Les préoccupations des chefs d’entreprises étaient au centre d’une séance de travail entre le Premier ministre et la Confédération patronale gabonaise, le 12 juin dernier à Libreville. Une réunion à l’issue de laquelle le patronat a reçu un certain nombre de garanties, notamment en matière d’amélioration du climat des affaires.

Emmanuel Issoze-Ngondet et Alain Ba Oumar lors de séance de travail, le 12 juin 2017 à Libreville. © Gabonreview

 

S’ils sont disposés à accompagner le gouvernement dans son Plan de relance économique, les patrons réunis au sein de la Confédération patronale gabonaise (CPG) ont cependant mis en relief les difficultés freinant leur engagement dans ce sens. C’est du moins ce qui est ressorti de la rencontre, le 12 juin dernier à Libreville, entre la Confédération patronale gabonaise (CPG) et plusieurs membres du gouvernement, en tête desquels le Premier ministre.

Le président de la CPG a ainsi présenté l’amélioration du climat des affaires comme un immense challenge pour la confédération patronale. «Un climat des affaires délétère se caractérisant aujourd’hui par le problème de la dette intérieure qui, malgré de nombreuses promesses de différents gouvernements qui se sont succédés depuis le début de la crise économique actuelle, reste entier et menace la survie de nombreuses entreprises», a déploré Alain Ba Oumar.

Face au Premier ministre et aux ministres qui l’accompagnaient, Alain Ba Oumar a évoqué tour à tour, une pression fiscale de plus en plus forte ; une parafiscalité de plus en plus incontrôlée avec un impact direct sur la vie chère et la vie des entreprises ; de nombreuses enquêtes judiciaires contre de nombreux chefs d’entreprises soupçonnés de crimes économiques (…), mais souvent conduites à charge ; des décisions de justices parfois incomprises et surprenantes ; etc.

Quelques moments de la séance de travail, avant la photo de famille. © Gabonreview

Le patron des patrons a aussi relevé un secteur financier fragilisé par des créances publiques importantes ; la gouvernance perfectible de certaines institutions publiques budgétivores, largement financées par le secteur privé ou encore les PME attendant toujours la matérialisation des réformes annoncées en leur faveur. «Ce tableau sombre constaté lors des travaux préparatoires de la mise en place, par le chef de l’Etat, du Haut conseil de l’investissement (HCI, ndlr), a fortement écorné la relation de confiance devant prévaloir dans ce partenariat de confiance avec le gouvernement», a affirmé Alain Ba Oumar.

Dans ce sens, a poursuivi le président de la CPG : «La restauration de cette confiance ainsi que l’apaisement du climat social seront, à notre sens, deux facteurs importants de la réussite des efforts de relance économique». Attentif à cet exposé, le Premier ministre a d’abord présenté les contours du Plan de relance économique, dicté par trois mesures.

Selon Emmanuel Issoze-Ngondet, ces mesures concernent la réalisation d’investissements productifs et d’infrastructures structurantes pour la montée de l’économie ; une portion à la hausse des investissements privés dans les filières stratégiques de diversification économique ; des mesures de renforcement de la compétitivité globale et sectorielle de l’économie nationale.

«C’est le sens du programme des réformes économiques menées avec le concours du Fonds monétaire international (FMI) qui s’inscrivent dans le Plan de relance économique et dont la conclusion imminente constituera l’organe des valeurs budgétaires pour règlement de la dette intérieure», a lancé le Premier ministre.

«Le gouvernement est pleinement conscient des difficultés que vous rencontrez, du fait du retard accusé dans l’apurement de cette dette. J’ai compris et je suis conscient que l’amélioration du climat des affaires conditionne la relance des investissements et le maintien des emplois au sein des entreprises», a reconnu Emmanuel Issoze-Ngondet.

Concernant la restauration de la confiance entre les opérateurs économiques et le gouvernement, le chef du gouvernement a assuré aux membres de la CPG, soulignant que cet aspect est un des axes forts du Plan de relance économique. «Ce chantier a été prescrit au gouvernement par le président de la République, à l’occasion de la dernière session du Haut conseil de l’investissement», a-t-il déclaré, assurant par ailleurs que le gouvernement veillera à rendre opérationnel le processus de suivi des recommandations de la dernière session du HCI.

Le Premier ministre a également révélé que le gouvernement s’est engagé dans «l’amélioration du fonctionnement de la justice», ou encore la «rationalisation des services publics personnalisés (…) avec des prélèvements sans contreparties pour la plupart d’entre eux». En guise de conclusion, Emmanuel Issoze-Ngondet a exhorté les investisseurs à joindre leurs efforts à ceux consentis par le gouvernement, pour un climat des affaires plus reluisant. Autant de chantiers dont les retombées sont vivement attendues par les chefs d’entreprises.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. natty dread dit :

    vraiment que des rodomontades et autres galippettes de la part du 1er minister…quelle misère!

  2. MEYE dit :

    Tout que le premier ministre a dit n’est que du blablabla. Pour relancer l’économie, il faut faire quoi ?
    1- payer la dette de l’Etat envers les entreprises,
    2- assainir le cadre judiciaire,
    3- favoriser la création des entreprises et PME,
    4- permettre aux PME d’accéder aux marchés de l’Etat,
    5- aider les PME à accéder aux crédits bancaires, en un mot que l’Etat serve d’avaliste aux PME locales.
    6- diversifier l’économie.
    Pour moi, voilà ce que le gouvernement doit faire pour relancer l’économie.
    Je reste ferme sur le premier aspect, il faut que l’Etat paye la dette intérieur aux entreprises et PME.
    Merci

  3. Milangmissi dit :

    JGNA a dit que le Gabon est en faillite,vous dites non mais qu’est ce qui rend les chefs d’entreprise frileux? On dirait qu’ils font la même lecture que JGNA allez y les rassurer mais pas avec du blablabla

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