De nombreuses femmes se sont donné rendez-vous sur la plage du pont de Gué-Gué à Libreville, le 25 janvier dernier. Objectif ? Revendiquer leur appartenance au mouvement «Natural and happy» et échanger sur les techniques d’entretien des cheveux crépus.

Quelques membres du Gabao Nappy. © D.R.

Quelques membres du Gabao Nappy. © D.R.

 

Disparu des pratiques féminines africaines depuis plusieurs décennies, le désir de garder ses cheveux naturels, loin des produits cosmétiques, vient d’être réaffirmé à Libreville. La première journée du «Gabao Nappy», initiative lancée par Diana Akoloh, visait à sensibiliser la femme noire à la nécessité de retrouver ses cheveux naturels. «Cela concerne toutes les filles qui ont des cheveux naturels qui peuvent venir échanger sur les méthodes et moyens d’entretenir leurs cheveux», a indiqué la promotrice.

À l’initiative du mouvement Gabao Nappy, Diana Akoloh et Josiane Maténé (promotrice de 3MJ consulting). © Gabonreview

À l’initiative du mouvement Gabao Nappy, Diana Akoloh et Josiane Maténé (promotrice de 3MJ consulting). © Gabonreview

Pour ce premier acte, elles étaient une dizaine de jeunes filles à avoir manifesté la volonté de ne plus se laisser influencer par la mode, singulièrement la tendance à magnifier les cheveux lisses. Elles ont toutes décidé de faire fi des jugements pour faire triompher leur vision d’un retour à la beauté naturelle de la femme africaine. Sans doute, la crainte de subir des revers de fortune n’est-elle pas étrangère à cette prise conscience ? En tout cas, le passage au «Nappy» est souvent dû à un électrochoc, comme la peur de perdre ses cheveux. «Garder ses cheveux naturels épargne la femme des problèmes au niveau du cuir chevelu. A force d’enchaîner les défrisages, certaines finissent par ne plus avoir des cheveux et à avoir une calvitie, parce qu’elle ne laisse pas le temps aux cheveux de se reposer», a expliqué, à cet effet, Diana Akoloh.

Si le premier défrisage est généralement réalisé pour des raisons pratiques, il est parfois motivé par certains comportements ou des réflexions déplacées. Manque de temps ou de moyens financiers, difficulté à démêler les cheveux crépus, impression de ne pas être dans la norme et même le complexe devant les cheveux lissés sont autant de raisons qui poussent de nombreuses jeunes filles à user de produits capillaires «miracles» très agressifs. Une vision combattue par Diana Akoloh, qui affirme qu’il existe des solutions pratiques à ces incommodités. «L’entretien des cheveux naturels ne nécessite pas plus de moyens que les cheveux défrisés. Il suffit pour une femme de disposer d‘une heure dans un week-end et des bonnes techniques pour s’offrir son petit soin pour la semaine. Si nous arrivons à le faire c’est que les autres le peuvent aussi», estime-t-elle.

En plus des préoccupations purement esthétiques, le mouvement Nappy est une revendication culturelle liée à la place des populations noires et métissées dans la société. «Être Nappy, c’est être fière de ses origines et de son identité», a conclu Diana Akoloh.

Néologisme américain, ce terme vient de la contraction de deux mots, «natural» (naturel) et «happy» (heureux). Il regroupe toutes les femmes qui ont décidé de jeter leurs produits de défrisage, de débrancher leur fer à lisser et de laisser leurs cheveux vivre leur vie.

 

 
GR
 

4 Commentaires

  1. ya kiakia dit :

    Bravo !
    Courage et continuez !
    Prévoir info dans les lycées pour sensibiliser nos adolescentes. Miss gabon devrait être une, Nappy.

  2. Mone Afirikara dit :

    Belle initiative. A étendre mes chères sœurs

  3. ya kiakia dit :

    Quand on voit le prix des mèches indiennes et brésilienne pour essayer de ressembler à des whities, , je dis que ça coûte très chère ces déguisements de « précieuses ridicules » mes soeurs ! Black is beautiful ! Valorisons nos propres canons de beauté. Les hommes blancs s’interessent aux femmes noires pour leurs couleurs; alors pourquoi essayer vainement à ressembler à une blanche que nous ne serons jamais ? C’est tellement agréable pour un homme de passer ses doigts dans une vraie chevelure crêpue plutôt que dans un tissage ou une perruque aussi sophistiqués puissent-t-ils paraître ! Les hommes vrais aiment les femmes authentiques, naturelles. Et l’amour s’exprime sur le vrai et non sur le paraître, les artifices. Ah, oú sont-t-elles nos belles femmes des années 60 que nous n’admirons plus que sur les photos noir/blanc ? Mes soeurs, faites ressusciter la beauté black authentique, sauvage, africaine… bellissime…

  4. flo77150 dit :

    Merci pour cet article et ce blog ^^

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