De tradition, leaders du BTP au Gabon, les entreprises Socoba et Entraco, toutes deux à fort capitaux français, n’ont pas vu passer l’appel d’offres pour la construction des infrastructures liées à l’organisation de la Can 2017. Seules les Chinoises ont été retenues. Simple constat.

Alors en construction par la «française» Entraco, le complexe omnisport Omar-Bongo en 2011. © afriqueinside.com

Alors en construction par la «française» Entraco, le complexe omnisport Omar-Bongo en 2011. © afriqueinside.com

 

Alors qu’en 2010 lors de la préparation de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Can-2012), le gouvernement gabonais avait confié le marché de la réhabilitation du complexe omnisport Omar-Bongo à l’entreprise française Entraco et celui du stade de Franceville à Socoba, tout en confiant le projet de construction du Stade d’Agondjé à l’entreprise chinoise SCG. Cette année, seules les sociétés chinoises se sont vu confier la réalisation des stades de Port-Gentil et d’Oyem. Les majors français des BTP sont ainsi écartés.

«C’est à n’y rien comprendre, alors qu’on soupçonne les Chinois de ne vouloir travailler qu’avec Jean Ping, s’il accédait au pouvoir dans un an, voilà qu’on continue de les voir travailler avec le régime actuel ; j’en conclus qu’au Gabon, il n’y a sur la scène politique, ni lobby anti-français, ni lobby anti-chinois», affirme un ancien ministre originaire de l’Estuaire qui siège aujourd’hui à l’Assemblée nationale.

Et c’est vrai… Business is business (Les affaires sont les affaires) ! On constate en effet que le pouvoir actuel a décidé de ne faire confiance qu’aux entreprises de la nouvelle première puissance économique du monde, et non à celles dirigées par des ressortissants d’un pays – la France – qui reste le premier partenaire économique et commercial du Gabon. La China state construction engineering corps (CSCEC) a été désignée pour la construction d’un stade de 20.000 places à Port-Gentil, avec une piste d’athlétisme, ainsi que divers plateaux sportifs (basket-ball, handball, etc.). Pour sa part, la Shangai construction group (SCG) qui avait construit, en vingt-deux mois, le Stade de l’Amitié Sino-gabonaise à Agondjé dans le Nord de Libreville, s’est vu attribuer la construction du stade d’Oyem, d’une capacité de 20.000 places également.

Les deux consortiums chinois se sont engagés à réaliser ces deux enceintes sportives en dix-huit mois. Ce qui amène à penser – même si un match amical est organisé dans l’un et l’autre stade en novembre 2016 pour des essais – que ces stades seront livrés au tout-début de janvier 2017, soit à quelques jours du début de la compétition continentale ! De toute évidence, ce sera encore l’occasion, pour les deux entreprises, de montrer l’ingéniosité et le talent de l’expertise de la Chine et de démontrer le savoir-faire de ses ingénieurs et de ses ouvriers.

Pendant ce temps, le savoir-faire des experts français sera rangé dans un placard… Pourquoi les entreprises françaises n’ont-elles pas manifesté de «désir» à l’occasion de la préparation de cette «grande fête» ? Pourquoi n’ont-elles pas été sollicitées pour soumissionner ? Est-ce parce que l’ardoise relative aux derniers travaux de 2012 n’a pas été effacée par les pouvoirs publics gabonais ? Est-ce parce qu’elles ne sont pas sûres d’être payées au terme des travaux, l’indice COFACE du Gabon ayant encore été dernièrement abaissé ?

En tout cas, dans l’opinion, peu importe que ce soit des entreprises chinoises, françaises ou autres, l’essentiel est qu’elles participent à ces travaux de développement des villes de province !

 

 
GR
 

18 Commentaires

  1. MINKO dit :

    Avec les chinois , les surfacturations sont garanties, « DELTA SYNERGIE  » pillent tranquillement le GABON , alors que les Français nous sortirons un jour , comme s’il en était encore besoin, les gains faramineux de cet  » homme d’affaire président « 

  2. Respublika dit :

    les stades de 20 000 places mais qui va au stade dans ce pays là sans vrai championnat national ? Les stades seront vides après la fête à moins qu’ils ne servent à autre chose: à se transformer en établissement scolaire comme ailleurs.

  3. Jean -jacques dit :

    C’est bien fait par cque la France n’a pas pitié de nous… c’est mieux les chinois qui font au moins preuve de nous aider, si le Gabon avait été colonisé par la chine aujourd’hui le pays allait déja avoir une autre image.

    Felicitations à ces entreprises chinoises. la France a trop retarder le pays. Qui a construit la chine c’est ce sont les chinois eux même. qui a construit la France ce sont les français c’est pour dire si la France avait la determination de construire le Gabon, le pays allait être comme l’Afrique du sud. Mais non ce qui leur interesse c’est nos richesses.

    Il faudrait que l’Etat respecte aussi les engagements de payer les entreprises.chinoises,

  4. Pendjet Fortunet dit :

    Chers amis ces infrastructures seront financées par les banques chinoises. Une des conditions de ces financements c’est que les projets soient réalisés par des entreprises chinoises.
    En ce moment les chinois débordent de capitaux qu’ils cherchent à investir coûte que coûte avec un minimum de garanti. Par contre tout l’équipement, matériel de construction, logiciels nécessaire à la réalisation du projet vient de Chine. Et une fois sur le site ils pratiquent un peu d’agriculture et d’élevage pour nourrir leurs employés. Donc cela à un minimum de retombée sur l’économie nationale.
    La construction dans le BTP est régie par des normes, or depuis des décennies nous utilisons des normes européennes en français/anglais. Les chinois exigent toujours d’utiliser des normes chinoises inconnues par les ingénieurs gabonais et en langue étrangère (chinois). Cela disqualifie automatiquement les ingénieurs gabonais à des postes de responsabilité. Exemple pour le projet de la route pog-omboué (plus de 340 milliards), il n’y a aucun ingénieur gabonais.
    Par ailleurs le Ministère des TP ou l’ANGTI doit faire le suivi de la qualité des travaux. Cela est impossible avec des normes de construction que l’on ne maitrise pas.
    En résumé, les projets réalisés par des chinois n’ont que peu de retombée sur l’économie et l’emploi au Gabon. La qualité des infrastructures n’est pas toujours assurée. Le seul avantage est qu’ils tiennent les délais et que l’infrastructure est visible.
    Demandons-nous également pourquoi les chinois écartent l’assurance décennale de tous les contrats qu’ils signent avec nous. Cette assurance est sensée assurée les dommages important sur l’infrastructure pendant 10 ans.

    • jp dit :

      il faut regarder le stade sino gabonais de prés , les fissures sortent deja de partout ainsi que les malfaçons diverses en tout genre . les chinois ne sont guère mieux que les francais voir pire car ils obligent l’etat gabonais leur propre quota en termes d’emploie . si dans dix ans , le stade s’éffondre ou devient hors normes pour acceuillir tel ou tel événement cela ne sert strictement à rien . dans chaque action ,il faut toujours se poser la question de savoir a qui profite tout cela . ceci est juste un point de vue donc ne vous devoulez pas sur moi

    • OWIYOULOU dit :

      comme tu es déjà parti à changhaï ou pékin pour nous affirmer ici que les chinois travaillent sur une autre norme (norme chinoise) que nos ingénieurs ne peuvent pas contrôler les travaux.
      arrêtez de prendre les gens pour des billes.
      Dites nous aussi que dans votre domaine professionnel il y’a la norme chinoise c’est pourquoi vous êtes déclaré incapable de travailler avec les chinois à l’heure de la mondialisation.

  5. Meradie ndossi dit :

    Nous somme sûre au moins d’être livré à temps avec les chinois

  6. Yeno Wynnie dit :

    Bien fait pour eux ils aiment trop mettre la main dans les choses du Gabon

  7. Michaxe dit :

    La main d’oeuvre chinoise es moins chère et très rapide donc moi j’opterai pour eux

  8. Hermann O. dit :

    @Pendjet Fortunet. Merci pour la qualité et la profondeur des informations que tu nous donnes, de même que ton analyse. C’est avec de tel post que nous ferons de ce forum un lieu d’enrichissement…Je regrette toujours autant les légèreté et vacuité de certains autres!!
    En plus de ce qui a déjà été dit, il y a 2 aspects qui me semblent contribuer à la « mise à l’écart » des entreprises traditionnellement consultées: les obligations contractuels de paiement par l’état aux échéances définies (Ces entreprises s’en plaignent régulièrement), et la mauvaise évaluation et management des projets antérieurs qui ont conduit à des dépassements inacceptables de budget ou révision incessante des cahiers de charges

  9. Obalango dit :

    n’est-ce pas la France qui a placé Ali au pouvoir et ces entreprises française là qui ont financé sa campagne????

  10. jacques dit :

    salut les amis du gabon,

    poukoi on ferai pas les chantier en travail poste les gabonais le jour les chinois la nuit

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