Plus de quatre mois après une élection présidentielle s’étant soldée par des violences imputables aux deux parties, la Coupe d’Afrique des nations (Can) de football qu’accueille le Gabon apparaît pour certains comme une opportunité d’union pour la majorité au pouvoir et l’opposition gabonaise.

Ali Bongo et Jean Ping ne devraient pas apprécier de la même façon la Can 2017 au Gabon. © REUTERS/Stringer/AFP/KenzoTribouillard/Montage RFI


 

A moins de quinze jour du coup d’envoi de la Can, la tension est encore palpable au Gabon, au point que la compétition sportive qu’accueille le pays du 14 janvier au 5 février 2017 court des risques de sabotage de la part de militants de l’opposition n’ayant toujours pas digéré la réélection d’Ali Bongo en août 2016. Pourtant, pour certains, à l’instar du Sénégalais Abdoulaye Sakho, professeur, responsable du Master de droit du sport à l’université Cheikh Anta Diop (Sénégal), cet évènement apparaît comme «un vrai défi à relever pour le Gabon et par sa classe politique en termes de maturité, de don de soi pour son pays et sa capacité de dépassement».

Abdoulaye Sakho , en décembre 2014. © Eric Sino/frontrowimage(at)icloud.com

Dans un libre propos, dont quelques extraits ont récemment été diffusés par l’Agence de presse sénégalaise (APS), l’universitaire espère que la majorité au pouvoir au Gabon et l’opposition dite radicale, amenée par Jean Ping, se réconcilieront autour de la Can. Pour lui, «le sport sert de sentiment fédérateur à une communauté surtout lorsque les projets collectifs politiques ne sont pas très mobilisateurs mais aussi et surtout, après certaines épreuves difficiles (indépendance nationale dans la douleur et la division politique, période post-électorale mal vécue par une frange de l’opposition politique : ce qui est le cas du Gabon !)».

«La classe politique du Gabon, toutes tendances confondues, doit saisir l’opportunité qu’offre la Can pour montrer qu’elle n’est pas mue que par des intérêts égoïstes et individualistes, mais qu’elle vit et travaille pour le peuple gabonais», a exhorté le Pr Sakho, convaincu que «le sport, particulièrement le football, est un puissant vecteur». Et si l’universitaire n’a pas nié qu’un malaise profond est vécu par des Gabonais depuis quelques mois, il a pourtant semblé croire que l’union de tous les Gabonais reste possible, «de la même manière que la liberté ne se divise pas». C’est notamment cette ‘‘union’’ que, a-t-il dit, lui et les spectateurs de la Can attendent de voir dans le pays d’accueil tout au long de la compétition.

Aux personnes portant en bandoulière la haine de l’autre et le déni de la différence de l’autre, Pr Abdoulaye Sakho a lâché : «La pensée unique a fait long feu !», avant de les inviter à prendre exemple sur l’Afrique du Sud qui, pour se réconcilier a profité de l’organisation de la coupe du monde de rugby en 1995 et la Can en 1996.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Fabien Engouang Ovono dit :

    C’est pathétique pour un universitaire.

  2. NYAMA dit :

    Que le Sénégal se mêle de ses affaires, le cas de l’afrique du sud ne peut être comparable !
    Le pouvoir a assassiné le peuple à mains nues, les disparitions, incarcérations arbitraires et toute intimidation du pouvoir.
    Le peuple gabonais ne mange pas le foot-ball, le peuple gabonais vit dans la plus grande pauvreté jamais connue
    On dépense des milliards pour la CAN qui n’apporte aucune valeur ajoutée et dans un contexte social plus que tendu.
    MACKY SALL avait gagné l’élection présidentielle au Sénégal et ce n’est pas WADE qui s’était installé au Pouvoir ?
    arrêtez SVP, respectez le vote des Gabonais, ALI BONGO s’était dit démocrate, il a perdu l’élection alors démocrate, ce n’est pas qu’un vain MOT quand on a une dignité

    • Eviva dit :

      Je suis de tout point d’accord avec toi Nyama;3/4 de population port-gentillaise est au chaumage,a Libreville des centaines de familles dorment a la belle etoile et cela par qui? ALI!!! mais finalement que devriendronts ses stades après la CAN? alors qu’on meme pas un championant national digne d’un foot ball??? Toi Universitaire quelle reflexion alarmente venant de cet etablissement universitaire ou moi j’ai ete diplome dans ces meme enseintes (UCAD/ESP)

  3. Judyka dit :

    Belle leçon d’éthique politique et juridique !! Mais pourquoi l’illustre professeur incite-t-il incite-t-il les Gabonais à adopter une posture que les Sénégalais ont recusée lorsque Wade voulais demeurer au pouvoir ?!!!

  4. Judyka dit :

    La CAN est un non événement: il n’a d’intérêt que pour Ali et ses sbires afin de faire croire au monde que tout va bien. Les Gabonais n’ont que faire de cette CAN acquise au prix de la corruption la plus explicite des Hayatou et compagnie. Il n’y a pas d’argent pour le peuple mais on jette des milliards par la fenêtre pour voir des gens distraire un gouvernement corrompu, illégitime et illégal. M. Le Professeur ferait mieux de la mettre en veilleuse avec ses arguments à 2 balles. C’est pathétique !!! D’ailleurs, pourquoi ne tient-il pas les mêmes propos avec le cas gambien? Qu’il invite les Gambiens à cesser toute contestation et à dialoguer avec Y.J. Encore un intellectuel bas de gamme acheté par Ali!!! Merde !!! Pourquoi les Gabonais n’auraient-ils pas le droit de choisir leur destin politique comme les Sénégalais ??? L’illustre Professeur de droit peut-il nous donner les fondements juridiques d’une telle posture???!!! Qu’il se mêle de ces affaires ?!!!

    • Shaka Loubedi dit :

      Tu as tout dit mon frère. La chance que ces illustres universitaires ont c’est de pouvoir debiter leur betises loin du public gabonais. Qu’il vienne nous le dire en face, qu’il vienne nous voir dans les aveas, dans les kinguelé, dans les PK, dans les akébés et il s’aura ce que ca veut dire être un illustre universitaire en Afrique. J’ai de la pitié pour ses parents qui croient avoir un universitaire comme fils mais un gachis pour l’Univeristé senegalaise.

  5. Judyka dit :

    Belle leçon d’éthique politique et juridique !! Mais pourquoi l’illustre professeur incite-t-il les Gabonais à adopter une posture que les Sénégalais ont recusée lorsque Wade voulait demeurer au pouvoir ?!!!

  6. CHARY dit :

    Et les sénégalais qui décèdent par milliers dans la mer en essayant d’échapper a la misère endémique au Sénégal?? Cela n’est pas un sujet plus important a traité pour ce monsieur? En laissant les Gabonais traiter leurs problèmes « en famille ».

  7. gabao.kool dit :

    Monsieur le Sénégalais il faut arrêter tes incantations ! Bon sang ! Tu prends les Gabonais (es) pour qui ? Pour les fêtards qui sont insensés à la vie et à la dignité humaine, c’est ça ? Mais ce n’est pas possible ça ! Les Gabonais (es) passent les moments les plus ténébreux de l’histoire de leur jeune nation, et toi, du haut de ton Sénégal natal, l’un des rares pays d’Afrique où le transfère du pouvoir s’est toujours fait dans l’acceptabilité, sans qu’il n’y ait émeute ou mort d’homme, nous parles d’opportunité de réconciliation avec notre bourreau à travers la fête de football, pour quelle fin ? Il faut arrêter ça ! On vit en paix avec les Sénégalais qui ont trouvé leurs comptes au Gabon depuis belle lurette. Je tiens à te préciser que le Gaboma est désormais au point de non-retour, nous sommes prêts à n’importe quoi, nous n’hésiteront pas de passer à l’attaque contre les Sénégalais qui vivent au Gabon à cause des indélicats de ton acabit. Je réitère que notre souveraineté ne s’accorde pas d’opportunisme, encore moins, de compromission. Au finish, je trouve assez bizarre ton titre d’universitaire, du fait de ton jugement à comparer les pommes avec les oranges, comme tu le fait dans le cas du Gabon et l’Afrique du Sud. Le Gabon n’est pas l’Afrique du Sud et l’histoire n’est pas la même ! Donc si tu n’as rien dire tu fermes ton clapet, ou encore, tu t’occupes de ton pays, surtout, j’ose croire que tu as de l’amour pour tes frères et sœurs qui vivent dans notre pays. STAY AWAY FROM GABON!

  8. gaboma dit :

    « par des violences imputables aux deux parties ». Vous dites journaliste. vous n’avez pas besoin de désigner des coupables, sinon il faut étayer. Personne n’avait envoyé des gens casser dans tous les quartiers des Libreville après la proclamation d’Ali Bongo comme vainqueur. Sauf mauvaise foi, le résultat des 50 dernières années de gouvernance et toutes les frustrations causées par les injustices et la gabegie reconnues de tous y compris les hiérarque du parti qui s’entêtent à rester au pouvoir malgré autant d’échecs. On attend toujours de savoir pourquoi l’armée a attaqué le QG de Ping avec des armes lourdes. On nous a parlé de présence d’armes même à ce jour on ne parle même plus des preuves de ces calomnie. On ne peut non plus attribuer à ceux là qui marchaient de façon pacifique et sans arme la responsabilité des pillages. Le coupable c’est la mauvaise gouvernance des 50 dernières années sous Bongo père, puis Bongo fils. Ceux qui ce sont levés tiennent Ali Bongo comme le gardien de ce régime prédateur auquel il ne veulent plus prendre part. Même si Ping est aussi comptable, mais n’étant plus au pouvoir les gabonais réclame beaucoup plus l’alternance et le changement. Les discours comme les actes haineux trouvent leur origines dans les malheurs causés par 50 ans de gouvernance et non dans le discours d’un quelconque individu. La violence lorsqu’elle vient d’une personne opprimé et à qui on offre aucune autre alternative pour être entendue n’a pas à être condamnée s’il faut être juste.

  9. diogene dit :

    Le sport n’existe plus, ce n’est, depuis le siècle dernier, qu’une entreprise. Les joueurs avec des publicités sur les maillots, les annonceurs qui se battent pour une affiche, les télévisions qui payent des sommes exorbitantes pour diffuser, des qataris qui achètent des équipes européennes comme on fait son marché, des chinois qui parient sur des rencontres dont ils ne connaissent pas les règles, un tiers des rencontres du championnat européen est truqué…
    Depuis l’antiquité les jeux sont des diversions pour que le peuple accepte les tyrans.
    Si vous aimez le sport, pratiquez gratuitement, juste pour le plaisir, pas dans des temples à fric.
    Toute l’énergie dépensée dans les stades est dédiée au nihilisme ambiant du dieu Argent.

  10. Claude dit :

    C’est la première fois que j’apprends que le football est plus important que la vie d’un peuple.Mon cher ami Professeur le Sénégal a certes des intérêts au Gabon avec sa forte communauté. Avec la crise économique, vos compatriotes font de moins bonnes affaires, j’en conviens. Le climat actuel n’est guère reluisant pour les affaires. Mais il a fallu faire partir Diouf le Sénégal s’est mobilisé, Diouf en grand Seigneur a appelé Wade et est parti du pouvoir. Ali Bongo devrait appeler Ping pour le féliciter. Il négociait encore son départ avant de nous sortir des chiffres fantaisistes pour se maintenir au pouvoir la force.Ali peut encore se montrer à la hauteur en partant. Il n’est plus en phase avec les réalités de ce pays, je vous invite à lire son discours à la Nation et regarder la réalité du Gabon. Pas un mot pour la crise scolaire et universitaire.

  11. natty dread dit :

     » avant de les inviter à prendre exemple sur l’Afrique du Sud qui, pour se réconcilier a profité de l’organisation de la coupe du monde de rugby en 1995 et la Can en 1996. »??? sauf qu’en Afrique du Sud, une démocratie ‘telle qu’on l’entend’ avait permis l’accession d’un president normalement élu après quasiment 100 ans de domination blanche. Au Gabon, on est loin du compte, plus proche du conte d’ailleurs, et la CAN n’y changera rien…

  12. J&B dit :

    Heureusement que les propos de M. Abdoulaye SAKHO n’engagent que sa propre personne. Pour moi, ce qu’il dit n’est qu’une vue de son esprit. Pas étonnant vu que son président Macky SALL compte parmi les chefs d’états ayant félicité BOA Honoré.

  13. Le Juste dit :

    Monsieur le professeur, vous citez l’exemple de l’Afrique du Sud,bien.
    laissez moi vous posez une question: imaginons un seul instant le pouvoir blanc refuser la victoire de Mandela, pensez vous que la coupe du monde de rugby et la CAN se seraient déroulés? Évitez de prendre des raccourcis que vous ne prendriez jamais s’il s’agissait de votre pays et allez faire votre lobbying ailleurs.

  14. velevele dit :

    Mr SAKHO pour la dignité de l’institution je te recommande de faire une these de socioligie du peuple gabonais avant de te lancer dans tes propres imagination erronées. Le peule gabonais n’est pas le peuple senegalais.

  15. CHOSEN ONE dit :

    Je ne vois pas un peuple opprimé, laminé, affamé et sans abri se saisir d’une allégresse pendant une compétition de football. Ce détenteur de CAP est vraiment pathétique. On ne veut plus du régime BONGO, nous sommes fatigués. Nous voulons des dirigeants (hommes et femmes) de bonne moralité qui se soucient et qui servent le peuple et n’ont des égoïstes

  16. Eyi Moussavou dit :

    #PasdeCANauGabonen2017
    Un pays incapable de construire des salles de classes, se trouvant obligé de transformer des écoles primaires en colleges pour scolariser seulement 30 000 enfants. Mais ce meme pays organise 2 CAN en 5ans.
    On se moque de qui? Comme quelqu’un l’a deja dit. Pour moi, la can est un non evenement. Pire, elle va nous laisser des dettes. @pouvoird’incompetantetd’enculésdefrancmaçon.

  17. leokhardo leokhardo dit :

    Cet enfer céleste qu’est le Gabon pourra t-il nous offrir réellement la CAN?

  18. aldo dit :

    L’analyse de cette universitaire Sénégalais me semble vraiment superficielle vu le contexte social et politique du Gabon actuellement. Les comparaisons hasardeuses faites avec l’Afrique du Sud me laisse pensé que ce Monsieur n’est pas très objectif dans ses propos et qu’il fait plutôt du lobbying pour le compte de la CAF.

  19. Faustino Nze Ondo dit :

    Le peuple gabonais a avant tout besoin d’être réconcilie avec la réalité.
    Ni la CAN, ni le discours pathétique d’un soit-disant universitaire ne pourront dissimuler cette réalité.
    Ce n’est pas le pétrole qui fait la prospérité du Sénégal, et encore moins le Manganèse ou le Bois. Ce qui fait la prospérité du Sénégal, cher Monsieur l’universitaire, c’est la démocratie !
    Souvenez-vous en s’il vous plaît !

  20. Souleyman dit :

    No comment ! Faudrait pas que mon frere Sakho mette de lhuite sur le feu. Mais jestime que c pa ces lamentations qui vont changer les choses. Faut un peu plus que xa, nespa my friends ?

  21. cyrano nzamba ndong dit :

    Lorsque un pays opte pour un systeme politique democratique, il faut assumer les consequences. Car la democratie se veux impartiale dans son procesus d’operation.comme le disais deja un grand homme que:<>. Cela pour dire que, dans une republique democratique c’est le peuple qui est souverain et non les gouvernants. La situation post-electorale du scrutin du 27 aout dernier au gabon a étè un festival de fraude de la part du pouvoir en place et de l’opposition. C’est une honte pour le gabon et pour les pays qui adoptent le systeme politique democratique. En ce moment meme le gabon souffre de tous les maux, il n’y a qu’à voir le nombre de secteur d’activité qui est en greve. La pauvreté extreme s’accentue, la precarité hante le quotidien des gabonais car le taux de chomage accroit en pas de geant…quelques facteurs pour faire voir que le gabon n’est pas bien placé pour organiser cet evenement. Il est vrai que le foot-ball est un sport spectaculaire qui fait oublier la realité dans laquelle nous sommes fourrée. La can est un evenement qui renferme assez d’avantages economique, qui peuvent panser la situation economique du pays. Mais vouons a l’evidence, le peuple est oppressé, affamé,mal logé, le pouvoir en place et l’opposition sont en guerre. En un mot la democratie a étè trahi, il faut dabord remettre les pendules a l’heure en respectant le procesus democratique pour que le peuple soit epanouit et pris en consideration par les gouvernants. Autrement dit, conformer la politique de gouvernance a la democratie dans le but de mettre chacun a sa place. Ainsi donc la can est un evenement passager qui ne font pas partie des priorités du peuple gabonais. Connaissant la colere du peuple, la can ne pourra en aucun cas unifier le pays car il ne sagit plus d’union, mais plutot d’amelioration des conditions de vie de chaque gabonais. Car nous avons deja ete unis et vous gouvernants vous etes seul responsable de notre mesentente!

Poster un commentaire