Du fait que, de son point de vue, l’atmosphère sociopolitique au Gabon est délétère à moins de quatre mois de l’élection présidentielle, l’ancien édile de Libreville a appelé, le 11 mai courant,  au soutien de la communauté internationale. 

Jean-François Ntoutoume Emane, le 11 mai 2016, à Libreville. © Gabonactu.com

Jean-François Ntoutoume Emane, le 11 mai 2016, à Libreville. © Gabonactu.com

 

C’est à la limite une sonnette d’alarme qu’a tirée l’ex-maire de Libreville, Jean-François Ntoutoume Emane. Au cours d’une conférence de presse de près de deux heures, animée à sa résidence le 11 mai 2016, le président du Mouvement patriotique et démocratique pour la refondation (MDPR), parti politique qu’il a créé après sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG), a posé sans langue de bois un diagnostic accablant sur la gestion d’Ali Bongo Ondimba durant sept ans passés à la tête du Gabon. Pour Jean-François Ntoutoume Emane, en effet, le Gabon se trouverait dans une fosse septique de plus de 100 Km de profondeur.

Plus loin, l’ancien Premier ministre d’Omar Bongo s’est attardé sur le «budget réel» dont auraient disposé les autorités gabonaises depuis qu’Ali Bongo est la magistrature suprême : «En sept ans, notre pays a dépensé plus de 18 000 milliards de FCFA, contrairement aux 5000 milliards annoncés par les autorités actuelles», a-t-il lancé avant de poursuivre : «cet argent a été détourné et il se trouve dans les banques au Panama, il a servi à acheter des villas en France et en Angleterre. Plus grave, il a servi à acheter les armes de guerre en Ukraine pour tuer les Gabonais

En venant au respect des lois, le président du MDPR estime que le Gabon se caractérise aujourd’hui par la violation de la Constitution au plus haut sommet de l’État, en plus du coup d’État électoral en préparation. À ce titre, l’ex-maire de Libreville pense qu’en l’état actuel des choses, le Gabon se dirigerait droit vers un précipice si les Gabonais ne prennent pas leurs responsabilités. «J’invite à un sursaut d’orgueil», a-t-il martelé de sa voix rocailleuse, précisant que son invite est adressée à tous les acteurs politiques, aussi bien de l’opposition que de la majorité, soucieux de l’avenir du Gabon. Et, poursuivant : «notre pays est dans une situation dangereuse (…) Nous ne voulons pas ce qui s’est pas au Rwanda dans notre pays. Parce que c’est ce vers quoi les autorités actuelles veulent nous mener (…) Parce que le système de fraude électorale est  déjà en marche».

Abordant enfin le plan de la diplomatique, Jean-François Ntoutoume Emane affirme que le Gabon aurait perdu l’aura qu’il avait auprès des pays amis et frères du fait de l’impopularité de son actuel président. Cette situation, a-t-il martelé, est aisément observable aujourd’hui, d’autant plus que le  président d’un pays comme la France, ami historique du Gabon, ne s’est plus jamais rendu au Gabon depuis qu’Ali Bongo est à sa  tête ; chose inimaginable au temps d’Omar Bongo estime l’ancien Premier ministre. Dans le même esprit, l’ancien maire de Libreville a fait remarquer : «Regardez certains pays frères commencent à rapatrier leurs compatriotes. La Côte d’Ivoire a déjà commencé et d’autres pays  vont suivre. Tout cela, parce qu’ils savent ce qui va bientôt se passer notre pays, a-t-il poursuivi. Pour sortir le pays de ce qu’il estime être un gouffre, Jean-François Ntoutoume Emane pense que l’intervention de la communauté internationale est absolument nécessaire, «notamment de la France parce qu’elle nous a colonisés».

Auteur : Jean-Thimothé Kanganga

 

 
GR
 

6 Commentaires

  1. pffff dit :

     » il s’agit d’une expédition pour nous débarasser des cafards »
    1/ ne pas confondre débarasser et exterminer. Débarasser peut aussi renvoyer à balayer.
    2/ Ici cafard n’est pas usité contre un groupe ethnique bien déterminé. On ne peut donc faire un parallèle avec hitler ou le rwanda.
    Ce que je retiens comme faute c’est l’injure publique (cafard). Mais qui a été injurié?
    Les propos d’ogandaga me paraissent bien plus graves.

  2. MBOUMA LENDOYE Rémy dit :

    Monsieur l’Ancien Maire Si le Gabon est dans une fosse sceptique comment qualifieriez vous celle qui était à la mairie ?

  3. CANTON LEYOU dit :

    ABBN ne s’est jamais prononcé lorsque JMO a démandé d’exterminer tous les FANG je cite: »TUEZ LES TOUS » avec des photos illustratifs. Voilà des propos d’une extrême gravité et dont les conséquences sont inimaginables. De plus, les HUTUS traitants les TUTIS de « cafards », renvois justement aux propos de JMO alors MPONGWE aux FANG.
    Patriotiquement.

  4. enfant du ROI dit :

    Ogandaga Jean Marie n’est pas Mpongwet, il est Benga de l’ile Corisco (pas du CAP Esterias).
    Cette famille vient de l’ile Corisco qui était à l’époque de la naissance d’Ogandaga (et même de ses frères dont l’un est aujourd’hui un haut magistrat) une ile équatoguinéenne.
    Ogandaga est né équatoguinéen, il a vécu et appris en guinée équatoriale, a eu la nationalité équatoguinéenne, avant de venir s’improviser gabonais (ils ne sont d’ailleurs pas la seule famille Benga de guinée équatoriale à s’être introduit de la sorte au Gabon).
    Ogandaga s’exprime mieux en espagnol qu’en français.S’il est franc, il va le reconnaitre
    Demandez à ogandaga de vous dire dans quelle école primaire du Gabon il a fait son CP1 .
    Tous ceux qui ont fait l’école avec Ogandaga savent que c’est un equatoguinéen

  5. bonga bonga dit :

    C’est un fou-voleur qui veut faire la morale aux honnetes citoyens. Qu’il fasse d’abord l’audit de sa propre gestion de la municipalite de lbv

  6. Kem Wr dit :

    C’est vrai, l’homme a mille diplômes, mais cela justifie-t-il le somptueux luxe dans lequel il baigne sur cette image et ailleurs ? Près de lui à Sainte Cécile, il y a des gabonais qui ont autant ou plus de diplômes que lui, mais qui ne savent toujours pas s’ils seront propriétaire un jour d’un simple entrer-coucher. D’autres encore peine à se déplacer. Ils sont souvent obliger d’emprunte les taxi-bus et autres Sogatra quand ils ne nous rejoignent pas carrément « aux- dos-tournés » pour nous disputer les spaghettis viande. Aujourd’hui, Jacky peut prendre cette nouvelle posture, il en appelle surtout à la communauté internationale pour protéger ses nombreux biens et ses acquis. Comme quoi, faire le griot d’Omar Bongo a bien été juteux, même si l’homme crache dans la soupière aujourd’hui. En parlant de climat sociopolitique délétère, qui donc alimente cette psychose ? Si des anciens comme lui avaient pris et assumé leurs responsabilités jusqu’au bout, nous n’en seront peut-être pas là aujourd’hui. Jacky n’a-t-il pas atteint l’âge ou d’autres écrivent des livres, conseillent et partagent leurs expériences aux plus jeunes ? Qu’a-t-il à compromettre sa réputation et à gaspiller son temps de repos et de retraite à se mêler de l’activisme et de l’agitation politicienne de ceux qui ont sans doute l’âge de ses enfants, petits enfants et même arrières petits enfants ? Le faire ne serait-il pas se mettre à leur niveau d’inexpérience et de folie tout en s’exposant aux injures de n’importe qui ? A cet âge là, on devient plus pratique et moins rêveur. Appeler la communauté internationale aujourd’hui est la preuve que nos anciens ont échoué. En effet, comment être à la fois juge et partie ? Donc plus personne ne les écoute. Plus personne les respecte. Et plus personne n’est prête à les suivre. Ali Bongo dit que le temps des privilèges indus est révolu. Désormais, c’est l’égalité des chances pour tous. Mais, on l’observe bien, cette perspective n’arrange pas la classe de ces anciens Bourgois qui se sont battis des fortunes colossale sans transpirer, peut-être tout juste en chantant des louanges « Sous la Très Haute Inspiration de … ». Or, voilà que ce refrain ne passe plus, tous les anciens choristes et maîtres de chœurs vont-ils maintenant créer leur propre chorale et passer sans intermède musical dans le grand chorus de l’Opposition ? C’est assurément ce qui se dessine … au grand damne du Gabon, d’Abord ! Nous comprenons à présent de qui Omar Bongo parlait quand il disait que c’est lui qui conseillait ses conseillers !

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