L’élimination des Panthères du Gabon à la 31e Coupe d’Afrique des Nations (Can) de football, le 22 janvier dernier, par les Lions indomptables du Cameroun est diversement appréciée par les supporteurs du Onze national. Si d’aucuns parlent de malchance et de mauvaise organisation, d’autres évoquent des raisons politiques et même spirituelles pour justifier cette élimination.

Les supporters des Panthères, avant le rencontre Gabon-Cameroun, le 22 janvier 2017 © Les Panthères du Gabon

 

De mémoire de supporteur, jamais l’élimination d’une équipe nationale de football participant à la compétition que son pays organise n’aura été si diversement appréciée. Entre ceux manifestant leur joie, ceux évoquant le non respect de la mémoire des morts, ceux ayant mis en avant les enjeux politiques et ceux qui manifestent leur tristesse, cette élimination des Panthères du Gabon est davantage venue accentuer la crise socio-politique qui plombe le pays.

Après le coup de sifflet final du dernier match du groupe A opposant le Gabon au Cameroun, des feux d’artifices ont été tirés dans des quartiers de Libreville. A la vérification, ce sont des Gabonais qui en ont tiré en lieu et place des supporteurs camerounais, pourtant qualifiés. A la joie des uns se mêlait la colère des autres.

Pour Manu, jeune étudiant, se réclamant «Gabonais à 99,97%», «l’équipe gabonaise est une très jeune équipe. Elle joue très bien». «Ce n’est pas leur faute ce qui est arrivé. Les jeunes ont essayé. Mais on peut dire qu’ils sont à moitié comptables de cette élimination », a déclaré le jeune étudiant. Manu ramène vite cet échec sur le plan politique. «On nous reproche de ne pas supporter notre équipe nationale. On nous demande de montrer notre patriotisme. Le patriotisme ce n’est pas seulement sur le sport. Il faut le montrer partout. Il faut le montrer lorsqu’il s’agit d’éducation, de logement et de santé», a-t-il martelé ajoutant que «ce patriotisme ne peut pas seulement se limiter au sport. On ne peut pas venir distraire une population avec du sport causant la dépense des sommes ahurissantes. On parle de plus de 400 milliards de francs CFA alors qu’il manque des tables bancs dans les salles de classe ».

Dans ce coup de gueule, quelques minutes après la rencontre, il estime que ce qui n’a pas marché, ce sont ces ratés d’Aubameyang. «En club il rate très peu de telles occasions», note-t-il et de préciser que cela relevait «des signes prémonitoires». Il s’explique à ce propos : «dans le temps additionnel, vous avez vu ce poteau et l’envolé du gardien camerounais. Que voulez-vous? Les plus spirituels vous diront que les Esprits, les morts ne sont pas tranquilles. Il y a lieu de souligner que dans un pays de 1,800.000 d’habitants, un mort est un mort de trop. Selon le gouvernement, il y a eu trois ou quatre morts dans les émeutes postélectorales. C’est énorme. Ce sont des familles entières endeuillées».

Le jeune-homme très remonté, fustige également le fait qu’il n’y a pas eu de minute de silence à la mémoire de ces personnes. «Notre équipe nationale aurait bien pu insister pour faire une minute de silence à la mémoire de ces personnes. Ça ne leur coutait rien. Le sang ne ment pas, c’est encore trop chaud ce qui s’est passé dans ce pays. Nous sommes vraiment navrés».

Ruffin Ndila, quarantenaire, a prôné lui, le fairplay en regrettant cette élimination. «On reste fairplay. Toutefois, en tant pays organisateur, nous sommes très déçus. Déçus de nos joueurs. Nos joueurs sont des professionnels. Cela veut dire qu’ils se sont préparés, en amont, dans leur club. Quand ils arrivent ici, les deux ou trois semaines qu’ils ont ensemble c’est pour la cohésion. Mais on n’a pas vu cette cohésion-là sur le terrain. On se demande alors s’ils jouent pour la patrie. En tout cas, c’est décevant, mais on reste fairplay».

Si certains accusent le capitaine Pierre Emerick Aubameyang d’avoir «boycotté» cette Can en ratant une balle qui aurait permis un but au Gabon, dès les premières secondes de jeu, Claude Ndoumba, lui, veut calmer les ardeurs. «C’est carrément un sentiment de déception», a-t-il déclaré. «J’aurais voulu que le Gabon puisse gagner ce match. C’est la maladresse des Gabonais qui les a perdu. Ils ont pourtant bien joué, C’est ça aussi le football», a-t-il relativisé.

Un autre supporteur, Ondo Meyo s’étonne, se demande comment les Panthères n’ont pas pu être à la hauteur pour pouvoir mettre un but qu’il leur fallait. Il ajoute même qu’ «apparemment, les Lions du Cameroun n’ont pas tout donné. C’est comme s’il y avait une hésitation».

Quoi qu’il en soit, les réseaux sociaux avaient largement appelé au boycott de cette compétition en terre gabonaise. Dès lors, cette élimination accentue la crise qui aurait pu s’atténuer avec une progression du Onze national dans le tournoi. Maintenant, l’échec aux portes des quarts de finale donne libre cours aux partisans du boycott de réclamer déjà les comptes. Combien cela a-t-il coûté au Gabon ? Telle est la question qui a commencé à se poser et qui sera encore davantage entendu dans les prochaines semaines.

 
GR
 

20 Commentaires

  1. Thiboy'z dit :

    les dirigeants de ce pays ne sont pas du tout sérieux,de même que les dirigeants du foot au Gabon!le climat sociopolitique, économique sans oublié la mauvaise préparation de l’équipe de foot en sont pour quelque chose dans la bâclée rapide des panthères sans véritables griffes et détermination.de toutes les façons la majorité des gabonais ne voulait pas de cette CAN quant on sait tous que les réels priorités sont ailleurs!Dieu parle aussi à travers son peuple mais ces gens là n’en font qu’à leur tête!honte à vous!

  2. Nkembo dit :

    Pour moi,l’élimination des pantheres est dues à l’impréparation. Notre équipe.n’a eu qu’ une semaine d’entraînements contrairement à ses adversaires. En si peu de temps,l’entraîneur ne connaissant pas ses joueurs n’a pu aligner valablement les milieux de terrain.Les pantheres ont été comme un élève(paresseux)qui n’étudie pas ses leçons et compte sur un coup de chance mais Dieu n’aide pas les paresseux.
    Je ne vois pas autre chose. Ali doit aussi faire le bilan de ses conseillers espagnols dont  » Déco « . Qu’ ont-ils apporté réellement au sport? comment continuer à payer des gens qui ne nous apportent rien?
    Est ce les présidents du sénégal,du burikina,de la côte d’ivoire,du Mali,de la Rdc ont eu besoin des conseillers occidentaux pour que leurs équipes jouent bien.ce quoi ce complexe.

    • plainoreti dit :

      c est toi le complexé

    • Matho dit :

      L’autre question, la bonne, c’est, est ce que les autres présidents font du sport une affaire politique, partisane, et personnelle? La récupération politique des évènements sportifs dans un pays de démocratie multipartite à pour conséquence, entre autres, d’exclure une partie plus ou moins importante du peuple. Etes vous surpris, par exemple, que le « 12 mars » ne mobilise pas tout le monde?

    • lelion dit :

      je n’y crois pas de toi Nkembo. passons, l’objectif pour vous avec ces stades sans pelouse, maintenant c’est d’organiser la coupe mondiale comme avait dit l’autre.
      c’est triste ce pilotage a vue. Issa Hayatou est un bon joueur, il doit rigoler devant les enfantillages des Gabonais.Nous pensons organiser sans s’organiser.

    • djouori dit :

      Bonjour Nkembo,
      Penses-tu que les autres pays ont plus de temps de preparation? Nos joueurs ne sont-ils pas dans les memes championats que les Burkinabe, senegalais ou congolais? Et oiyrtant la RDC est aussi en crise politique? L’Egypte vit l’enfer du terrorisme mais sont equipe est qualifie? Alors que penses-tu de la vengeance des morts du 31 aout 2016? Le monde n’est pas que physique mais aussi spiritual. Et si nos joueurs se sentaient coupables d’avoir trahi le people en se mettant du cote des tueurs?

  3. Ogoula dit :

    J’ai vu des choses étranges durant cette CAN,des gabonais féticher contre sa propre équipe. Des gabonais maudirent leur équipe. Vivement le dialogue sans tabou pour réconcilier les gabonais.

    • Samuel dit :

      Dialogue sans tabou, oui mais sous la direction de qui? De BOA qui fait la promotion de la médiocrité en élevant des pseudo hommes politiques comme BBM. En niant le massacre des gabonais aux mains nues ? Peut-il y avoir de réconciliation sans vérité. Que ce pouvoir cesse d’abord de vivre dans un déni permanent de réalité

    • NKT dit :

      Monsieur OGOULA,

      Vivement le dialogue sans tabou por réconcilier les gabonais. Réconcilier qui avec qui? l’armée, gendarmerie, police avec le citoyen civil ou bien? pour revenir à l’élimination de notre équipe comment pouvez vous accepter qu’un père de famille ne donne pas de l’argent à son enfant pour partir à l’école mais donne l’argent du taxi, de l’entrée, de la consosommation pour la boite de nuit. ça c’est la sorcellerie mettre le loisir avant ce qui la chose primordiale à tout individu : la connaissance-le savoir. moi meme je n’ai pas supporter notre équipe et je le dis.

    • Emeno dit :

      Mdr t’es sérieux là ?Lol!

  4. la boule dit :

    de grace ogoula, tu racontes des btiz ,tu as vu où les GABONAIS fetiché pout les panthers,ns ne les detestons pas sauf cette can n a pas ete la bienvenue,raisosn pour laquelle l elimination au premier tour etait un imperative categoriq

  5. OKONG CLAIRE dit :

    SI Y A DIALOGUE IL FAUT QUE CA SE TIENNE AU STADE DE FOOT D ANGONDJE AVEC TOUT LE MONDE /LES EMERGENTS TOUS LES CORPS DE SECURITE COMPRIS LES MILICES ET MERCENAIRES QUI ONT TUE LES GABONAIS SANS DEFENSE/LA SOCIETE CIVILE LES POLITIQUE/SINON RIEN OH OH OH

  6. manu dit :

    l échec retentissant de notre belle et jeune équipe en majorité n est que la résultante d une gestion décrié n ont pas sur le plan sportif uniquement mais aussi économique,politique,culturel,social et sociétal et j en passe.Il est nécessaire a tout prix de mettre de coté ces dirigeants illégitime.

  7. Moussavou dit :

    L’élimination des panthères ne doit affecter personne et ceux qui parlent de patriotisme ne connaissent pas la signification de ce mot car ce sont les mêmes qui évitent la réalité des problèmes sociaux , politique et économique et préfère la distraction…

  8. AGORA dit :

    Au Gabon c’est dabord les loisirs et autre distraction. …la bientôt c’est Amissa » truc chose » la…des dossier comme l’éducation, les route,la crise au Gabon ,le chômage, non,non,c’est pas important

  9. Bienvenu EYI MBA dit :

    NKEMBO ali doit faire son propre bilan,en tirer les conséquences et quitter le pouvoir indu qu’il veut absolument garder,contre vents et marées électorales et sociales…LE plus tôt serait le mieux pour notre Etat!

    Vous n’allez toujours pas l’exempter quand on sait tous que c’est lui et son égo surdimensionné le véritable frein à l’avancement du pays depuis 2009.

    Si d’autres attirent la lumière,lui il ne brille que parce qu’il cristallise l’échec.

    Bill Gates pour connaitre son succès s’est entouré de visionnaires comme lui parce que qui s’assemblent se ressemblent!

    Cette CAN était si inopportune que nous « les aigris »nous attendions encore que l’on nous montre sur le terrain les bénéfices de la première édition pour les Gabonais et pour le pays en général. Quand à notre grande surprise ils ont embarqué les joueurs dans ce précipice ou ils n’auront remporté que de l’impopularité,comme ali,à croire qu’il ne veut pas crever seul…

  10. ANGE GABRIEL dit :

    ALI VA ENCORE BATAILLER POUR ARRACHER L ORGANISATION DES PROCHAINS JEUX OLYMPIQUES / IL A LES MOYENS DE SOUDOYER LES LES PRESIDENTS DE CES ORGANISATIONS AYATOU LE CAMER LE SAIT /ALI A LES MOYENS /LES GABONAIS VONT ENCORE SERRER D UN CRAN LEUR CEINTURE/pOUR LES PROCHAINES SEMAINES ALI VA PRESENTER AUX GABONAIS POUR REGLEMENT LA FACTURE DE LA CAN DE FOOT/Y AURA DES GRINCEMENTS DES DENTS/QUELLE GALERE:::

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