A l’approche du dialogue national appelé par Ali Bongo, l’on s’interroge sur le rôle que jouera le Conseil national de la démocratie (CND) lors de ces assises. Certains assurent que l’institution, jugée obsolète, aura peu d’influence et pourrait subir une refonte au terme dudit dialogue.

Me Séraphin Ndaot Rembogo, président du CND, en compagnie du Premier ministre (à droite). © Primature-Gabon
 

Créé en 1993 à la faveur des Accord de Paris, pour surmonter la crise issue de l’élection présidentielle de cette année, 24 ans après, le Conseil national de la démocratie (CND) serait passé de mode pour certains. Réactivée en 2015, après plusieurs années léthargie, le CND est jugé obsolète alors que s’approche le dialogue national appelé par Ali Bongo, pour tenter de résoudre la crise héritée de sa réélection contestée en fin-août 2016. L’institution présidée par Séraphin Ndaot Rembogo pourrait-elle jouer un rôle majeur lors de ces assises ? Beaucoup en doutent.

Le président du CND et le Premier ministre en compagnie du ministre en charge du Dialogue politique, Me Francis Nkéa (1er en partant de la gauche). © Primature-Gabon

Pourtant, en novembre dernier, à l’occasion de la troisième session de l’assemblée plénière du CND, coïncidant avec l’ouverture des consultations liées au dialogue, son premier responsable n’avait pas manqué d’exprimer son souhait de prendre les commandes de ce forum national. Devant Emmanuel Issose Ngondet, le Premier ministre, invité pour l’occasion, Séraphin Ndaot Rembogo s’était vanté de s’être saisi en premier de la question, et que son institution n’a «cessé de cogiter sur ce sujet vital». Pour toute réponse, le chef du gouvernement l’avait reçu quelques semaines après, au même titre que les responsables des partis politiques s’étant prononcés en faveur du dialogue. Certains avaient cru comprendre que le président du CND avait été consulté, en partie, en sa qualité de leader du Parti pour le développement et la solidarité (PDS). Etait-ce finalement une façon de l’écarter ? Ça reste à voir.

N’empêche, au sein de l’opposition, certains militent pour que l’institution ne tienne qu’un rôle dérisoire lors du dialogue national. Ils considèrent d’ailleurs que son président, lui-même issu de l’opposition, s’est disqualifié en août 2016 lorsqu’il a soutenu la candidature d’Ali Bongo à la présidentielle. Ce positionnement avait été considéré comme une erreur, d’autant qu’ils estiment que le président du CND aurait dû rester neutre. De plus, beaucoup considèrent que l’institution en elle-même ne comporte pas plus d’importance. Lors de sa réactivation en février 2015, Ali Bongo l’avait présentée comme «le lieu indiqué où chacun exprime son point de vue et contribue à faire évoluer notre démocratie». Le CND n’est en réalité qu’un organe consultatif ne bénéficiant d’aucun pouvoir. Or, le dialogue national initié par le président de la République devrait découler sur des décisions applicables peu après les pourparlers. Mais davantage, selon Ali Bongo, ce dialogue permettra de toiletter les institutions républicaines héritées de précédents forums : la Conférence nationale (1990), les Accords de Paris (1994) et ceux d’Arambo (2006). Comme nombre d’autres institutions, le CND pourrait donc subir une refonte.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Shaka Loubedi dit :

    Allez vous metre votre dialogue la ou je pense.

  2. diogene dit :

    Le CND n’est qu’un pourvoyeur de salaires pour les mendiants politocards.

  3. Le Griot dit :

    Attention!! chaque fois que l’on sollicite un dialogue dans ce pays les autorités indiquent toujours le CND comme plate forme,aujourdhui remettre en cause la légitimité du CND attention.

  4. imagine2016 dit :

    Mieux vaut tard que jamais.
    Bonne année à tous les gabonais
    à cet effet, je souhaite le meilleur pour mon pays
    c’est à dire son rayonnement en Afrique , surtout en matière de démocratie, et du respect des droits de l’homme.
    Pour ce qui est du thème du jour, je suis assez étonnée que l’on évoque encore le CND, je pensais que cette institution était définitivement enterrée (dans les faits j’entends) ayant montré ses limites.
    Le CND va devoir se mettre à l’écart pdt le dialogue national initié par le pouvoir.
    Oui, je pense que le CND est disqualifié pour ces assises où se retrouveront les acteurs politiques et ceux de la société civile qui en ont assez de ce climat délétère de 2016.
    Encore mes vœux les plus sincères aux uns et aux autres, malgré nos contradictions, une vérité demeure infaillible, nous sommes tous enfants de ce pays, nous ne devons pas restés uniquement unis lorsqu’il s’agit de chasser un système, nous devons aussi nous unir lorsqu’il faut construire le Gabon et cela passe par un dialogue national initié par le pouvoir en place, qu’on le veille ou non, Ali a la légalité, le reste relève de l’abracadabrantesque, retrouvons notre lucidité pour que nous cessions de délirer, il n’y a pas de honte à cela… Prenons exemple sur la RDC.
    GR, je continue de vous lire comme les années précédentes, c’est un plaisir dont je ne puis me passer.

    • Jean Charles MASSE dit :

      Bonjour frangine et tout le meilleur à toi pour 2017.
      Je réapparais sous cette identité, les frères de GR ayant
      décidé de me « faire ça dur »…
      Bon bref, excellente année 2017 à toutes et à tous, la victoire est proche.

    • AZOTH dit :

      ..OOOO a la poetique kafkaeinne….
      aiie je suis angoissé; ce climat anxiogène fait peur au groupe .
      ooooo le peuple vie sur un territoire qui a perdue son ame .
      le GABONAIS ne sera donc jamais un TETRAGRAMMATON de classe superieure ?????
      Putain franz KAFKA ou es tu?
      l’annee ne doit pas etre bonne !

      • imagine2016 dit :

        Cher Azoth, très cher,
        Tjrs en train de chercher la petite bête, pour ne pas dire l’étincelle qui va embraser la planète,et dans tout ça, il n’a pas eu le temps de me souhaiter les vœux, trop pressé qu’est cet oiseau de malheur pour prédire le pire à SON PAYS….
        Aka Azoth, réellement tu imagines le pire pour tes enfants, ta famille, tes proches, bref à ceux qui te sont chers pcq politiquement, rien n’a marché comme tu l’espérais?
        Non, non, non, frérot, c’est pas cela aimer son pays, aimer son pays c’est envisager, espérer le meilleur même avec le diable qui, chose surprenante peut nous accorder un sursis, lorgnant dans une direction autre que le Gabon où il pourrait cracher son fiel et surtout les feux de l’enfer.
        Dis moi si ton fils ou ta fille est incorrigible, tu jettes l’éponge et lui prédit un avenir sombre, c’est cela ta façon de lui
        apporter ton soutien , ton amour? Pas moi Azoth, si je vois que je n’arrive toujours pas à lui faire entendre raison, j’appelle ses oncles, c’est à dire mes frères pour qu’ils puissent lui faire retrouver ses esprits, et si ce n’est pas suffisant, je ferais appel aux voisins, il est entendu que si je l’aime, si je veux son bien…Alors fais en autant pour ton pays que tu dis aimer, et laisses Kafka tranquille, on s’entend?
        Bonne année frérot

  5. Ali Ognob dit :

    Bonjour,
    Meilleurs voeux à tous. Le Gabon est le seul pays où de pseudo partis d’opposition soutiennent le pouvoir en place.
    Cherchez l’erreur…

  6. MetestePasJesuisUnBangando dit :

    CND…..Vraiment ça ressemble à l’ancien du CUSPOD qu’est NDAOT Séraphin….C’est du n’importe quoi……..

  7. Zimalolo dit :

    les jetons de présence sont redoutables pour museler; c’est ça aussi la redistribution? j’aimerais bien trouver la consubstance des « accords » dont on entend parler sans jamais en voir ni les parties prenantes, ni le contenu…

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