L’institution de Bretton Woods vient de publier un rapport dans lequel elle présente les défis macroéconomiques auxquels se heurte la sous-région, en raison de la chute marquée des cours du pétrole et des recettes pétrolières. Le document renseigne également sur la stratégie proposée pour accompagner les processus d’ajustement des pays de la zone Cemac à la faveur des politiques régionales cohérentes.

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A l’issue de plusieurs missions au sein de l’espace de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale(Cemac), entre février et mai dernier, le Fonds monétaire international (FMI) vient de publier son «Rapport des services sur les politiques communes à l’appui des programmes de réforme des pays membres».

«Le présent rapport rend compte des échanges qui se sont déroulés entre les services du FMI et les institutions régionales de la Cemac sur les défis macroéconomiques auxquels se heurte la région en raison de la chute marquée des cours du pétrole et des recettes pétrolières, et sur la stratégie proposée pour accompagner les processus d’ajustement des pays membres à la faveur des politiques régionales cohérentes», peut-on lire en introduction du document.

Précieuse mine d’informations, le document plante le décor en revenant sur le «Contexte et l’évolution récente de la situation». Dans cette section, le FMI soutient que les pays de la Cemac ont été́ durement touchés par de graves chocs depuis 2014. La forte baisse des cours du pétrole, aggravée par les menaces sécuritaires de Boko Haram dans la région du Lac Tchad et les troubles civils en RCA ont profondément perturbé les soldes extérieurs et budgétaires de la région.

Malheureusement, «les Etats de la Cemac n’ont pas pu compenser pleinement leur manque à percevoir par des mesures d’ajustement». L’institution de Bretton Woods a également regretté qu’«à mesure que les gouvernements faisaient face à d’importants besoins de financement et à un épuisement de leurs volants de liquidité, la politique monétaire est devenue accommodante».

Le rapport renseigne aussi sur le choc des recettes pétrolières et des politique budgétaire et monétaire accommodantes ayant contribué́ à réduire les réserves de change à un niveau critique. «Le déficit des transactions courantes s’est fortement creusé (de 3,9 % du PIB en 2014 à 9,3 % en 2016), ce qui a, de concert avec une diminution des flux nets de capitaux et des emprunts extérieurs, entrainé une perte rapide et continue de réserves, dont le niveau représentait 2,3 mois d’importations à la fin 2016 (4,9 milliards de dollars contre 15,5 milliards de dollars à la fin 2014)», a souligné le FMI.

Selon le FMI, le secteur financier a également subi les conséquences du choc des prix du pétrole. Si tous les pays de l’espace Cemac sont touchés, la détérioration est particulièrement notable dans ceux dépendant plus des ressources pétrolières, à l’instar du Gabon.

Par ailleurs, le rapport met aussi en avant la «Stratégie régionale de riposte à la crise». Tout comme il présente les «Politiques communes d’accompagnement des programmes de réforme des pays de la Cemac», et le «Suivi de l’évolution de la situation et des politiques dans la région». Aussi, le FMI s’est-il permis une évaluation de la situation dans la sous-région.

Il a donc préconisé des politiques énergiques et concertées aux niveaux national et régional pour éviter un épuisement des réserves et soutenir le régime monétaire. «La ferme détermination de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale, ndlr) à atténuer certains des risques à la baisse sera également essentielle pour la réussite des programmes appuyés par le FMI», a soutenu le rapport.

Dans le même ordre d’idées, le FMI a encouragé la politique monétaire de la BEAC à soutenir la réalisation des objectifs visés en matière de réserves de change. Tout comme «la Cobac (Commission bancaire de l’Afrique centrale) devra poursuivre ses efforts pour veiller à l’exécution des règlementations prudentielles et assurer la résolution des banques en difficulté», a préconisé le FMI.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Awou dit :

    Le diagnostic aurait ete complet sil relevait la mauvaise gouvernance, la prédation des ressources et des choix hasardeux comme une des causes profondes de la situation de crise dans laquelle la cemac se trouve. La chute des prix du brut n’a été qu’un révélateur. Des réponses doivent être a l’aune de ce constat.

  2. Bruno Mombo dit :

    Les solutions sont simples:

    – Le gel des recrutements est bien mais pas suffisant, il faut également réduire les effectifs afin de réduire la masse salariale et d’améliorer la productivité des organes de la fonction publique
    – Refinancer la dette extérieure afin de dégager des ressources pour apurer la dette intérieure qui est le problème économique majeur
    – Liberaliser a nouveau le secteur du bois en permettant l’exportation des grumes afin de générer des recettes et devises étranges
    – Oeuvrer a privatiser un certain nombre d’entreprises d’état acculées par les dettes et les tresoreries negatives afin de transférer les charges au secteur prive et permettre a des investisseurs nationaux de preference de créer de la richesse en améliorant la gestion et la gouvernance de ces entités qui sont des gouffres a sous
    – Prioriser le financement d’investissements de projets dont les délais de generation de rentes sont courts
    – Inserer de manière effective des mécanismes de contrôle et de sanction pour toutes actions de crimes économiques

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