Conscient de l’importance de ces écosystèmes dans le développement durable, les autorités gabonaises souhaitent inscrire le site du Bas-Ogooué à la réserve de biosphère. Coordonnateur général du Projet d’appui à la gestion durable des zones humides (PAZH), Faustin Ondamba Ombanda revient avec Gabonreview sur ce processus et ses enjeux.

Le coordonnateur général du Projet d’appui à la gestion durable des zones humides (PAZH), Faustin Ondamba Ombanda. © Gabonreview

 

Gabonreview : Qu’est-ce qu’une réserve de biosphère, quelle est son utilité ?

Faustin Ondamba Ombanda : La réserve de biosphère est aujourd’hui un statut de conservation qui a été initiée par l’Unesco. C’est un site sur lequel, les aspects liés au développement durable, à l’économie, à l’écologie et au social sont pris en compte. Parmi les critères d’inscription d’un site à la réserve mondiale de biosphère, il y a les connaissances scientifiques, parce qu’il faut pouvoir disposer de toutes les connaissances scientifiques possibles sur le site, il y a également la prise en compte de tous les patrimoines culturel ,social du site, mais également la prise en compte de la dimension économique, parce que nous sommes dans des écosystèmes où il existe beaucoup d’activités à caractère économique, l’exploitation forestière pétrolière et minière…Nous sommes là au cœur d’une dimension de développement durable.

Pourquoi l’inscription du Bas Ogooué sur la liste de l’Unesco est-elle importante ?

Aujourd’hui, nous avons, un enjeu autour de l’Ogooué pendant longtemps, le bassin de l’Ogooué a été le parent pauvre des initiatives en matière de préservation de l’environnement. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que le site du Bas Ogooué au départ, n’a pas été retenu comme un parc national. Aujourd’hui, nous venons compléter en quelque sorte ce vide. Nous avons dans un premier temps donné un statut de conservation à ce site avec la création d’un site Ramsar. Le site Ramsar consiste à promouvoir la gestion rationnelle des zones humides. Après la création du site Ramsar, nous mettons actuellement en place le processus d’inscription sur la réserve de biosphère. Mais ce n’est pas tout. C’est également une activité qui prolonge aussi la dernière décision gouvernementale, qui est celle de créer des parcs marins. C’est une dynamique. C’est un ensemble. On ne peut pas isoler l’action de préserver l’environnement et la réduire à un statut. C’est un mouvement d’ensemble qui nous permet de donner une envergure importante à l’épine dorsale du Gabon, parce que l’Ogooué traverse six à sept provinces du Gabon.

Concrètement, que gagneront les populations locales qui seront privées des ressources de la réserve d’une certaine manière ?

Il n’y a pas de privation de ressources, c’est justement l’amalgame qui ne faut pas faire. Le terme privation est à proscrire dans ce que nous sommes en train de faire. Il y a tout simplement la possibilité de faire concilier la gestion des ressources et la préservation de l’environnement. Il y a tout simplement une mise en cohérence de trois vocations : exploiter, conserver pour une gestion durable.

Le Gabon a créé 13 parcs nationaux dont les retombées restent à démontrer. Finalement, ces enclaves écologiques ne servent que les intérêts des institutions internationales ?

Dire que les parcs nationaux ne servent à rien, ça se discute. Je pense qu’aujourd’hui, à l’échelle nationale ou internationale, personne ne peut douter de l’utilité des parcs nationaux. Je prends un exemple: prenez toutes les problématiques qui existent autour de la question de la préservation des éléphants. Si on ne disposait pas des parcs nationaux, où, il existe un système de surveillance très serré, vous imaginez qu’aujourd’hui les éléphants du Gabon atteindront le nombre que nous avons? Cette question ambivalente sur l’importance des parcs nationaux, je ne la conçois pas comme ça. Ces parcs nationaux ont une vocation et aujourd’hui, ils jouent parfaitement leurs rôles en ce qui concerne la préservation d’une certaine biodiversité. Maintenant si vous voulez parler de l’afflux de touristes et autres, c’est une dimension supplémentaire qu’il faut certainement franchir, mais elle ne peut pas être prise différemment de toutes les questions qui peuvent être liées à l’organisation des voyages et tourisme et autres.

 
GR
 

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