Si ses parents soupçonnent une tentative de spoliation, une source sécuritaire assure quant à elle que l’homme d’affaires gabonais détenu à Bangui depuis un mois est «un espion de la Young Team» déchu ayant pour mission de brouiller les relations entre le Gabon et la Centrafrique.

Un véhicule de patrouille de l’OCRB dans les locaux duquel l’homme d’affaires gabonais serait détenu à Bangui. © CNC/Anselme Mbata

 

Le procureur de la République de Bangui n’a pas encore officiellement communiqué sur son cas. Ismaël Sylvain Agnagano est donc pour certains détenu depuis février dernier sans motif. Ce que d’autres, joints par RFI, démentent et soutiennent que l’homme d’affaires gabonais est actuellement retenu dans les locaux de l’Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB) à Bangui parce que soupçonné d’«espionnage, faux et usage de faux». «C’est un espion de la Young Team, les proches de Nourredin Bongo, il a pour mission de détruire les relations entre les présidents Faustin-Archange Touadéra et Brice Oligui Nguema», confie une source sécuritaire à nos confrères. 

À la tête de deux entreprises qui emploient au total 121 Centrafricains, le compatriote aurait transmis des informations aux services de renseignement gabonais. Des renseignements issus notamment des enregistrements qu’il aurait effectués à l’insu de plusieurs personnalités, dont Sani Yalo, homme d’affaires et fils du président Touadéra, le directeur général de BGFI en RCA, Hervé Kogboma, ou le conseiller à la présidence Prince Borel Yaounga Yiko.

Faux passeport et rétrocommissions

Selon les informateurs de RFI, Ismaël Sylvain Agnagano, installé à Bangui depuis sept ans, aurait obtenu frauduleusement la nationalité centrafricaine et serait en possession d’un faux passeport. Promoteur d’une société de sécurité, le Gabonais, qui a récemment obtenu un marché avec la Cemac, serait également soupçonné d’avoir versé des rétrocommissions à un cadre de l’institution sous-régionale. Cité, son compatriote, Joseph Désiré Ondo Ngoua, ancien directeur financier de la Cemac, conteste vivement.

«Ce qui se passe à Bangui est une tentative d’extorsion d’un entrepreneur à qui la Cemac n’a d’ailleurs pas payé les prestations dues. On y accole mon nom car il est sucré, mais ceux qui le font ne donnent aucune preuve. Je n’ai rien à voir avec ça, je n’ai rien touché de ce monsieur, et je peux fournir mes relevés bancaires pour en attester», assure l’intéressé, rejoignant ainsi le père d’Ismaël selon qui «les problèmes» de son fils ont commencé peu après l’acquisition du marché de la sécurisation du personnel de la Cemac.

 
GR
 

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