La Cour des comptes a transmis, le 11 avril courant, au ministre en charge de la Santé, le rapport définitif de l’audit de performance des dépenses relatives à la lutte contre le VIH/Sida et le paludisme et leur impact sur les indicateurs de santé au cours de la période 2000-2014.

Le procureur général à la Cour des comptes, Charlotte Mpaga, remettant le rapport d’audit au conseiller chargé des affaires pharmaceutique et du médicament, Serge Aimé Issembe. © Gabonreview

Le procureur général à la Cour des comptes, Charlotte Mpaga, remettant le rapport d’audit au conseiller chargé des affaires pharmaceutique et du médicament, Serge Aimé Issembe. © Gabonreview

 

La Cour des comptes s’est penchée sur les dépenses en matière de lutte contre le VIH/Sida et le paludisme, deux obstacles majeurs au développement du pays. Il s’est agi d’évaluer les indicateurs de santé au Gabon.

Selon les conclusions du rapport d’audit, la part allouée aux dépenses de santé dans le budget général de l’État varie entre 1,3% et 6% sur une période de 14 ans. La participation financière de l’Etat à la lutte contre ces maladies représente 3,96% des crédits ouverts au titre des dépenses de santé, soit 40,5 milliards de francs. La lutte contre le VIH/Sida a absorbé 38,62 milliards de francs, tandis que le montant des crédits mobilisés dans le cadre de la lutte contre le paludisme s’élevait à 1,87 milliard. «L’engagement budgétaire de l’État gabonais, sur la période sous revue, est relativement faible et reste inférieur à l’engagement pris à Abuja en 2001 par les gouvernements africains d’attribuer au moins 15% du total de leurs budgets nationaux annuels au secteur de la santé. L’Etat peine aussi à assurer la coordination des politiques publiques dans ce domaine», souligne le rapport.

La participation des partenaires à la lutte contre le VIH/Sida et le paludisme de 2000 à 2014 s’établit à 26,87 milliards de francs, la contribution la plus importante étant celle du Fonds mondial avec 19,32 milliards, soit 13,61 milliards pour le paludisme et 4,71 milliards pour la lutte contre le VIH/Sida. Les donateurs privés ainsi que les partenaires bilatéraux ont également contribué à la lutte contre ces pandémies.

S’agissant des dépenses en matière de lutte contre le paludisme, au cours de la période 2001-2013, le montant des crédits alloués par l’Etat s’élève à 1,87 milliard de francs. Sur cette somme, la prévention absorbe 1,36 milliard alors que 515 millions ont été consacrés à la construction des centres de paludisme. «Ces crédits affectés par l’Etat sont non seulement faibles en valeur absolue mais, ceux consacrés à la construction de ces centres ont été utilisés de manière inefficace et inefficiente», indiquent les résultats de l’audit.

Les auditeurs de la Cour des comptes ont relevé que la quasi-totalité (95,12%) des crédits alloués à la lutte contre cette pandémie sur la période 2000-2011 ont été utilisés par cinq activités : les centres de traitement ambulatoire 5,64 milliards ; le Programme multisectoriel de lutte contre le Sida 5,94 milliards de francs ; le Programme national de lutte contre le Sida 3,75 milliards ; le Fonds Sida 3,8 milliards de francs et le soutien à la lutte contre le VIH/Sida 9,78 milliards de francs. «La construction des CTA a été réalisée au cours de la période 2001-2008 mais ces centres présentent de graves insuffisances tant sur le plan biomédical que sur celui des équipements»,  retient le rapport mentionnant : «La multiplicité des acteurs et l’évolution dans le temps de leurs compétences au cours de la période sous revue ont rendu le suivi et la coordination des actions particulièrement difficiles. La Cour n’a pu obtenir la justification de l’emploi des financements du Fonds Sida».

On note que le ministère de l’Éducation nationale a géré 8 millions de francs entre 2007 et 2010 pour des actions de sensibilisation. Le programme des enfants orphelins et vulnérables a, quant à lui, absorbé 243 420 000 entre 2006 à 2011.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. AXELLE MBALLA dit :

    Politiques publiques! ah…le Gabon. Quelle pitié!
    des grands mots pour des maux cristallisés par une scabreuse gestion des hommes et des moyens. Qui doit parles des politiques publiques dans ce pays a dérive? (Idée, réflexions, mise en forme, exécution, évaluation, validation)… sur quels délais? par qui? comment?
    Qui vérifie? qui valide?
    Arrêtez vos plaisanteries. AU Gabon, il vaut mieux être royalement abruti « comme moi « , ensuite avoir des parents ou sombrer dans l’ésotérisme sanglant « ce que je ne fais pas ». Et tous les postes sont à vos pieds.
    Alors…Les résultats humiliants nous pendent au nez!
    Politiques publiques! kiakiakiakia

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