Guy-Pierre Bitéghé, directeur du journal Le Mbandja, a été le premier, ce 5 mars, d’une fournée de cinq directeurs de publications devant défiler à la Police judiciaire et, indubitablement, au tribunal de Libreville dans le cadre d’une action en justice entreprise par les avocats de l’État gabonais.

L’hebdomadaire Échos du Nord est réapparu en kiosque ce lundi 5 mars, après avoir écopé d’une interdiction provisoire de paraître de deux mois. Ses éditeurs ne sont pas pour autant sortis de l’auberge. Me Paulette Oyane Ondo, avocat du titre, a en effet indiqué, à travers sa page Facebook, que le journal est «encore victime du harcèlement de la puissance publique», le directeur de la publication ayant été convoqué à la direction de la Police judiciaire le 6 mars à 9 heures, «pour un motif non précisé», selon les termes de l’avocat.

Tatillonne, Me Oyane Ondo s’offusque de cette procédure jugée « contraire au respect des droits de l’Homme ». En effet, précise l’avocat, «une convocation de la Police doit comporter un certain nombre de mentions pour être juridiquement valable conformément aux normes internationales des droits de l’Homme : la date, l’heure, le nom de l’agent en charge de l’affaire en vertu de laquelle la convocation est émise, le motif, le mon de la personne qui a saisi la Police pour se plaindre. S’il manque une seule de ces mentions, la convocation constitue une violation des droits de l’Homme». Désiré Enam, directeur d’Échos du Nord, ne savait donc pas pour quels griefs il est convoqué par la Police. Il n’a pu en être averti qu’au sortir des services de la Police judicaire, en fin d’après-midi, de Guy-Pierre Bitéghé, directeur du journal Le Mbandja.

Selon le satirique La Griffe, les avocats de l’État gabonais ont entrepris une action en justice contre quatre journaux locaux, en l’occurrence Le Mbandja, Échos du Nord, La Une, Ezombolo et La Nation. Il est reproché à ces publications d’avoir continué à affirmer que «l’avion présidentiel a servi et continue de servir au trafic de drogue et de prostituées […] malgré le démenti de la Présidence de la république béninoise et du journal béninois à l’origine de l’affaire», a indiqué La Griffe, mi-janvier. Il serait question, dans la plaine porté auprès du procureur de la République, «d’allégation et d’imputation des de faits», de «diffamations» et d’«outrage».

Il est en effet question de cette affaire d’avion présidentiel arraisonné par des douaniers béninois à l’aéroport de Cotonou, le 13 novembre 2011. Guy-Pierre Bitéghé, directeur du journal Le Mbandja, a été convoqué, le premier, à la Police judiciaire ce 5 mars 2012, également sans notification des mobiles. Au sortir de son interrogatoire, le journaliste et directeur de la publication a confirmé avoir été questionné sur «l’affaire de l’avion présidentiel utilisé par Maixent Accrombessi au Bénin», indiquant qu’il a été convoqué à la demande du procureur de la République.

L’affaire va se poursuivre au parquet où devront défiler cinq journalistes : Désiré Enam (Echos du nord), Guy-Pierre Bitéghé (Le Mbandja), Jean de Dieu NdoutoumeEyi (Ezombolo), Maximim Mezui (La Une) et Blaise Mengué Menna (La Nation), tous directeurs de publications qualifiées de « presse du Nord » par les ayatollahs de la pensée unique au Gabon.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. L'indigné dit :

    Vraiment ce pouvoir est ahurissant! sans vergogne! et ils viennent d’interdire le clip « questions noires » de Lord Ekomy Ndong à la télé gabonaise.Et la dictature continue…

  2. Vince dit :

    Moi: Ah mon cher Gabon, peux tu me dire si je pourrai un jour exprimer tout HAUT mon point de vue sans crainte représailles des hautes instances??

    Gabon: Ah mon cher Vince, il faudra t’armer de grande patience, car tu es encore très très très loin de ce jour tant espéré.

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