A l’issue d’une déclaration au terme d’une rencontre avec Xavier Noc, spécialiste d’élections à la mission d’observation de l’Union européenne au Gabon, la Société civile regroupée au sein du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG) perçoit des signaux annonciateurs d’un coup de force électoral.

Réunion du ROLBG avec Xavier Noc de la mission de l’UE, le 1er août 2016 à Libreville. © Gabonreview

Réunion du ROLBG avec Xavier Noc de la mission de l’UE, le 1er août 2016 à Libreville. © Gabonreview


 
La pilule semble bien amère à avaler pour la société civile gabonaise qui voit se dessiner l’architecture d’une élection présidentielle anti-démocratique. Elle l’a signifié ce lundi 1er août à au siège du ROLBG à Libreville, au sortir d’un échange avec un membre de l’Union européenne (UE) venu observer l’élection du 27 août prochain.
Nathalie Zemo, la coordinatrice générale du réseau «Femme lève-toi». Et, les leaders de la société civile gabonaise au siège du ROLBG, le 1er août 2016 à Libreville. © Gabonreview

Nathalie Zemo, la coordinatrice générale du réseau «Femme lève-toi». Et, les leaders de la société civile gabonaise au siège du ROLBG, le 1er août 2016 à Libreville. © Gabonreview


Partant d’un bref rappel des moments clés ayant marqué la vie politique nationale, avec son corollaire de victimes, Nathalie Zemo Efoua a établi la démonstration d’un hold-up annoncé sur des faits observés durant le septennat d’Ali Bongo.
La coordinatrice générale du réseau «Femme lève-toi» estime que seuls 30% des objectifs à atteindre ont été réalisés au cours de ce mandat, et malheureusement les clignotants économiques et financiers sont au rouge. La saignée de démission du parti au pouvoir, le climat social tendu avec des grèves dans tous les secteurs clés, appuyé par des licenciements jusque dans le secteur pétrolier, sont pour elle des indicateurs révélateurs.
Nathalie Zemo qui s’exprimait en tant que porte-parole du ROLBG évoque également le refus par Ali Bongo de l’appel au dialogue national inclusif de l’opposition et de la société civile, l’exclusion de nombreux cadres des rangs de son parti, la démission du président de l’Assemblée nationale ainsi que celle du député Zibi, qui sont autant de signes avant-coureurs d’un climat aux antipodes de la démocratie.
Pour cette coalition, ce climat délétère pour la présidentielle n’augure rien de bon, sinon un coup de force électoral, face auquel elle dit non. Car l’anxiété a pris la place de la sérénité. Les choix budgétaires opérés par Ali Bongo permettent de constater une baisse drastique des budgets essentiel comme celui de la santé (-42%), contre une forte augmentation de celui de la défense (+19%). « L’inquiétude des gabonais est aggravée par une militarisation des rues, par des descentes musclées de l’armée dans les établissements scolaires, à l’Université, par la dispersion systématique de toute manifestation de l’opposition et de la société civile libre dans les lieux publics avec ou sans demande d’encadrement des forces de sécurité quand Ali Bongo et ses alliés peuvent en toute liberté occuper ses places, marcher librement», a précisé la figure de proue de «Femme lève-toi».
Pour elle, les libertés au Gabon sont confisquées, à en juger par la marche des opposants brutalement stoppée par les forces de l’ordre, les arrestations des syndicalistes et autres jeunes activistes. Il existe des preuves d’achat d’armes mais pour tuer qui, s’interroge-t-elle ? L’évocation par Ali Bongo, le 18 avril dernier, d’une menace grandissante des groupes terroristes supposés, laisse planer le spectre des frappes justifiées à l’endroit des civils révoltés au terme d’une élection présidentielle pas conforme aux normes démocratiques.
Autre fait, Ali Bongo a rassemblé dans un immeuble le ministère de l’Intérieur et l’Etat-major de la Police nationale. La Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), elle, a pris ses quartiers à la cité de la démocratie, un lieu hautement sécurisé où a eu lieu le coup de force électoral de 2009, rappelle-elle. Des preuves d’un coup de force en perspective, soutient-elle.
Craignant une escalade de la violence pré et post-électorale, la porte-parole a dit que le peule gabonais veut d’un président élu « comme on l’entend » au cours d’une élection libre, transparente, pacifiée et démocratique.
Le mutisme affiché par la communauté internationale pourtant saisie à maintes reprises, dit-elle, renforce l’idée du choix d’un accompagnement d’Ali Bongo vers un coup de force électoral. « Les USA et l’Union européenne pourtant sollicités pour accompagner l’exigence du dialogue mettent plutôt la pression sur l’opposition et la société civile pour aller aux élections dans des conditions imposées par Ali Bongo», a-t-elle indiqué.
Une mascarade, pense-t-elle, qui du reste sera confortée par la rupture des communications avant, pendant et après les élections dont le ministère de l’Intérieur a brandi la menace. Ali Bongo dispose d’une réserve de plus de 30 000 faux électeurs, indique Nathalie Zemo, ce qui expliquerait le refus de l’audit du fichier électoral.
Comment ne pas penser à un mutisme complice, quand on sait que l’UE a accepté de venir observer l’élection présidentielle gabonaise, après avoir refusé au Congo Brazzaville, au Tchad et ailleurs ? Pourquoi n’a-t-elle pas choisi de prendre part à tout le processus, de l’enrôlement jusqu’à la proclamation des résultats, en passant par l’audit du fichier électoral, s’interroge Zemo. Relevant que l’empressement de l’UE à venir observer une élection gagnée d’avance, au regard des violations flagrantes de la loi fondamentale et du refus de ne rien céder aux revendications de l’opposition et de la société civile, laisse interrogateur. Et d’indiquer que la société civile gabonaise imagine à cet effet, la fameuse phrase : « Des élections se sont déroulées dans la tranquillité, malgré un léger dysfonctionnement qui ne remet pas en cause la crédibilité de cette élection ».  Ce à quoi  le Rolbg a dit ne pas donner de caution.
Auteur : Alain Telly Mouanda
 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Chronique d’un hold-up électoral annoncé, par le ROLBG – Gabonreview.com | Actualité du Gabon |  – WMNews24 dit :

    […] link de l’article original sur Gabonreview […]

  2. Bouka Rabenkogo dit :

    « UNE ARMÉE DE RÉSISTANCE ET DE LIBÉRATION »
    Tout ça, c’est des pleurnicheries. L’opposition a suffisamment d’argent réuni pour mettre en place une armée de résistance et de libération, si elle veut réellement qu’on récupère notre PAYS. C’est la seule réponse au cas Ali Bongo et sa bande d’apatrides mafieux. NOUS SOMMES PRÊTS.
    En réaction à : http://www.gabonlibre.com/Gabon-Presidentielle-2016-que-va-donc-faire-l-opposition_a32427.html
    *L’Esprit-Saint illumine le Gabon*
    # CA DOIT SE FAIRE MAINTENANT #
    « Gabon d’Abord »

  3. mupuni dit :

    trêve de blague,il s’agit de l’avenir d’un pays et de l’identité de sa population qui sont en jeux.les opposants ont des milliards en banque qui ne demandent qu’à servir.le peuple gabonais dans son ensemble a souffert et souffre depuis cinquante ans,il a été martyrisé,abusé dans tous sens du terme,traumatisé,asservit,massacré,maintenu dans la pauvreté comme du bétail pour servir les intérêts égoïstes et vils d’une bande de cupides,maçons,assoiffés de sang,adeptes de la magie noire,champions de la sodomie,de l’homosexualité et autres aberrations de leurs sectes maçonniques et rosicruciennes.des personnes qui se disent éclairées,alorsqu’elles sont esclaves du diable par leurs pactes diaboliques qu’elles contractent. chers opposants mettez nous en place un commando qui aura pour mission de neutraliser tous les voyous de ce régime pour libérer notre pays.nous savons déjà que le sans papiers fixe tient coûte que coûte à préserver son pouvoir volé au peuple et ne reculera que s’il trouve devant lui une population gabonaise révoltée et unie pour en finir.la balle est désormais dans votre camp,car un signe d’inaction de votre part fera de vous les premières victimes avant d’en découvre avec ce régime sanguinaire.

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