Initiée par la Banque mondiale (BM), la mission d’appui technique à la filière gabonaise a débouché sur un rapport d’évaluation de la mesure d’interdiction d’exportation des grumes. Rapport dont les conclusions ont été présentées, ce 23 mars à Libreville.

Les officiels pendant l’atelier avec, de gauche à droite, Noël Mboumba (ministre délégué à l’Economie), Estelle Ondo (ministre de l’Economie forestière) et Sylvie Dossou, le 23 mars 2017 à Libreville. © Gabonreview

 

Lancée en 2010, la mesure interdisant l’exportation du bois en grumes a fait l’objet d’une étude menée par la Banque mondiale (BM), dont le rapport a été rendu public à la faveur d’un atelier, ce 23 mars à Libreville. En réponse à une requête du gouvernement gabonais, l’institution de Bretton Woods avait dépeché, en novembre 2015, une mission d’appui technique à la filière bois gabonaise.

Mission qui avait pour objectifs principaux d’évaluer l’impact de l’interdiction d’exportation des grumes sur les ressources de l’économie gabonaise ; et, identifier des objectifs réalistes, des actions et des mesures à prendre pour accroitre le poids de l’industrie du bois dans la croissance économique du Gabon. Organisé conjointement par la BM, le ministère de l’Economie et celui de l’Economie forestière, l’atelier de dissémination visait ainsi à présenter le rapport de cette étude, ses principales conclusions et les préconisations formulées pour améliorer le poids de la filière bois dans l’économie gabonaise.

Quelques moments de l’atelier. © Gabonreview

A cette occasion, la représentante-résidente de la BM au Gabon a indiqué, selon les conclusions de l’étude, que «la participation au PIB de la filière bois retrouve son niveau d’avant la crise internationale de 2009-2010, que le nombre d’emplois dans l’industrie du bois a doublé, que le nombre d’entreprises de transformation a augmenté, et que cette interdiction d’exportation des grumes a permis d’éviter des émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 69 millions de tonnes de CO2 équivalent».

Toutefois, a souligné Sylvie Dossou : «Le secteur bois a vu ses recettes fiscales drastiquement chuter. La production nationale de grumes a aussi été réduite, engendrant un souci d’approvisionnement pour certains industriels». En gros ce rapport est une véritable mine d’or informative sur le processus d’industrialisation de la filière bois, lancé en 2010 par le gouvernement.

Le document révèle notamment qu’avant 2010, le tissu industriel consommait entre 1,2 et 1,5 millions de m3 de grumes ; alors qu’en 2017, l’ensemble du tissu industriel gabonais peut transformer au moins 2,5 millions de m3 de grumes par an. Soit près du double ! Tout n’est pas cependant rose dans ce processus d’industrialisation. Le rapport souligne notamment, au niveau des pratiques d’exploitation : la baisse du prélèvement à l’hectare ; la perte de technicité en exploitation forestière, du personnel peu formé et des machines forestières usagées ; un secteur domestique restant majoritairement dans l’informel, peu ou pas structuré.

Par ailleurs, l’étude de la BM a relevé la nécessité de mettre en place un programme d’appui à la filière bois. Etalé sur 10 ans, ce programme s’appuierait ainsi sur quatre volets. Evalué à 35 millions de dollars (plus de 31 milliards de francs CFA) le premier consisterait à dynamiser le secteur économique industriel du Gabon et mettre en place des mesures de soutien aux opérateurs économiques de la filière. Le deuxième volet vise à produire plus de grumes dans les concessions aménagées et apporter les garanties de traçabilité. 15 millions de dollars (plus de 9 milliards de francs CFA) sont nécessaires pour atteindre cet objectif.

Dans le troisième volet de ce programme, il sera question de développer les plantations et maintenir le Gabon comme grand pays producteur de bois tropicaux. Un chantier chiffré à 13,5 millions de dollars (plus de 8 milliards de francs CFA). Enfin, le dernier volet repose sur le renforcement institutionnel : par des réformes et par une augmentation des moyens. Coût de l’investissement, 22 millions de dollars (plus de 13 milliards de francs CFA). Soit un total de 90,5 millions de dollars (plus de 55 milliards de francs CFA) pour mettre en œuvre le programme d’appui à la filière bois.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. diogene dit :

    Incroyable, la banque modiale fait comme si rien ne s’était passé le 27 Aout 2016 et continue de financer des projets du bongoland pour l’aider á se maintenir plus longtemps.
    Un moratoire sur les aides et projets en cours devrait être un minimum.

    • James Bond 007 dit :

      Vous pensez que la BM a besoin de votre vie pour s’engraisser dans votre pays? Je pleure svt quand j’entend des gens parler de l’ONU, UE, FMI, UNESCO, OIF comme des sauveurs! La BM est un investisseur et un investisseur se fout de qui est au pouvoir tant que ses interets sont garantis.

      Les occidentaux sont des conquerants pas des humanitaires. Quand tu viens les mains les mains, ils te mangeront tranquillment. Les droits de l’homme sont juste un moyen pour piller tranquillement l’Afrique et nous nous y croyons quand mm!!!

  2. stephanoetus dit :

    Je ne comprend pas pourquoi on se plaint encore ou même pourquoi la banque mondial agite le drapeau blanc,la mesure a été prise pour sois disant faire de la transformation sur place et industrialisé le secteur bois de même que créé des emplois mais au delà de sa un détail a été oublier celui de l’apport des recettes dans le pib,mystère et boule de gomme on nous mystifie avec les même images des usines de transformation de la zone économique de Nkok et qlq autres usines,mais que disent les chiffres RIEN NADA aucune entrée concequante dans les recettes du bois….assumons tranquillement c’est tout,ce n’est pas pour aujourd’hui que la taxe sur le carbone donnera des fruits sauf si je me trompe!JDCJDR

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