et qui divise sa propre famille?
      Non, il est trop tard pour le dialogue, oublions cela et allons de l’avant.

      • IPANDY dit :

        Cher Imagine 2016, cher compatriote.
        Si cela que t’a vu tant mieux. Mais ce que t’a vu peut etre une simple impression.
        Moi j’ai entendu ce qu’il a dit. Cet homme est gabonais, certes d’adoption, mais gabonais. Il a le droit d’avoir un point de vu et je pense que ce qu’il a dis sur la presse n’était pas totalement faux. Nos journalistes ne valent plus grand chose.

  6. Josiane Mavoungou dit :

    Ce Dialogue est nécessairement une bonne chose et surtout salutaire.
    Mais pas avec les choix ciblés des Intervenants, mais avec tous les Gabonais, surtout les Gabonaises et les Gabonais qui ont souffert dans leur chair et âme. Ce sont ces victimes-là qui peuvent, une fois apaisées, lâcher du leste. Et Dieu seul sait que des Victimes d’abus de pouvoir et de criminalité il y en a.
    Et très souvent, ces victimes, sont la proie des prédateurs qui, au nom du pouvoir de l’obscurantisme, se cachent dans les Structures décisionnelles de l’Etat.
    Il est impératif de mettre à nue l’ensemble du réseau des prédateurs pour faire avance le Gabon.
    Et comme Ali Bongo Ondimba est le Chef de l’Etat, et bien on a tendance à penser que ces Prédateurs sont cautionnés par le Chef.
    Ce Dialogue va permettre de donner un Visage aux Victimes et un Visage à la Prédation et permettre aussi au Président Gabonais de mesurer combien les compatriotes ont subi les pires atrocités, ce, peut etre à son insu.
    Et là, il faudra établir les responsabilités et Réparer les dommages causés à ces personnes.
    C’est ce que NELSON MANDELA a fait et ça a marché.
    Il n’est pas question de se Venger, mais de Pardonner… sous réserve que la Vérité sorte des bouches des Victimes, et que le Chef de l’Etat ne camoufle pas les PREDATEURS.
    Meme si on change de Chef d’Etat, les Prédateurs continueront à DETRUIRE LA RACE HUMAINE parce qu’ils ne sont pas encore mis à DECOUVERT.
    la Vérité, le Dialogue est l’antidote de l’obscurantisme

  7. l'ombre qui marche dit :

    Mon souhait le plus ardent serait de voir ce personnage ombrageux qu’est ali le biafrais débattre à la télé avec un concurrent comme en France ou aux USA!

  8. Missu bala dit :

    Avec quel support et qui pourra organiser ce débat? Les 2 seules émissions crédibles ont été supprimées(débat de presse et Faire Savoir. Tout ce qui a été produit après n’accroche pas. C’est ennuyeux mais ca me plait qu ils tuent eux même ce qui leur donnait un peu de crédit. ils gaspillent tout juste parce qu ils veulent se remplir les poches au lieu d’avoir des produits qualités. Continuez à détruire votre propre communication, c ‘est tout bénef pour nous

  9. priscilla dit :

    il va encore trier les intervenants comme d’habitude pour eviter les questions qui fachent comme son acte de naissance par exemple; delta synergie; la recrudescence des crimes rituels, les promesses non tenues etc

  10. kim jung HUN dit :

    Cher Ali , comment pouvez vous accepter d’organiser un Atelier sous régional aux Archives Nationales du Gabon a partir de Lundi 9 mai. Avez vous vu l’état vétuste dans lequel se trouve le bâtiment ? SVP , j’ai honte, car l’image du Gabon est en jeu.

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